Mars 2024 | BdC : Il est encore trop tôt

mars 11, 2024 - 3 minutes 30 secondes
Banque du Canada, mars 2024. Il est encore trop tôt.

La Banque du Canada (BdC) a pris la décision prévisible de maintenir son taux du financement à un jour à 5,00 % dans sa politique monétaire pour mars, et a maintenu sa politique de resserrement quantitatif, sans modifier de façon importante ses prévisions. Le ton de l’énoncé de politique a été plutôt ferme, la BdC ayant minimisé les récents progrès en matière d’inflation après que l’indice des prix à la consommation (IPC) global soit redescendu dans la fourchette cible en janvier (en anglais seulement), tandis que le mot d’introduction de la conférence de presse du gouverneur Macklem a explicité plus clairement qu’il est encore trop tôt pour penser à baisser le taux directeur.

Les pressions inflationnistes demeurent trop étendues, mais évoluent dans la bonne direction depuis le rapport de janvier sur l’IPC.

L’énoncé de politique contenait quelques points pour équilibrer le tout, la BdC reconnaissant que la croissance mondiale a ralenti au quatrième trimestre et que les pressions inflationnistes se sont atténuées aux États-Unis et en Europe. Bien que la BdC ait également reconnu une croissance plus forte au quatrième trimestre, elle a indiqué que la croissance est nettement inférieure à son potentiel et que la demande intérieure a continué de se contracter. Elle a également signalé d’autres progrès pour le marché de l’emploi, où la croissance démographique a continué de surpasser les gains d’emploi, ainsi que « des signes » d’assouplissement des pressions salariales. Toutefois, tous ces éléments plus conciliants ont été éclipsés par la description que la BdC a faite de l’inflation sous-jacente (toujours persistante) et par le maintien de ses prévisions, la Banque ayant répété que le « Conseil demeure préoccupé par les risques entourant les perspectives d’inflation » et « veut voir l’inflation de base continuer de diminuer ».

Le mot d’introduction de la conférence de presse du gouverneur Macklem contenait bon nombre des mêmes points. Le gouverneur Macklem a déclaré que la BdC attend l’enquête sur les perspectives des entreprises d’avril pour en savoir plus sur le comportement des sociétés en matière de fixation des prix et les attentes d’inflation. De plus, il a indiqué que la BdC « veut voir l’inflation de base continuer de diminuer au cours des prochains mois », ce qui est notable, car la BdC ne recevra qu’un seul rapport sur l’IPC avant sa réunion d’avril.

Dans l’ensemble, l’énoncé de politique de mars et le mot d’introduction de la conférence de presse du gouverneur Macklem donnent à penser que la BdC fera preuve de patience alors qu’elle continue d’évaluer les progrès réalisés qui nous rapprochent de la cible d’inflation. Le souhait de la BdC que les pressions sur les prix s’atténuent davantage et de façon durable laisse très peu de marge de manœuvre pour qu’elle procède à une réduction en avril, et nous ne pensons pas non plus qu’elle disposera de données suffisantes relativement à une poussée baissière de l’inflation de base d’ici juin. Nous attendons toujours la première baisse de taux en juillet, avec un assouplissement de 100 points de base (pdb) en 2024.

Effets sur les marchés

Taux : Il est « trop tôt »; c’est ce message, sur toutes les lèvres, qui a donné au marché un penchant légèrement plus ferme que celui des États-Unis après la récente publication de la BdC. Bien que l’écart de taux des obligations à 10 ans du Canada et des États-Unis ait augmenté de 5 pdb, nous estimons qu’il s’agit à la fois d’un revirement par rapport à la vigueur des titres canadiens plus tôt cette semaine (un établissement de position probablement en prévision de la réunion) et d’une réaction légèrement plus ferme des marchés. Bref, que la BdC commence à effectuer des réductions en avril, en juin, en juillet ou en septembre, le même degré de réduction est prévu. Nous nous attendons à ce que l’écart de taux des obligations à 10 ans du Canada et des États-Unis augmente davantage et à ce que la courbe des taux des obligations à 5 ans et à 30 ans s’accentue considérablement par rapport à celle des États-Unis.

Change : Le dollar canadien a profité du ton relativement ferme de l’annonce de la BdC. Les marchés avaient prévu des réductions de 10 pdb pour avril, qui devront être mises de côté. Le débat porte maintenant sur une réduction en juin ou juillet, de sorte que la BdC et la Réserve fédérale américaine (Fed) se suivront de près au début de leur cycle d’assouplissement. En ce qui concerne la correction du positionnement de la Fed et des attentes à l’égard de celle-ci (l’on prend maintenant en compte une réduction de près de 75 pdb par la Fed), il semble que les marchés devraient réagir davantage à des données inférieures qu’à des données supérieures, cette semaine. La fonction de réaction du dollar américain sera asymétrique, et nous pouvons le voir dans l’évolution des cours après l’indice ISM, le rapport JOLTS et le témoignage du président Powell.

Nous nous attendons toujours à ce que le dollar canadien s’apprécie par rapport au dollar américain, mais à ce qu’il tire de l’arrière par rapport au reste des devises du G10, celles-ci étant plus sensibles à la reprise de la croissance mondiale et à l’appétit pour le risque (SEK, GBP) ou pouvant profiter des écarts de taux d’intérêt (JPY).

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Robert Both


Vice-président et stratège, Macroéconomie, Valeurs Mobilières TD

Robert Both


Vice-président et stratège, Macroéconomie, Valeurs Mobilières TD

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Vice-président et stratège, Macroéconomie, Valeurs Mobilières TD

Portrait of Chris Whelan


Premier directeur et stratège principal, Taux, VMTD

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Portrait of Jayati Bharadwaj


Stratège, Opérations de change à l’échelle mondiale

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