LNG Canada et au-delà : une nouvelle ère pour le gaz canadien
Par : Aaron Bilkoski, Menno Hulshof, Aaron MacNeil, John Mould, Jason Gabelman, David Deckelbaum
juill. 08, 2025 - 5 minutes
Aperçu
- Le bassin sédimentaire de l’Ouest canadien (BSOC) est sur le point de connaître la plus forte hausse du volume des exportations de gaz naturel de son histoire, soit environ 10 % de la demande totale actuelle.
- Les producteurs et les investisseurs ont des points de vue divergents sur le rythme auquel l’exploration et la production canadiennes permettront de faire croître les volumes pour répondre à cette demande accrue, ainsi que sur les répercussions que cela aura sur les prix du gaz naturel du BSOC.
- Nous croyons que la voie vers des rendements en actions supérieurs sera basée sur la sélection d’actions en fonction de l’étape du cycle de vente et de distribution au cours des 18 prochains mois environ.
Le point de vue de TD Cowen
Le BSOC est sur le point de connaître la plus forte hausse du volume des exportations de gaz naturel de son histoire. Liquefied Natural Gas (LNG) Canada est le premier d’une série de projets qui devraient assurer une solide croissance de la demande de gaz naturel canadien jusqu’à la fin de 2030. Dans l’ensemble, nous entrevoyons une trajectoire qui devrait permettre au bassin d’augmenter la production de gaz naturel d’environ 5 % par an et de soutenir un prix plus élevé qu’à l’heure actuelle.
Notre thèse
Nous sommes d’avis que la demande supplémentaire de gaz naturel du BSOC provenant de la phase 1 de LNG Canada sera largement comblée en temps réel grâce à la combinaison de l’augmentation récente de l’offre et des plans de croissance préétablis existants tout au long de 2025. Il en résultera probablement une faiblesse persistante des prix du gaz naturel jusqu’à la fin de l’année. Toutefois, compte tenu des resserrements de l’offre des producteurs au-delà de 2026, nous entrevoyons une croissance soutenue du bassin et un raffermissement des prix du gaz naturel du BSOC.
Nous estimons que l’Ouest canadien peut accroître la production de gaz naturel d’environ 1 milliard de pieds cubes par jour (5 % sur 12 mois) en 2026 tout en maintenant un prix de conception, de construction et d’exploitation supérieur à notre hypothèse actuelle pour 2026 de 3,00 $ US par millier de pieds cubes (kpi3) qui est prise en compte dans nos modèles de flux de trésorerie. À long terme (c.-à-d. jusqu’à la fin de 2030), nous croyons que la demande supplémentaire permettra au bassin de croître à un taux de croissance annuel composé (TCAC) d’environ 5 %, ce qui prépare le terrain en vue d’une amélioration des cours boursiers et de solides rendements pour les actionnaires jusqu’à la fin de la décennie.
Qu’est-ce qui est exclusif?
Le présent rapport ne se limite pas à une approche traditionnelle du côté ventes qui examine séparément les catégories d’actif, les secteurs et les évaluations des analystes de recherche. L’analyse du produit de base comprend un modèle ascendant exclusif de TD Cowen pour l’offre et la demande de gaz naturel du BSOC, intégré à un modèle d’établissement des prix du gaz naturel du BSOC. Du point de vue sectoriel, le présent rapport s’appuie sur l’expertise de six analystes de recherche en Amérique du Nord (Calgary, Toronto et New York) couvrant six sous-secteurs (exploration et production, segment intermédiaire, producteurs intégrés, électricité/services publics et services énergétiques).
Le rapport complet va au-delà de la croissance de la demande de gaz naturel liquéfié (GNL) au Canada en explorant les sujets suivants :
- l’équilibre entre l’offre et la demande de GNL à l’échelle mondiale jusqu’en 2030 (comment le gaz canadien s’inscrit-il dans ce cadre?);
- l’importance de l’offre de gaz canadien pour répondre à la consommation américaine;
- la croissance des producteurs du BSOC et l’impact possible de ces ajouts d’offre sur les prix du gaz naturel du BSOC;
- la croissance de la demande interne au bassin en raison de la mise en œuvre du drainage par gravité au moyen de la vapeur et des centres de données; et
- le moment auquel il faudra répondre à la demande des centres de données avec la production d’énergie supplémentaire alimentée au gaz ainsi que les entraves qui se présentent.
Répercussions financières et sur les modèles du secteur
Nous nous attendons à ce que le projet LNG Canada soit le premier projet important d’une série qui devrait assurer une croissance robuste de la demande de gaz naturel canadien. À court terme, nous prévoyons que l’augmentation de la capacité de l’installation permettra d’ajouter un unique client, qui est responsable de la croissance d’environ 10 % de la consommation actuelle de gaz naturel du BSOC. Puisque les possibilités d’ajout de capacités de stockage sont limitées, cela pourrait entraîner un accroissement de la volatilité des prix du gaz (à la hausse comme à la baisse).
À moyen terme, d’autres projets d’exportation de GNL pourraient représenter environ 7,5 % de l’offre mondiale totale de GNL d’ici 2030. Cette situation, combinée à la croissance constante de la demande interne au bassin en raison des projets de drainage par gravité au moyen de la vapeur et des centrales électriques alimentées par le gaz naturel, soutiendra les prix du gaz du BSOC si le bassin peut maintenir un taux de croissance d’environ 5 % par an ou moins (c.-à-d. environ 1 milliard de pieds cubes par jour [Gpi3/j] par an) jusqu’à la fin de 2030, en supposant que :
- tous les principaux projets canadiens de GNL qui sont actuellement en construction ou proposés seront finalement réalisés; et
- le tiers des projets proposés pour les centres de données en Alberta se concrétiseront.
Nos calculs actuels des cours cibles tiennent compte d’une combinaison de ratios de la valeur de l’entreprise/des flux de trésorerie ajustés en fonction de la dette (ratio VE/FTCD) moyens sur trois ans et de la valeur liquidative (VL) selon des hypothèses de prix des produits de base fondées sur les prix à la cote actuels. Nous croyons qu’au cours des cinq prochaines années, la demande croissante de gaz naturel du BSOC devrait se traduire par une modeste croissance de la production, des flux de trésorerie et des flux de trésorerie disponibles (FTD). Dans l’ensemble, nous croyons qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour les cours boursiers, même avant de tenir compte de la possibilité d’une réévaluation des ratios sectoriels.
Nous notons que les scénarios de hausse décrits ci-dessus sont fondés sur un prix du gaz naturel supérieur à ce que nous prévoyons actuellement pour la société. Nos estimations financières actuelles pour la société sont établies environ chaque trimestre et sont généralement fondées sur les prix à la cote actuels à ce moment-là (qui sont inférieurs au résultat potentiel décrit ci-dessus).
Ce qu’il faut surveiller
Jusqu’à la fin de 2025 et au début de 2026, les investisseurs devraient surveiller de près la vitesse à laquelle s’accélère la mise en œuvre de LNG Canada et les volumes que les producteurs sont en mesure d’ajouter au bassin. À notre avis, une période d’accélération plus rapide que prévu (et/ou une croissance plus lente que prévu de l’offre dans le bassin) aurait un effet positif sur les prix du gaz naturel du BSOC; l’inverse aurait un effet négatif sur eux. À moyen terme, les investisseurs devraient surveiller :
- l’entrée en service progressive des installations supplémentaires de GNL en cours d’aménagement ou qui s’approchent de la décision d’investissement finale;
- le rythme auquel les indications de facteur de charge supplémentaire sont converties en demande supplémentaire d’électricité (et de gaz naturel) pour le réseau; et
- l’activité des producteurs.
Les investisseurs devraient suivre de près les budgets en immobilisations des producteurs et les plans pluriannuels pour s’assurer que les taux de croissance prévus de la production ne dépassent pas la croissance prévue de la demande.
Les clients abonnés peuvent lire le rapport complet, intitulé LNG Canada and Beyond: A New Era For Canadian Gas – Ahead of the Curve, sur le Portail unique de VMTD.