Revue de la réunion du FOMC de janvier 2024 - Ce sera pour mai

févr. 07, 2024 - 4 minutes 30 secondes
Stratégie mondiale - Revue de la réunion du FOMC de janvier. Ce sera pour mai

Le FOMC a maintenu ses taux dans la fourchette de 5,25 % à 5,50 % pour la quatrième fois consécutive à la suite de sa réunion de janvier, comme s’y attendaient les participants au marché. Comme nous l’avions prévu, le comité a choisi de faire preuve de patience, cherchant à s’assurer que la baisse de l’inflation demeure durablement conforme à l’objectif de 2 %. M. Powell a laissé entendre que la Réserve fédérale américaine (la « Fed ») avait discuté un peu du bilan, mais qu’elle « prévoyait entamer des discussions approfondies sur les problèmes liés au bilan lors de sa prochaine réunion en mars ».

Bien qu’une première baisse de taux de la Fed lors de la réunion de mars ne soit pas complètement écartée, le président de la Fed, Jerome Powell a pratiquement fermé la porte à cette possibilité. Nous continuons de penser que la réunion du FOMC de mai est sans doute le moment où la Fed commencera à assouplir sa politique.

Taux : La courbe des taux a affiché une forte pentification haussière, même si M. Powell a laissé entendre qu’une baisse était peu probable, peut-être parce qu’on anticipait une première baisse bien qu’on ignorait quand elle surviendrait. À court terme, les marchés pourraient prêter plus attention à l’inflation qu’à une croissance inattendue.

Opérations de change : La Fed semble avoir exclu le mois de mars comme point de départ du cycle de réduction. À court terme, cela pourrait apporter un certain soutien au dollar américain, même si la prochaine décision de la Fed devrait consister en une baisse. La remontée du dollar américain pourrait s’estomper rapidement, surtout si les données confirment le scénario de désinflation avant la prochaine réunion. Une bonne croissance, conjuguée à une désinflation, demeure défavorable pour le dollar américain.

Le premier indice indiquant que la Fed est encline à rester patiente en raison de l’amélioration de l’inflation a été trouvé dans le communiqué publié après la réunion, dans lequel le FOMC a ajouté que « [l]e comité ne s’attend pas à ce qu’il soit approprié de réduire la fourchette cible tant qu’il n’a pas acquis une plus grande certitude que l’inflation se rapproche de façon durable de 2 % ». M. Powell a poussé plus loin cette idée dans le communiqué qui a suivi la réunion en soulignant que la Fed était « [...] à l’affût de signes indiquant que l’inflation évolue durablement vers 2 % ». « Nous voulons voir d’autres bonnes données. Nous ne cherchons pas à obtenir de meilleures données, mais à voir les bonnes données se poursuivre » a-t-il précisé.

En effet, bien que la Fed se réjouisse clairement du ralentissement de l’inflation, elle veut s’assurer qu’il ne soit pas seulement causé par la déflation des biens qui pourrait se révéler temporaire. La vigueur de la croissance économique et la faiblesse persistante du marché de l’emploi permettent à la Fed d’éviter de prendre à la hâte une décision qu’elle pourrait regretter plus tard. Selon nous, le comité aimerait voir deux choses se produire pour se sentir à l’aise d’assouplir sa politique :

  • La confirmation que la baisse de l’inflation de base selon les dépenses personnelles de consommation (DPC) n’est pas un mirage. Pareille situation est survenue l’an dernier, après que les données de l’indice des prix à la consommation (IPC) ont été considérablement révisées à la hausse en janvier 2023. Cela signifie que les révisions de l’IPC pour 2023, publiées le 9 février, seront importantes. De plus, les dirigeants de la Fed aimeront également voir des preuves supplémentaires que l’inflation de base a maintenu sa trajectoire baissière au début de l’année. D’ici la réunion du FOMC de mars, le comité aura en main les rapports sur l’IPC de janvier et de février, ainsi que celui sur les DPC de janvier (ainsi qu’une assez bonne idée du contenu du rapport de février). Selon nous, cela constituerait des signes économiques suffisants pour que la Fed abaisse les taux en mai.
  • La Fed aimerait que la composante des services au sein du panier des DPC soutienne la baisse de l’inflation sous-jacente. Bien que l’inflation dans les services ait nettement décéléré par rapport à son sommet du début de 2023, les décideurs semblent rechercher des signes de progrès supplémentaires dans ce segment du panier, en particulier dans le contexte d’une activité économique vigoureuse et d’un marché du travail toujours serré.

Une croissance économique supérieure à la tendance? Pas de problème! Fait intéressant, le président de la Fed, Jerome Powell, a indiqué que la vigueur de l’activité économique n’est plus considérée comme un obstacle à l’assouplissement. La Fed semble à l’aise avec une croissance supérieure à la tendance, dans la mesure où l’inflation demeure conforme à l’objectif de 2 %. En effet, M. Powell a souligné ce qui suit : « À ce stade, nous voulons une croissance forte et un marché du travail vigoureux. Nous ne cherchons pas un ralentissement du marché de l’emploi, mais plutôt une baisse soutenue de l’inflation, comme cela s’est produit au cours des six derniers mois. »

Cela dit, la Fed semble également craindre de prolonger trop longtemps le resserrement de sa politique. M. Powell a continué de reconnaître que la politique demeure largement en territoire restrictif et que, même si la production demeure solide à l’heure actuelle, elle est probablement le reflet de la reprise de l’économie après la pandémie. Comme M. Powell l’a souligné, « [...] lorsque ce sera terminé, je pense que les restrictions [liées à la politique monétaire] s’imposeront plus fortement. »

Cela demeure un facteur clé qui justifie nos prévisions en ce qui concerne la survenue d’une récession d’ici le deuxième trimestre de 2023. Plus la Fed maintient une politique stricte, plus elle risque de plonger dans une récession. Il est vrai que la vigueur soutenue par les consommateurs au quatrième trimestre de 2023 et son solide maintien au premier trimestre de 2024 signifient que la probabilité d’une récession s’est estompée, ce sur quoi la Fed semble miser. Tout compte fait, nous continuons de prévoir une réduction cumulative des taux de 250 pdb (dont une baisse de 200 pdb pour cette année), car nous restons convaincus que les préoccupations liées à la croissance, combinées à la normalisation de l’inflation, conduiront vraisemblablement la Fed à assouplir sa politique monétaire en 2024.

Nous continuons de penser que la réunion du FOMC de mai est sans doute le moment où la Fed commencera à assouplir sa politique. Les clients abonnés peuvent lire le rapport complet sur le portail TD One (en anglais seulement)


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Stratège en chef, Macroéconomie aux États-Unis, Valeurs Mobilières TD

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Stratège, Opérations de change à l’échelle mondiale

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