Les FNB sont-ils protégés contre l’inflation?

28 janvier 2022 - 4 minutes 30 seconds
Gros plan sur les lignes d’un graphique linéaire.
Alors que dans de nombreuses régions du monde on assiste à une reprise après la pandémie, la hausse des prix généralisée, du pétrole brut en passant par les voitures d’occasion, a eu des répercussions sur les économies mondiales. Les données de l’IPC au Canada et aux États-Unis témoignent d’une hausse solide en 2021, de nombreuses composantes de l’IPC global et de l’IPC de base ayant fait l’objet de hausses de prix. L’IPC global aux États-Unis a augmenté de 5,4 % sur 12 mois en septembre, alimenté par la hausse des prix de l’énergie, des loyers et des prix des automobiles. Au Canada, l’IPC a aussi augmenté de 4,4 % sur 12 mois, touché de façon similaire par les coûts des intrants.

Bien que le rythme de croissance ait ralenti, les attentes d’inflation devraient rester élevées. Ses effets pourraient persister jusqu’à la fin de 2022, la majeure partie de l’accélération des prix ayant déjà eu lieu. Selon nous, les prix de l’énergie demeurent une composante importante qui ajoute aux pressions inflationnistes à court terme.

L’inflation pourrait être l’un des risques les plus importants pouvant nuire aux rendements de placement cette année. Toutefois, certains placements peuvent fournir un certain niveau de protection, en particulier du point de vue tactique. Nous présentons ci-dessous les catégories d’actif qui procurent une protection contre l’inflation.

Un récent examen rétrospectif de l’inflation

  • Les prix de l’énergie à l’échelle mondiale ont connu une forte augmentation par rapport à leurs creux du début de 2020. Bien que la demande pour cette énergie affiche une tendance à la hausse depuis l’an dernier, ce sont les contraintes d’approvisionnement qui sont principalement à l’origine de la hausse. La crise énergétique pourrait aussi persister en Europe et en Asie si l’hiver s’allonge cette année avec un retour de La Niña.
  • La progression de l’IPC est en grande partie attribuable à la hausse des prix des biens, et non des services. Les contraintes liées à la chaîne d’approvisionnement, qui persisteront très probablement à court terme, en sont la principale raison. De plus, les coûts de nombreux intrants, y compris la hausse des salaires, sont pris en compte dans ces hausses.
  • La composante des prix des voitures d’occasion aux États-Unis a fortement contribué à l’augmentation de l’IPC au cours de l’été. La pénurie de puces a engendré une réduction de l’offre de nombreux nouveaux véhicules, ce qui a forcé les acheteurs à se diriger vers les voitures d’occasion. Ces hausses de prix se sont estompées, mais demeurent élevées.

Secteurs et facteurs liés aux actions

Les actions peuvent offrir une protection contre l’inflation, car la hausse des prix peut potentiellement faire augmenter les revenus et faire grimper le cours des actions. Toutefois, les intrants comme les matières premières peuvent éroder les marges bénéficiaires et avoir un impact négatif sur les cours des actions. La capacité de répercuter les augmentations de prix sur les consommateurs tout en gérant les coûts des intrants peut différer d’un secteur à l’autre. Les secteurs qui profitent de la hausse des prix des intrants, comme l’énergie et les matériaux, peuvent enregistrer de solides rendements, car ces augmentations de prix sont répercutées directement aux consommateurs. L’immobilier est un autre secteur qui peut offrir une protection en périodes d’inflation, car les loyers et les prix des propriétés augmentent. Toutefois, les événements récents en lien avec l’annonce de hausses plus rapide des taux au Canada pourraient nuire en partie à cette protection, les FPI étant sensibles à la hausse des taux. Le secteur des biens de consommation de base transfère habituellement les augmentations de prix aux consommateurs, car la demande de biens, comme les articles d’épicerie, a tendance à être inélastique.

L’utilisation de stratégies axées sur les facteurs boursiers peut être un moyen d’obtenir une plus grande exposition à des segments du marché présentant certaines caractéristiques. L’un de ces facteurs est la valeur. Les actions de valeurs, en raison de leur caractère procyclique, ont tendance à combattre l’inflation et peuvent mieux résister à ces pressions que les actions de croissance, qui pourraient être négativement touchées si les taux venaient à augmenter. De plus, de nombreuses stratégies de dividendes peuvent être négativement touchées si le montant des distributions n’augmente pas pour compenser l’inflation. Les stratégies de dividendes axées sur la croissance des dividendes peuvent aider à atténuer en partie ces pressions.

Titres à revenu fixe — TIPS/ORR et taux variable

Historiquement, les titres à revenu fixe traditionnels ont une corrélation négative avec l’inflation, ayant tendance à augmenter en fonction de la durée. Les titres du Trésor américain protégés contre l’inflation (TIPS) émis par le Trésor américain et les obligations à rendement réel (ORR) émises par la Banque du Canada brisent cette corrélation en offrant aux investisseurs un rendement similaire à celui des obligations nominales assorti d’une protection accrue contre l’inflation. Dans un contexte où il est de plus en plus difficile de détenir des titres à revenu fixe, les TIPS et les ORR peuvent atténuer en partie les risques liés aux placements dans cette catégorie d’actif et sont facilement accessibles au moyen de FNB. De plus, la Fed a acheté un nombre plus élevé de TIPS lors du plus récent programme d’assouplissements quantitatifs (AQ) par rapport à ce qu’elle a fait lors des programmes d’AQ des dernières années.

L’annonce récente d’une réduction des achats pourrait faire en sorte de réduire en partie la demande. Pour ce qui est de la stratégie d’utilisation de TIPS/ORR , nous tenons également à informer qu’il devrait s’agir d’une opération comprenant un swap de titres du Trésor/d’obligations fédérales traditionnels, car l’ajout d’une nouvelle position augmente le risque de durée d’un portefeuille.

L’inflation s’accompagne du risque de hausse des taux. La Fed et la BdC envisagent d’augmenter les taux d’intérêt qui ont atteint des niveaux historiquement bas durant la pandémie, ce qui peut causer des ravages au sein des placements en titres à revenu fixe traditionnels d’un portefeuille. Les titres à taux variable, y compris les obligations de qualité investissement et les prêts garantis de premier rang, peuvent atténuer en partie ces pressions négatives.

Placements alternatifs dans l’or et cryptomonnaie

L’or et les métaux précieux sont des catégories d’actif largement reconnues comme des protections contre l’inflation. Dans le passé, ces catégories d’actif physiques ont été en mesure de maintenir leur valeur (en termes réels). Les FNB qui suivent l’évolution de l’or et des métaux précieux ont récemment connu des sorties de fonds en raison de leur piètre rendement. Toutefois, le risque accru de stagflation pourrait accroître la demande pour le métal jaune, ce qui rend ces catégories d’actif très intéressantes du point de vue tactique.

La cryptomonnaie a été très prisée des investisseurs individuels durant la pandémie. Pour certains investisseurs, les cryptomonnaies, particulièrement le bitcoin et l’éther, offrent également une protection contre l’inflation. Toutefois, les données sont limitées et la prudence est de mise. L’essor de FNB de cryptomonnaies physiques au Canada a fait en sorte qu’il est très facile d’investir dans cette catégorie d’actif.

La clientèle abonnée peut consulter le rapport complet dans notre portail Market Alpha (en anglais seulment)


Photo d’Andres Rincon


Premier directeur et chef, Ventes et stratégie de FNB, Valeurs Mobilières TD

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