Changements d’orientation envisageables de la politique des banques centrales pour 2024

déc. 27, 2023
Immeubles de bureaux encadrant la cathédrale Saint-Paul, en Angleterre.

Bien que la Banque centrale européenne (BCE) ait été la première à reconnaître avoir probablement atteint le taux maximal du cycle de hausse, la Fed mène maintenant la marche pour mettre en place des réductions de taux. Ce qui était censé être une fin d’année relativement calme pour les banques centrales est devenu beaucoup plus intéressant lorsque la Fed s’est montré plutôt conciliante dans son communiqué du Federal Open Market Committee (FOMC). Nous avons revu l’échéancier de la première baisse de taux de la Fed, qui devrait avoir lieu en mai plutôt qu’en juin comme on le pensait initialement.

D’autres banques centrales, notamment la BCE et maintenant la Banque du Canada (BdC), signalent plus clairement que les taux auraient atteint un sommet. La Banque d’Angleterre n’a toujours pas changé de cap, et il y a encore des risques que la Banque de réserve de l’Australie relève de nouveau son taux. La baisse constante du taux d’inflation de base sur trois mois rassure les banques centrales : leur travail semble accompli.

Nous prévoyons depuis longtemps de fortes réductions de taux vers le milieu de l’année 2024. Les attentes du marché à l’égard des réductions de taux de 2024 ont fortement fluctué au cours des dernières semaines, cadrant ainsi davantage avec ce que nous envisagions. Comparons cela aux récentes perspectives mondiales de Valeurs Mobilières TD pour 2024 et il est possibl ed’y voir un changement par rapport à ce que le marché anticipait il n’y a pas si longtemps. Les risques liés à l’inflation demeurent toutefois bilatéraux, comme nous le détaillons dans la section suivante.

Changement d’orientation?

La fin de l’année devait être relativement calme pour les banques centrales, mais, bien sûr, quelqu’un a choisi de faire des vagues, et lorsque cette personne est la Fed, il est difficile de l’ignorer. La dynamique de faible inflation et le changement évident dans l’évaluation de la dynamique d’inflation du FOMC nous ont conduits à revoir l’échéancier de la première baisse de taux des fonds fédéraux, qui devrait avoir lieu en mai plutôt qu’en juin 2024. Nous avons également légèrement abaissé à 60 % la probabilité d’une récession aux États-Unis au milieu de l’année, mais il s’agit toujours d’un scénario de base évident, puisque les taux réels qui demeurent élevés continuent de peser sur l’économie.

La Banque d’Angleterre, la BCE et la Banque du Japon ont choisi le chemin sécuritaire pour la fin de l’année. La Banque d’Angleterre a essentiellement repris la décision de politique de novembre, tandis que la BCE s’est appuyée sur ses récentes communications et a écarté pratiquement toute nouvelle hausse des taux. À notre avis, la Banque du Japon s’est rapprochée d’une hausse, le communiqué témoignant d’une confiance accrue à l’égard du redressement. Les récentes communications de la BdC ont clairement indiqué qu’elle se rapprochait également d’une baisse de taux. Une chose est claire : dans les grandes économies, la croissance de l’inflation de base a fortement ralenti, ce qui donne aux banques centrales l’assurance qu’elles ont maintenant atteint leurs taux finaux.

Nous préconisons depuis longtemps des réductions de taux plus rapides en 2024 que celles prévues par les marchés, et il semble que ces derniers commencent à se rapprocher de cette analyse. En effet, les marchés attendent maintenant plus de réductions de taux de la BCE et de la BdC que nous. Nous pensons que ces attentes sont exagérées et nous maintenons notre position.

Risques liés à la politique de 2024

Risques de baisse : selon un scénario de risque convainquant, l’inflation pourrait renouer avec sa dynamique d’avant la COVID-19. Si les banques centrales maintiennent les taux trop élevés pendant trop longtemps, l’inflation du G10 pourrait finir par revenir sous la cible. La dernière chose que les banques centrales veulent en ce moment, c’est une inflation trop faible qui nécessite un retour à la limite inférieure et possiblement un assouplissement quantitatif. Il est clair qu’elles espèrent revenir à des taux neutres dès qu’elles auront l’assurance que l’inflation a ralenti par rapport à ses récents sommets. Cette dynamique constitue un élément essentiel de nos prévisions de base.

Risques de hausse : l’inflation est exposée à des risques de hausse à court et à long terme. À court terme, les tensions géopolitiques dans la mer Rouge ont une influence sur le marché mondial du transport maritime, un peu comme l’obstruction du canal de Suez en 2021. Cette fois-ci, les répercussions pourraient être un peu moins importantes sur les prix à la consommation; l’incident de 2021 s’est produit pendant une période de resserrement important du marché mondial des biens, et la forte demande, conjuguée à la rareté des biens de consommation, a eu un effet non linéaire prononcé sur l’inflation. Bien qu’il puisse être plus persistant, cet épisode se produit dans un contexte de marché mondial des biens plus normalisé offrant une plus grande capacité de réserve de transport, de sorte qu’il pourrait avoir moins d’effet sur l’indice des prix à la consommation. À long terme, les développements qui suivront l’élection aux États-Unis pourraient entraîner une hausse de l’inflation en 2025, un sujet que nous aborderons de nouveau au cours de la nouvelle année.

Les banques centrales ont probablement tiré certaines leçons au cours des dernières années, et nous nous attendons à des prévisions moins optimistes au cours de ce cycle de réduction. Cette « caractéristique » a freiné et retardé certaines des plus importantes banques centrales dans leur cycle de hausse, et c’est une erreur qu’elles ne veulent pas répéter. Cela signifie que les réductions dépendront probablement beaucoup plus des données au cours de ce cycle, même si la trajectoire des taux qui en résulte est relativement linéaire jusqu’à l’atteinte de taux neutres.

Les clients qui s’abonnent peuvent lire le rapport complet au moyen du portail Une seule TD (en anglais seulement).


Portrait of James Rossiter


Chef, Stratégie macroéconomique mondiale, Valeurs Mobilières TD

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