Annonce de la BdC en janvier 2023 : La BdC relève son taux de 25 pdb et laisse entrevoir une pause

30 janvier 2023 - 4 minutes 30 secondes
Canadian Parliament buildings

Conformément aux attentes du marché, la Banque du Canada a haussé son taux de 25 pdb en janvier, laissant entrevoir qu’il pourrait s’agir du dernier tour de vis de son cycle de resserrement. La Banque s’était déjà montrée plus conciliante dans son communiqué de décembre, déclarant que le Conseil de direction examinerait la nécessité d’une nouvelle hausse des taux d’intérêt. Mais, le communiqué de janvier va plus loin en notant que le Conseil de direction prévoit maintenir le taux directeur à son niveau actuel pendant qu’il évalue l’effet des hausses successives, si la conjoncture évolue selon le Rapport sur la politique monétaire. Cela indique clairement que la Banque a atteint son taux final, après des hausses totalisant 425 pdb sur dix mois. Mais, elle n’écarte pas d’autres interventions si la dynamique engagée dépasse les attentes en 2023.

Par ailleurs, l’énoncé de politique a adopté un ton relativement équilibré, faisant souvent écho aux mêmes points qu’en décembre. La Banque a répété que la demande demeure excédentaire et que le marché de l’emploi reste serré, mais a cité des preuves croissantes que les politiques restrictives ralentissent la demande. La Banque a également déclaré que l’inflation de base a probablement atteint un sommet, la progression de l’IPC-tronq/méd continuant de ralentir. Par conséquent, le Rapport sur la politique monétaire de janvier indiquait une importante révision à la baisse des projections de l’IPC à court terme, car l’inflation devrait ralentir pour s’établir à 5,4 % sur 12 mois au premier trimestre, ce qui est légèrement supérieur à nos données, avec des révisions à la baisse plus modestes pour le quatrième trimestre de 2023 (2,6 % contre 2,8 %) et la moyenne annuelle de 2023 (3,6 % contre 4,1 %). Les projections du PIB sont demeurées largement inchangées au vu du Rapport sur la politique monétaire d’octobre, des révisions mineures étant apportées en 2023 (1,0 % contre 0,9 %) et en 2024 (1,8 % contre 2,0 %), la Banque soutenant qu’une modeste expansion et une récession sont tout aussi probables au premier semestre de 2023.

Nous maintenons notre prévision : la BdC va conserver le taux du financement à un jour à 4,50 % pour le reste de 2023. Les prévisions de croissance et d’inflation de la Banque au premier trimestre sont assez solides pour anticiper raisonnablement un autre resserrement, et nous doutons d’avoir des renseignements suffisants pour évaluer l’exactitude de ces prévisions d’ici la réunion de mars (à ce stade, nous disposerons de données provisoires sur le PIB, l’emploi et l’IPC pour janvier seulement). Par conséquent, le statu quo à la réunion de mars semble très probable, les rencontres des deuxième et troisième trimestres présentant des risques accrus de resserrement. Une mise en garde s’impose ici : nous supposons que les messages de la Banque demeureront cohérents durant le premier semestre de 2023, mais nous aimons croire que, après les dures leçons de la dernière année et demie, la Banque sera fidèle à ses plus récentes prévisions.

Mais, pour la suite, la conversation portera entièrement sur le moment de la première baisse de taux. À notre avis, deux conditions doivent être remplies pour que la BdC assouplisse sa politique : Premièrement, l’inflation globale et l’inflation mesurée par l’indice de référence doivent être inférieures à 3 % et se rapprocher résolument de 2 % (ou à peu près); deuxièmement, la croissance doit être manifestement inférieure à 2 %. À notre avis, l’inflation sera assez forte pour empêcher la BdC de l’atténuer avant le premier trimestre de 2024, mais si ses prévisions d’inflation se concrétisent, une baisse de taux en octobre ou en décembre 2023 semble plausible.

Répercussions sur le marché

Taux : Nous attendions un catalyseur pour conforter notre conviction à l’égard des taux longs au Canada par rapport aux États-Unis. L’importance croissante de l’enquête sur les perspectives des entreprises a peut-être joué ce rôle, mais il est agréable de le constater dans les nouvelles indications de pause de la BdC. Nous prenons cette information au pied de la lettre, et cette réunion conforte notre conviction à l’égard des taux au Canada et aux États-Unis, notamment pour les obligations du Trésor à 10 ans. Dans un contexte d’aplatissement, nous demeurerons favorables aux positions de base par rapport aux États-Unis en ce qui a trait à l’écart de taux entre les obligations du Trésor à 5 ans et 30 ans, sans toutefois renchérir sur ce thème, qui déçoit lorsque le Canada affiche un rendement supérieur.

Opérations de change : Le dollar canadien a chuté après l’annonce initiale. La BdC s’attend à maintenir sa politique et l’affirme assez fermement. Bien que le dollar canadien et les devises du G10 en général ne marquent pas autant de sensibilité aux réévaluations des banques centrales ces dernières semaines, il est utile de recadrer les risques entourant les perspectives du huard. De toute évidence, la BdC souligne le ralentissement économique qui frappe les ménages, dont le déséquilibre lié à l’endettement pourrait forcer le marché à plus de prudence à l’égard du dollar canadien. Dans les faits, la BdC met l’accent sur la dépendance aux données, tout en adoptant une approche conciliante. Ce faisant, les risques liés au dollar canadien pour la BdC, en particulier la courbe des cours, pourraient devenir asymétriques. Autrement dit, il sera plus difficile pour la BdC de faire avaler au marché un resserrement (même si les données surprennent en hausse) que des baisses de prix.

Actuellement, le dollar canadien affiche une grande sensibilité aux données surprises, au sentiment de risque et à la dynamique générale du dollar américain. Cette situation devrait persister pendant un certain temps. Nous accorderons une attention particulière aux données de janvier/février; elles risquent d’être à l’origine d’asymétries de la courbe des cours de la BdC plus tard cette année. Pour l’instant, nous pensons que le dollar canadien sera probablement à la traîne dans la plupart des cas. Le taux $ CA/$ US s’ancre sur la dynamique générale du dollar américain, mais nous observons une sensibilité accrue du dollar américain et de tout le complexe des opérations de change à la dynamique du risque. Les prévisions de bénéfices étant décevantes, le risque pourrait diminuer. Par conséquent, le taux $ CA/$ US risque d’être mis à l’épreuve à court terme, dans une fourchette de 1,3500/25, ce qui est très significatif sur le plan technique.

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Portrait de Andrew Kelvin


Premier directeur et stratège en chef, Canada, VMTD

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Premier directeur et stratège en chef, Canada, VMTD

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Premier directeur et stratège en chef, Canada, VMTD

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Vice-président et stratège, Macroéconomie, VMTD

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Vice-président et stratège, Macroéconomie, VMTD

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Vice-président et stratège, Macroéconomie, VMTD

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Directeur et stratège principal, Taux, VMTD

Portrait de Chris Whelan


Directeur et stratège principal, Taux, VMTD

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Portrait de Mazen Issa


Premier directeur et stratège principal, Opérations de change, Valeurs Mobilières TD

Portrait de Mazen Issa


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