L’avenir, c’est maintenant : tendances et thèmes en matière d’instruments et de diagnostic
Animateurs : Dan Brennan, analyste, Sciences de la vie, Instruments et diagnostic, TD Cowen et Brendan Smith, analyste, Sciences de la vie, Instruments et diagnostic, TD Cowen
Dan Brennan et Brendan Smith, analystes, Sciences de la vie, Instruments et diagnostic à TD Cowen, discutent des perspectives actuelles et futures du secteur des instruments et du diagnostic. Dans cet épisode, nous faisons un retour sur la quatrième conférence annuelle sur la révolution en matière d’instruments et de diagnostic, qui a réuni un large éventail de dirigeants et d’initiés de l’industrie provenant des principales entreprises des secteurs public et privé. Nous nous penchons sur les thèmes clés et les sujets de placement essentiels dans l’ensemble du secteur et nous discutons des leçons tirées, de la voie à suivre dans ce segment et des stratégies visant à différencier les leaders des retardataires. Les faits saillants des tables rondes comprennent des commentaires importants sur tout ce qui concerne l’IA (sujet qui s’est répandu partout), sur les stratégies d’entreprise (pour composer avec les périodes difficiles), sur les leçons tirées (provenant de vétérans du secteur au sujet de l’évaluation du contexte actuel par rapport aux périodes passées), sur la façon dont le secteur pharmaceutique cherche à améliorer la productivité liée à la recherche et au développement, sur l’optimisation des produits/stratégies en vue de la vague de longévité à venir et sur les modèles d’affaires en matière de diagnostic en oncologie (notamment dans un contexte d’intensification de la concurrence). Bien que le secteur des instruments ait connu des difficultés au cours des dernières années, la confiance à l’égard du dynamisme à long terme du secteur est évidente, tout comme l’enthousiasme pour les domaines du diagnostic et de l’IA, qui sont portés par de nombreux facteurs favorables.
Ce balado a été enregistré le 10 juillet 2025.
Locutrice 1 :
Bienvenue à Insights de TD Cowen. Ce balado réunit des penseurs de premier plan qui offrent leur point de vue sur ce qui façonne le monde qui nous entoure. Soyez des nôtres pour cette conversation avec les esprits les plus influents de nos secteurs mondiaux.
Dan Brennan :
Bonjour, je m’appelle Dan Brennan et je suis en compagnie de mon collègue, Brendan Smith. On est tous les deux analystes, Sciences de la vie, Instruments et diagnostic à TD Cowen. Le but de ce balado est de discuter avec Brendan des principales perspectives sectorielles qui ont été abordées pendant les trois jours de notre dernière conférence sur la révolution en matière d’instruments et de diagnostic de TD Cowen. Et on pense que ces perspectives ont des répercussions sur les entreprises et les investisseurs de l’ensemble du secteur.
On a lancé cet événement il y a quatre ans environ avec pour objectif de prendre du recul et d’adopter une vision à plus long terme sur le secteur, en découvrant ses principaux moteurs et enjeux. Pour ce balado, on a pensé commencer par aborder des sujets généraux, puis passer en revue les six tables rondes pour discuter et, on l’espère, débattre des éléments qui nous ont marqués. Brendan?
Brendan Smith :
Oui, Dan. C’est exact. On a accueilli plus de 20 dirigeants lors de nos six tables rondes, sans compter plus de 50 autres participants et près de 100 investisseurs qui étaient présents sur place. Autant dire que c’était une véritable mine d’information sur la situation actuelle du secteur, qui a permis de situer l’année 2025 par rapport à certains ralentissements du passé, tout en examinant en détail les nombreuses occasions encore inexploitées qu’offre un cycle comme celui-ci.
Dan Brennan :
Super. Alors, allons-y! C’était ta première conférence Tools/Dx Revolution. Il me semble que tu suis les actions de biotechnologie depuis environ cinq ans et, de toute évidence, tu as assisté à un grand nombre d’événements du secteur, ceux de TD Cowen, mais pas que ceux-là. Qu’est-ce qui t’a marqué lors de la conférence Revolution? Ça peut être le format, le contenu, l’approche... Quelque chose en particulier?
Brendan Smith :
Oui, pour faire court, c’est vraiment différent de tout ce qui est fait ailleurs. Je pense que les occasions de réseautage informel, la diversité des intervenants réunis au même endroit, le lieu, l’ambiance, et surtout les sujets abordés lors des tables rondes permettent vraiment de comprendre l’état actuel du secteur. Et je crois que ma première fois ici m’a vraiment fait comprendre pourquoi les gens me répétaient depuis des mois qu’ils avaient hâte de revenir.
Mais, je me demandais, qu’as-tu pensé du sentiment général des investisseurs lors de la conférence? Est-ce que tu dirais que les gens commencent enfin à voir le creux de ce marché baissier?
Dan Brennan :
Eh bien, ça a certainement été difficile. On organise surtout l’événement Revolution pour présenter certaines des technologies innovantes clés, des thématiques importantes, etc. Mais il s’est déroulé dans un contexte où le secteur a subi beaucoup de pressions au cours des deux à trois dernières années. Ces pressions ont d’ailleurs été renforcées cette année par de nombreuses initiatives macroéconomiques de l’administration Trump.
En me baladant lors de la conférence, j’ai quand même eu l’impression que les discussions dans les couloirs étaient très animées. L’événement a été très populaire. J’ai trouvé que l’engagement était vraiment élevé. Alors, on ne s’en rendait vraiment pas compte.
Je pense que le message des sociétés privées, du moins celles qui faisaient partie du panel ou celles dont on pouvait saisir les échanges dans les couloirs, c’est que la situation est difficile, n’est-ce pas? La levée de fonds est difficile. Je pense que la demande reste parfois un défi, surtout pour les entreprises qui s’adressent à une clientèle plus universitaire.
J’ai trouvé que les dirigeants des entreprises d’instruments présents sur le panel ont vraiment montré leur meilleur visage. Ce n’était pas un panel où on leur posait des questions sur le prochain trimestre ou sur des sujets de ce genre. Mais dans l’ensemble, ils ont plutôt donné l’impression d’avoir fait beaucoup de progrès pour gérer cette période difficile et être prêts à en sortir. J’ai trouvé que le secteur du diagnostic avait été moins touché.
Du côté des investisseurs, je ne sais pas, c’est plus difficile à évaluer. Je pense que parmi ceux qui étaient présents, il y avait beaucoup d’investisseurs privés. Selon moi, ils sont venus chercher la prochaine grande occasion, et ils avaient une vision à plus long terme. Il n’y a pas eu beaucoup de discussions sur le court terme, mais j’ai tout de même constaté un vif intérêt. La recherche de domaines d’investissement qui pourraient être négligés a suscité beaucoup d’intérêt. De ce point de vue, j’ai perçu une réelle tendance à saisir les occasions au sein d’une base d’investisseurs diversifiée.
Brendan Smith :
Y a-t-il des domaines ou des segments particuliers dans le secteur des instruments qui, selon toi, suscitent plus d’enthousiasme que les autres? Penses-tu que les investisseurs utilisent certains de ces domaines ou segments comme un baromètre potentiel pour le secteur dans son ensemble?
Dan Brennan :
Lorsqu’on a exploré différents sujets et discuté de ce qui est unique et de ce qui peut accroître considérablement la productivité, comme on le verra tout au long du balado, j’ai trouvé que la multiomique s’est clairement démarquée dans plusieurs panels. Dans ce contexte, les protéines et la protéomique sont des sujets qui reviennent régulièrement. Ça ne veut pas dire qu’il est facile de croître dans ces domaines à l’heure actuelle, mais je pense malgré tout que l’intérêt est grand.
J’ai aussi remarqué que le thème du dépistage multicancer, dont on va certainement discuter plus tard, est revenu dans plusieurs panels. On ne couvre pas activement ce secteur, mais il fait partie des projets de nombreuses entreprises que l’on suit. C’était un sujet très récurrent.
Le domaine de l’oncologie et du diagnostic reste aussi très dynamique. Et évidemment, je suis sûr que de ton point de vue, comme on va le voir, l’IA a imprégné absolument tous les panels.
Brendan Smith :
Oui, tout à fait. Comme tu l’as dit, je pense qu’on va maintenant passer en revue et analyser certains panels individuellement. On pourrait peut-être commencer par se plonger dans la première table ronde.
Elle s’intitulait Building From the Bust et portait essentiellement sur la création de valeur à long terme dans le secteur des instruments et du diagnostic. Avec Dan, on a accueilli trois sommités du domaine. Jay Flatley, qui est actuellement président de Cellanome, mais qui est surtout connu pour avoir dirigé Illumina, où il a supervisé plusieurs années de forte croissance des rendements boursiers. On a également reçu Kevin Conroy, l’ancien chef de la direction d’Exact Sciences, et Mike Pellini, associé chez Section 32, qui dirige une société de premier plan dans les sciences de la vie. Mike avait un parcours déjà bien établi dans le monde des affaires avant de rejoindre le capital-risque, en occupant notamment le poste de chef de la direction de Foundation Medicine.
Pour commencer avec notre premier panel, Dan, qu’est-ce qui t’a le plus marqué chez ces trois acteurs très pointus dans le domaine des instruments et du diagnostic?
Dan Brennan :
De façon générale, Kevin, qui a connu plusieurs cycles, était clairement axé sur le diagnostic. En matière de placement, Mike était davantage axé sur le diagnostic, et certainement aussi un peu sur les instruments. Et Jay était positionné plus fermement du côté des instruments. Deux sous-secteurs différents ont alors été abordés, mais dans le contexte plus large du secteur.
D’après les échanges des membres du panel, j’ai eu l’impression que les évaluations boursières étaient devenues assez faibles et que la confiance était aussi très basse. Et même si la reprise ne semble pas encore imminente, les panélistes semblaient dire que, d’après leur expérience, lorsqu’on a eu des baisses prolongées sur plusieurs années avec un sentiment aussi négatif, c’est généralement le signe qu’il faut investir. Ça ne veut pas dire que la reprise aura lieu demain, la semaine prochaine ou le mois prochain. Dans le panel, les investisseurs parlaient d’un délai médian d’environ 12 mois avant une possible reprise. Je ne crois pas que les membres du panel aient contesté le fait que ça pourrait prendre autant de temps, cependant, à ces niveaux, ils ont estimé que le moment était peut-être opportun.
Un point important a aussi été soulevé concernant les petites entreprises : elles devraient être plus proactives dans l’établissement de partenariats. Elles peuvent disposer de technologies très intéressantes, mais il est difficile pour elles de réunir des capitaux pour les commercialiser. Les partenariats pourraient alors être un moyen très efficace pour obtenir un rendement du capital investi, enfin plutôt pour accéder au marché, et ils pourraient aussi comporter d’autres avantages.
Brendan Smith :
Oui. Je pense qu’il y a eu beaucoup à retenir de ce premier panel, mais un sujet dont on a beaucoup parlé depuis, c’est justement la question de l’investissement en Chine. C’est un sujet dont les investisseurs nous ont reparlé plusieurs fois après la table ronde, et c’est très intéressant dans la mesure où il y avait une réelle négativité quant à l’attractivité de ce marché en ce qui concerne les instruments et le diagnostic. Est-ce que tu trouves ça intéressant par rapport à ce dont tu parlais? Est-ce que tu penses que c’est vraiment là que se trouve le consensus aujourd’hui?
Dan Brennan :
Je pense que c’est assez différent. La Chine joue un rôle très important dans l’activité de la plupart des sociétés d’instruments publiques, des sociétés à grande capitalisation. Évidemment, au cours des sept ou huit dernières années, avec la COVID-19, la première administration Trump, puis l’actuelle, et le net ralentissement de la croissance économique de la Chine, le pays est passé d’un marché mondial en pleine croissance, et certainement pour les instruments qui y sont le plus exposés, à un marché beaucoup plus difficile et contrasté. Mais malgré ça, toutes les sociétés ouvertes en parlent comme d’un marché affichant une croissance supérieure à la moyenne sur le long terme. Elles y restent engagées. Elles continuent de le considérer comme un marché clé.
Pour revenir à ce que tu disais, dans ce panel, Jay semblait avoir une opinion plutôt pessimiste, mais je pense qu’il y avait une raison à ça. On n’a pas examiné en détail l’expérience d’Illumina. Illumina est entré tôt sur le marché chinois, puis BGI, aujourd’hui son plus grand concurrent mondial, s’est approprié sa recherche et développement et ses technologies.
Ils ont simplement copié ses produits sans vraiment se soucier de la propriété intellectuelle et ont maintenant en Chine leurs propres produits, qui ressemblent étrangement à ceux d’Illumina. Alors, je pense que leur perception pourrait être en partie influencée, ce n’est pas le meilleur mot, mais peut-être simplement biaisée, d’une certaine manière.
Et du point de vue du diagnostic, ce qu’on a entendu, c’est que si vous êtes une petite société de diagnostic émergente, la Chine n’est probablement pas le premier marché à cibler. Il y a beaucoup de marchés plus accessibles et plus viables, avec une meilleure réglementation et de meilleurs prix ici aux États-Unis. Si vous voulez aller à l’extérieur des États-Unis, tournez-vous vers l’Europe. Je pense que le constat est que la Chine n’est pas le premier marché à cibler pour le diagnostic non plus.
Brendan Smith :
Oui. Et peut-être juste pour conclure sur ce premier panel, parce qu’on en a encore cinq autres à analyser, je pense qu’il y a beaucoup de domaines pour lesquels les intervenants ont estimé qu’ils pourraient apporter une valeur réelle, malgré un contexte général plus difficile. Quelles sont les prochaines grandes tendances du point de vue des technologies, des investissements ou des occasions qui t’ont marqué? Qu’est-ce que tu penses des réponses qui ont été données?
Dan Brennan :
On a posé la question aux panélistes et à l’auditoire, mais si on se concentre sur les réponses du panel, les tests de détection précoce des cancers multiples (ou MCED) sont très souvent revenus dans la discussion. Je suis certain qu’on y reviendra quand on discutera des panels suivants, parce que c’est vraiment une occasion très importante et emballante. L’IA de manière générale a aussi été mentionnée, ce qui n’est pas surprenant. Je ne crois pas qu’on ait précisé quels domaines de l’IA, mais je suis sûr qu’on le fera plus tard dans la discussion.
Kevin avait aussi parlé des tests à la maison, ce que j’ai trouvé intéressant. Pendant la pandémie de COVID-19, c’est devenu courant. Pour les sociétés qui sont cotées en bourse, ce n’est pas un moteur commercial très important ni une occasion à saisir, mais il y a sûrement beaucoup d’entreprises en démarrage qui s’y intéressent. Alors, ça pourrait se développer à l’avenir. Qui sait? Ça se développera peut-être davantage parmi les sociétés de diagnostic cotées en bourse, qui exploitent de plus en plus les tests à domicile.
Brendan Smith :
Oui. Je pense que c’est le bon moment pour passer au panel suivant. Dans le deuxième panel, on a accueilli des dirigeants de GRAIL, Mayo Labs et Silicon Medicine. On a vraiment mis l’accent sur la longévité, en analysant certains des facteurs qui contribuent à une augmentation de l’espérance de vie et en discutant des moyens de retarder, voire prévenir certaines maladies avant qu’elles ne se manifestent.
Dan Brennan :
Oui. Eh bien, j’ai trouvé ce panel vraiment intéressant. En pensant à ce que pourrait être la situation dans 20 ans et en repensant à ce qu’ont dit les panélistes et les investisseurs, est-ce que tu penses qu’il sera possible d’allonger l’espérance de vie aux États-Unis? Est-ce que tu as appris des choses? Si oui, quels sont les principaux facteurs évoqués par les entreprises du secteur des sciences de la vie et de la santé qui pourraient contribuer à allonger l’espérance de vie?
Brendan Smith :
Oui, absolument. C’était vraiment au cœur de la discussion avec les panélistes. Quand on leur a demandé comment l’espérance de vie aux États-Unis pourrait évoluer au cours des 20 prochaines années, ils ont adopté un ton plutôt prudemment optimiste. En général, ils prévoyaient une augmentation modeste de l’espérance de vie totale, de deux à cinq ans environ. Ça correspondait aussi à l’avis majoritaire de l’auditoire lors de la table ronde, qui a voté dans le même sens lors de notre sondage en direct.
Cependant, Josh Hoffman, de GRAIL, a soulevé un point très important. Même si les gains moyens peuvent sembler faibles, il pense qu’il pourrait y avoir des effets à très long terme pour certaines populations, bénéficiant de façon disproportionnée d’un accès accru aux technologies de détection précoce et aux traitements.
William Morice, de Mayo Labs, a également convenu que les gains globaux seraient probablement progressifs, à moins que le système de santé américain n’évolue de manière à offrir un accès plus équitable aux soins et une meilleure gestion de certaines maladies chroniques évoquées au cours de plusieurs groupes de discussion.
Le dernier point que je veux soulever a été abordé par Alex, d’Insilico. Il estime que pour obtenir des progrès significatifs en matière de longévité, il faudra des découvertes majeures dans la compréhension de la biologie du vieillissement, ce qu’il considère comme possible, mais loin d’être sûr pour l’instant. En résumé, c’est un objectif en mouvement qu’il faut surveiller, mais dans l’ensemble, le ton reste plutôt optimiste quant à l’évolution possible de la situation au cours des 20 prochaines années.
Dan Brennan :
C’est plutôt intéressant. Évidemment, l’IA a été abordée dans ce groupe de discussion et dans beaucoup d’autres. Selon toi ou ce que tu as entendu, quel rôle l’IA pourrait-elle jouer dans la recherche d’instruments anti-âge et la mise au point de médicaments? Et en regardant le paysage actuel, où penses-tu que l’IA apporte le plus de valeur en termes de capacités technologiques actuelles et d’expansion des cas d’utilisation? Y a-t-il un domaine qui te semble négligé?
Brendan Smith :
J’adore cette question. On en a déjà parlé à quelques reprises. L’IA a été évoquée dans presque toutes les tables rondes auxquelles on a assisté lors de la conférence Revolution, même lorsqu’on ne posait pas de questions à ce sujet. C’est un sujet qui préoccupe tout le monde, d’une façon ou d’une autre. Mais pour ce qui est du groupe de discussion sur la longévité en particulier, quelques points ont été soulevés.
Premièrement, l’IA et la qualité globale des données, qui, selon moi, dépendent non seulement de la taille de vos données d’entraînement, mais aussi de leur exhaustivité, de leur organisation et de la façon dont vous comptez les utiliser, apparaissent finalement comme des facteurs de différenciation clés entre les différentes approches. L’approche de GRAIL s’appuie sur d’immenses ensembles de données de méthylation pour entraîner les modèles d’IA capables de détecter des signaux cancéreux invisibles avec les approches de séquençage classiques. Les modèles de vie fondés sur des simulations d’Insilico s’appuient sur des ensembles de données multiomiques et multiespèces pour repérer de nouvelles cibles liées au vieillissement et prédire les réponses aux médicaments.
Alex, d’Insilico, a utilisé cette analogie : la plupart des ensembles de données historiques peuvent être considérés comme un instantané d’un patient à un moment donné, alors qu’avec l’IA, il espère pouvoir produire une série continue de ces instantanés, un peu comme un film. Il a ensuite comparé notre rôle dans ce film à celui de joueurs dans un jeu vidéo, ce qui me semble être une métaphore intéressante pour décrire l’ensemble du processus.
Mais en fin de compte, il souligne que le besoin de données longitudinales plus complètes sera vraiment essentiel à cet égard, et qu’à ce stade, ça ne peut être réalisé qu’en utilisant certaines approches de modélisation computationnelle et d’IA.
Enfin, j’aimerais souligner que les panélistes ont également insisté sur le fait que certains dispositifs portables de surveillance à distance pourraient contribuer à alimenter ces modèles d’IA et idéalement à détecter plus tôt les risques de maladie. Ça permettrait de réaliser des diagnostics un peu plus précis et de la sorte plus performants, idéalement grâce à des probabilités prétest plus élevées.
Dan Brennan :
C’est super. Pour conclure sur ce panel, quand on pense aux instruments et aux approches pour soutenir cette quête, le MCED, dont on a déjà un peu parlé, est certainement revenu dans les discussions. À ton avis, quel est le sentiment actuel vis-à-vis des tests de MCED? Et comment ces tests pourraient-ils être utilisés pour atteindre les objectifs de longévité?
Brendan Smith :
L’un des panélistes a souligné qu’aujourd’hui les plateformes destinées aux consommateurs semblent favoriser davantage l’adoption des tests MCED que certains fournisseurs traditionnels, et ça ne concerne pas que les tests Galleri prescrits par les médecins. Mais leur adoption provient surtout de modèles hybrides novateurs dans le domaine de la santé des consommateurs, comme Function Health. Morice, de Mayo Labs, a confirmé que le test Galleri a été déployé dans des environnements cliniques. La demande de la part des systèmes hospitaliers reste toutefois relativement modeste.
Les investisseurs interrogés dans l’auditoire semblaient assez optimistes quant à l’avenir des tests MCED. Ils s’attendent à ce qu’environ 5 millions d’Américains utilisent des tests MCED dans les cinq prochaines années. Je crois que les panélistes se sont presque exclusivement concentrés sur ce chiffre, 5 millions, donné par l’auditoire, mais il semblait légèrement sous-estimé, étant donné la facilité avec laquelle le marché des tests MCED est aujourd’hui pénétré. C’est clairement un secteur à suivre de près, surtout dans le contexte plus large de la longévité.
Dan Brennan :
Excellent.
En examinant les instruments et les approches spécifiques à l’appui de cette quête, quel est le sentiment actuel à l’égard des tests MCED? Et comment ces tests pourraient-ils être utilisés pour atteindre cet objectif?
Brendan Smith :
Il me semble que le prochain panel, le troisième de la série, était vraiment axé sur l’IA. On a abordé ce sujet à plusieurs reprises ici et il est de plus en plus omniprésent dans le secteur. On a d’ailleurs appelé ce panel Acing AI, c’est-à-dire comment tirer parti des différentes plateformes. On a accueilli des dirigeants de ConcertAI, Pathos, Tempus, Absci et Recursion. Les entreprises présentes représentaient un large éventail d’applications pour l’IA et les plateformes basées sur les données, ce qui confirme à quel point cette technologie évolue rapidement à ce stade.
Dan Brennan :
Oui, je suis tout à fait d’accord. Comme on l’a déjà mentionné à plusieurs reprises, l’IA était un sujet de discussion majeur lors de l’événement. L’un des panélistes présents à la conférence a même déclaré que tôt ou tard, toutes les entreprises se spécialiseront dans l’IA. Autrement dit, il s’attend à ce que toutes les entreprises d’instruments ou de diagnostic utilisent sous peu une forme d’IA dans leurs flux de travail.
Selon toi, comment les investisseurs peuvent-ils filtrer efficacement l’information et repérer les acteurs les plus prometteurs dans le domaine de l’IA? Et dans le même ordre d’idées, quel impact cette technologie pourrait-elle avoir sur l’ensemble du secteur des instruments?
Brendan Smith :
Oui, il y a beaucoup d’informations à analyser. Dans l’ensemble, nos panélistes s’accordent sur le fait que l’intégration de l’IA aux flux de travail de recherche et développement en biopharmacie devrait permettre aux concepteurs de médicaments de gagner en efficacité, de réaliser des économies de temps et d’améliorer la prise de décisions dans des domaines clés. Ils s’attendent à ce que ça permette à terme de réduire le taux d’échec des médicaments post-découverte, qui dépasse actuellement 90 %. Ils espèrent aussi que les économies réalisées au stade précoce de la recherche et développement permettront aux entreprises de faire progresser plus efficacement leurs actifs dans le domaine clinique, grâce à une capacité améliorée et à une réduction du coût par programme.
Tout ça pour dire que, contrairement à ce que certains investisseurs spécialisés dans les instruments pourraient penser, nos panélistes ne considèrent pas l’utilisation accrue de l’IA comme un frein aux dépenses traditionnelles liées aux instruments ou au diagnostic. Selon eux, on en est arrivés à un stade où la plupart des entreprises du secteur des sciences de la vie commencent au moins à examiner comment intégrer l’IA à leurs produits, à leurs flux de travail et à leurs initiatives stratégiques afin de maintenir la compétitivité de leurs portefeuilles.
Nos panélistes étaient globalement d’accord avec les résultats d’un sondage réalisé auprès des investisseurs présents dans l’auditoire. Il prévoyait qu’une adoption généralisée de l’IA et de l’apprentissage automatique devrait entraîner une augmentation d’au moins 1 à 5 % des dépenses consacrées aux instruments traditionnels au cours des deux prochaines années. L’un des panélistes a souligné que la réduction des coûts opérationnels pourrait aussi libérer des ressources pour investir de manière plus significative dans de nouveaux domaines de croissance et d’innovation, peut-être même plus tôt que ne le laisse supposer le marché actuel.
Plusieurs panélistes ont aussi souligné que cette technologie ne se contente pas de créer des connexions au sein des gigantesques ensembles de données qui existent dans les sphères publique et privée. Ils ont indiqué que la capacité à trier efficacement ces énormes volumes de données à la disposition de l’industrie de la santé reste un défi considérable, qu’aucune technologie ne peut résoudre aussi bien que l’IA.
En résumé, on n’en est qu’au début, mais nos panélistes s’attendent à ce que les gains d’efficacité apportés par l’IA continuent de se faire sentir dans un avenir prévisible.
Dan Brennan :
Oui, d’après les investisseurs spécialisés dans les instruments avec lesquels on a discuté, le sujet n’est pas encore d’actualité à ce stade. C’est plutôt perçu comme une catégorie à part qui n’est pas vraiment abordée dans les discussions. Évidemment, ce sera un sujet qu’on va suivre de très près ensemble, notamment pour surveiller les cas d’utilisation afin de savoir si l’IA va remplacer les instruments existants, si elle va les compléter et favoriser les dépenses liées aux instruments ou si elle va entraîner une cannibalisation.Mais pour l’instant, les investisseurs spécialisés dans les instruments n’y portent pas vraiment attention. On a plein d’autres sujets à traiter.
Alors, on pourrait peut-être passer à la Food and Drug Administration, la FDA. Elle s’est montrée très active récemment, surtout sur le sujet de l’IA. À ton avis, comment les investisseurs devraient-ils envisager l’impact à court et à moyen terme des nouvelles prévisions de l’agence, en particulier sur le secteur des instruments et plus largement de la santé?
Brendan Smith :
Je pense que les récentes directives de la FDA, qui confirment réellement son intention de supprimer progressivement l’obligation d’essais sur les animaux pour les produits biologiques, ainsi qu’une plus grande ouverture à l’intégration des technologies dans l’ensemble du processus de développement et d’examen, sont le signe d’une évolution qui semblait déjà en cours, du moins selon nos panélistes. Et franchement, une grande partie du travail de vérification que l’on a effectué en dehors de la conférence allait aussi dans ce sens.
Selon l’un des panélistes, l’industrie semble plutôt à l’aise avec le rôle que l’IA va jouer au niveau fédéral, même s’il s’attend à ce que la mise en œuvre complète de ces changements prenne au moins quelques années. Je pense que les entreprises de développement de médicaments basé sur l’IA qui ont participé à notre discussion étaient d’accord pour dire que l’accent mis par la FDA sur les produits biologiques sera probablement étendu, au fil du temps, à d’autres modalités et étapes de développement des médicaments.
Toutefois, je pense que les entreprises qui proposent des logiciels de découverte de médicaments par biosimulation, permettant ainsi d’éviter les tests sur les animaux, comme Surterra, Schrödinger et Stimulations Plus, pourraient vraiment bénéficier d’un élan très favorable à court terme. Même si je pense que le soutien de la FDA est encore considéré comme une étape très précoce dans le processus d’adoption à plus grande échelle.
Dan Brennan :
Pour conclure sur ce panel, je voudrais partager une anecdote que j’ai trouvée très intéressante, racontée en coulisses par le dirigeant de Pathos, tout juste nommé chef de la direction. Il avait déjà travaillé chez Tempest et occupé un poste de cadre chez Astra, mais il a accepté de devenir le chef de la direction de Pathos, car il était convaincu qu’au cours des 10 prochaines années, ce n’était pas 20 et ce n’était pas 5 ni 7 ans, alors c’était certainement 10 ans. Il était convaincu que Pathos, avec seulement quelques centaines d’employés et des modèles d’IA que l’entreprise espère bâtir à partir des données de Tempest, pourrait concurrencer, voire surpasser, de grandes entreprises pharmaceutiques mondiales qui comptent des dizaines de milliers d’employés affectés à la recherche et au développement. Ça promet d’être très intéressant à suivre.
Brendan Smith :
Oui. Encore une fois, je pense que c’est certainement un sujet qui alimentera bon nombre de conversations au cours des prochains mois et des prochaines années.
Sur ce, on va passer au panel suivant, qui était intitulé : Biopharma and solving the 4% ROI conundrum. Dans le cadre de ce panel, on a accueilli des dirigeants d’AstraZeneca et de Surterra pour discuter du rendement du capital investi historiquement faible des dépenses en recherche et développement des sociétés biopharmaceutiques, ainsi que des principaux instruments utilisés et en cours de développement, qui pourraient permettre d’inverser la tendance.
Dan, selon les panélistes, quels sont les leviers les plus sous-estimés que les sociétés biopharmaceutiques pourraient utiliser dès maintenant pour stimuler l’efficacité de leurs investissements en recherche et développement?
Dan Brennan :
Je dirais les instruments, dont on a déjà parlé, ou ce que tu as évoqué en termes de riches ensembles de données multiomiques qui doivent alimenter l’IA, je pense que ça a été mentionné lors du panel comme étant très utile. On n’a pas vraiment parlé des technologies qui permettent ça, mais dans notre domaine, certains instruments à résolution spatiale permettent d’analyser l’ARN, d’autres, les protéines, et certains analysent même l’ADN.
Illumina, tout comme Clear Labs, cherche à obtenir des informations sur les protéines grâce au séquençage. Ils déploient un profilage génomique complet, travaillent beaucoup sur des séquences d’ADN, mais travaillent aussi sur l’ADN et l’ARN de manière plus générale. Même dans le cadre du dépistage, ils cherchent à intégrer les informations issues de l’analyse protéomique. Alors, c’est un point qui a clairement été soulevé et ça correspond assez bien aux retours que l’on a reçus.
Deuxièmement, je dirais le séquençage de génome complet. Même si je trouve qu’il n’a pas été très bien classé par l’auditoire dans le sondage, nos panélistes étaient vraiment d’avis que l’industrie pharmaceutique devrait l’utiliser de façon plus intensive, aussi bien pour l’ARN que pour la recherche translationnelle. Ça impliquerait de trouver des moyens de le financer à la place d’autres projets en cours, mais ils estimaient que la valeur obtenue serait significative. En pratique, ce n’est pas beaucoup mis en œuvre pour le moment. Même si le séquençage à courte lecture domine actuellement, je pense que la longue lecture dominerait si elle pouvait être réalisée au même prix. Le séquençage à longue lecture serait largement préféré. Mais pour l’instant, son coût explique pourquoi le séquençage à courte lecture est le choix dominant, du moins dans l’industrie pharmaceutique.
Je pense aussi que la MRM, la maladie résiduelle minimale dont on va parler sous peu, est d’une importance critique. Et de façon plus globale, l’IA est clairement ressortie comme un outil majeur.
Brendan Smith :
Oui. Pour revenir à ce que tu disais au sujet de la recherche et du développement, on a quelque peu abordé l’utilisation croissante des tests de MRM. Sur la base des séances et de tes conversations lors de l’événement, comment les investisseurs devraient-ils envisager la MRM lors de la conception des essais cliniques? Et comment s’attendent-ils à ce que le marché évolue à partir de maintenant?
Dan Brennan :
La personne qui avait été invitée était un spécialiste du domaine, alors on peut dire qu’il défendait un peu ses propres intérêts. Pourtant, dans la recherche translationnelle, la MRM est clairement une priorité. Aujourd’hui, son utilisation est encore peu développée, mais le potentiel pourrait être énorme, notamment pour améliorer la sélection des patients. Ça pourrait également permettre d’obtenir des résultats plus rapidement lors des essais cliniques. RXR se concentre surtout sur la MRM des tumeurs solides, mais dans le domaine hématologique, la FDA a déjà pris des mesures et a fait de la MRM un élément essentiel dans le traitement du myélome multiple. C’est vraiment emballant pour des entreprises comme Adaptive.
J’ai eu l’impression que cet expert examinait des dizaines et des dizaines d’essais différents. Bien qu’il y ait quelques entreprises cotées en bourse, beaucoup d’acteurs privés sont aussi présents sur ce marché. Et je pense que l’utilisation de la MRM dans le cadre de la médecine translationnelle est en forte progression et devient de plus en plus efficace.
Un autre sujet qui a été abordé et que l’on a exploré parce que de nouvelles entreprises cherchent à entrer sur le marché, c’est la sensibilité et le type de tests utilisés. On n’a pas approfondi le sujet, mais il a été abordé, et je pense que l’auditoire y a vu un avantage en termes de sensibilité, en particulier dans le cadre des études de référence. Nos experts ont aussi estimé que des tests plus sensibles seraient certainement bien accueillis par l’industrie pharmaceutique. Évidemment, ça doit être fait correctement. On ne peut pas sacrifier la spécificité au profit de la sensibilité, mais c’est un point qui a été soulevé lors de notre panel. Il en a aussi été question lors de notre récente visite à l’American Society of Clinical Oncology. On constate que ça se produit sur le marché aujourd’hui non seulement avec le chef de file Natera, qui déploie une version génomique complète, mais aussi avec de nombreuses entreprises émergentes qui réalisent des tests beaucoup plus approfondis, en explorant l’ensemble du génome et un plus grand nombre de variants pour accroître la sensibilité.
Brendan, si ça te va, je te redonne la parole sur ce panel. Comme on aborde le sujet de l’IA qui commence à s’imposer dans l’industrie pharmaceutique et dans son approche en matière de recherche et développement, qu’as-tu retenu de ce panel concernant l’utilisation de l’IA? Et quelle est la prochaine grande avancée dans ce domaine?
Brendan Smith :
Oui, absolument. Notre panel a estimé que le fait de réduire de 1 à 3 % le taux d’échec des investissements engagés dans la recherche et le développement pharmaceutiques pourrait avoir un impact assez transformateur. En d’autres termes, plus tôt les produits non prometteurs sont abandonnés, plus le rendement du capital investi est susceptible d’être élevé.
Un domaine sous-estimé qui pourrait vraiment favoriser ces améliorations est une meilleure évaluation préclinique de la toxicité. Les panélistes ont souligné qu’environ un tiers des médicaments qui échouent le font en raison de leur toxicité. Ils étaient aussi d’avis que, compte tenu des progrès réalisés en matière d’efficacité grâce à des approches plus ciblées, il n’y a aucune raison pour qu’un tel ciblage ne puisse pas également être utilisé pour comprendre les profils de toxicité de la population, en particulier dans le cadre du développement préclinique de médicaments.
Selon James, les approches existantes de profilage génomique complet pourraient être peaufinées pour permettre une meilleure surveillance de la toxicité. Il estime que ça devrait contribuer à identifier les échecs plus tôt dans le développement et à mieux adapter les essais pour cibler la population de patients optimale. En théorie, Surterra a également souligné le fait que l’évolution continue de la biosimulation et de la modélisation computationnelle, ainsi que le fait que la FDA se range de plus en plus largement du côté des alternatives d’Insilico pour les tests sur les animaux, devraient vraiment contribuer à simplifier cette approche à tous les égards.
Je pense qu’on va maintenant passer à l’avant-dernier panel, qui s’intitulait Managing Transition et qui était composé de plusieurs dirigeants qui ont discuté de la façon dont leurs équipes de direction ont su naviguer dans des contextes macroéconomiques assez difficiles par le passé.
On a organisé, ou plutôt, accueilli Ankur Dhingra, chef des finances d’Illumina, Patrick Finn, chef de l’exploitation de Twist Bioscience, Christian Henry, président et chef de la direction de PacBio, Kevin Knopp, chef de la direction et fondateur de 908 Devices, et Adam Taich, chef des finances de 10x Genomics.
Dan, je me permets de te poser la question suivante : selon toi, quelles sont les mesures les plus importantes qu’une société peut prendre pour redevenir rentable et retrouver de l’élan après une période difficile? Autrement dit, d’après ce panel, comment les investisseurs peuvent-ils identifier les candidats les plus susceptibles de réussir?
Dan Brennan :
Ce qui est beaucoup revenu, c’est qu’il fallait avoir une vision, être clair, obtenir l’adhésion de la direction et des employés, et être cohérent et éloquent à propos de cette vision. Ça peut sembler évident pour n’importe quelle entreprise, mais il semble que ça résonne encore plus dans les périodes difficiles, car avoir un point de repère aide les équipes à avancer.
La deuxième chose qui est revenue peut encore une fois sembler évidente, mais ça a tout de même été présenté comme un outil vraiment utile : il faut savoir être décisif. Dans les périodes où des réductions budgétaires sont nécessaires, il vaut mieux agir tôt et de manière significative pour pouvoir passer à autre chose rapidement.
Je te retourne la parole, Brendan. Un dirigeant de 908 Devices avait été choisi pour faire partie du panel, car il avait pris une décision stratégique assez importante au cours d’une période très difficile, ce qui avait potentiellement créé beaucoup de valeur. As-tu appris des choses sur la façon dont il s’y est pris? Y a-t-il des enseignements à tirer pour les autres entreprises du secteur?
Brendan Smith :
Oui, je pense que dans le cas où il faut choisir entre plusieurs marchés en pleine croissance, ce que Mass a dû faire, pardon, ce que 908 Devices a dû faire, c’était de décider comment répartir les investissements et ce qui générerait le meilleur rendement du capital investi, surtout lorsque les marchés finaux sont distincts, comme c’était le cas plus tôt cette année.
Lorsque les dépenses en immobilisations dans les bioprocédés en phase précoce ont ralenti, le chef de la direction de 908 Devices, Kevin Knopp, a vu là le meilleur moment pour investir encore plus dans un marché final en pleine croissance, celui de la sécurité, en utilisant les fonds provenant des dépenses pour le faire.
Il faut se confronter à la réalité, prendre les décisions difficiles, mais aussi identifier une occasion compatible avec le cœur de votre activité, tout en s’adaptant à un contexte macroéconomique en constante évolution.
Parfait. Je pense qu’on va maintenant passer à notre dernier panel, qui est vraiment axé sur le secteur du diagnostic en oncologie. On a accueilli Gabriel Bien-Willner, directeur médical de MolDX et chef du marketing de Palmetto, Helmy Eltoukhy, chef de la direction de Guardants, Chad Robbins, cofondateur et chef de la direction d’Adaptive et Tony Zook, chef de la direction de NeoGenomics. Il s’agissait surtout de comprendre comment certaines de ces entreprises créent des avantages concurrentiels durables tout en cherchant à réaliser des bénéfices.
Dan, quelle est, selon toi, la principale orientation de ce panel? Et qu’as-tu appris des panélistes qui étaient présents?
Dan Brennan :
On a organisé ce panel d’une manière différente des précédents, où on se concentrait sur un produit en particulier, l’analyse génomique complète, la MRM ou le dépistage, ou on approfondissait la discussion sur le séquençage à courte et à longue lecture.
Au cours des six à douze derniers mois, on a vu les portefeuilles de projets s’élargir. Les entreprises voient désormais d’autres acteurs entrer sur leur marché. Dans un domaine où il y avait peut-être un ou deux concurrents, il peut maintenant y en avoir trois, quatre, cinq, voire six. Il y a toujours eu des entreprises dans ce domaine, mais ça n’était peut-être pas aussi évident avant, faute de produits commercialisés. L’idée était alors de voir comment les entreprises géraient cette évolution.
Je pense qu’on a obtenu quelques informations à ce sujet, probablement pas beaucoup parce que les entreprises sont un peu restées dans leur domaine. Je pense qu’on a appris une chose, peut-être quelques enseignements, de chacun des intervenants. Pour Helmy, on a appris que leur stratégie a toujours été d’avoir une gamme de produits large, qui fonctionne sur tous les marchés finaux. C’est-à-dire qu’ils utilisent une approche uniforme pour la détection des cancers et cette approche simple s’applique à l’analyse génomique complète, à la MRM et au dépistage.
Ça a été le cas depuis le premier jour, et c’est toujours le cas aujourd’hui. Peut-être qu’on le voit davantage aujourd’hui, étant donné leur succès. J’ai trouvé ça intéressant de l’entendre dire ça parce que ça a des répercussions pour les autres acteurs du secteur qui suivent probablement le même chemin, mais qui ne sont peut-être pas aussi avancés que Guardant.
Ensuite, Adaptive occupe aujourd’hui une position unique dans le domaine des tests de dépistage des cancers hématologiques. Le titre s’est bien comporté, et je pense que leur positionnement sur le marché suscite désormais beaucoup d’optimisme. Mais si l’on remonte à 12, 24 ou 36 mois en arrière, je crois qu’il y avait déjà beaucoup d’optimisme. Par ailleurs, leur stratégie était peut-être un peu trop complexe, avec une activité pharmaceutique liée à une activité de diagnostic. L’action subissait beaucoup de pression.
Je pense que la leçon à retenir ici, c’est d’adopter une perspective à long terme. Pendant qu’ils traversaient ce processus, tout n’était peut-être pas encore parfaitement aligné. Peut-être que certains moteurs de croissance ne s’étaient pas encore manifestés. Mais si vous construisez quelque chose de solide, ils arriveront. Ils étaient bien positionnés, avec une technologie de premier plan et une réelle utilité. Aujourd’hui, ils sont dans une excellente position, ils se concentrent sur la MRM et les perspectives sont prometteuses.
Enfin, pour conclure, on va revenir à notre introduction : ces secteurs sont en pleine émergence et les entreprises commencent à se marcher dessus. Ce que l’on a entendu de NeoGenomics, c’est qu’il reste encore beaucoup de marchés inexploités. Eux se concentrent sur les hôpitaux communautaires. Ils estiment que ces établissements offrent encore de nombreuses occasions inexploitées. Mais ça ne veut pas dire que d’autres laboratoires certifiés CLIA ne peuvent pas y accéder eux aussi. Ils estiment qu’ils peuvent encore se développer dans leur activité principale, à savoir leurs tests de dépistage des cancers hématologiques, et qu’en s’étendant au séquençage de nouvelle génération, ils pourront vraiment accroître leurs revenus et leur croissance.
Brendan Smith :
Parfait. Je pense qu’avec ça, on a couvert beaucoup de sujets intéressants. On a exploré pas mal de thèmes abordés lors de la conférence Revolution. Il y a évidemment beaucoup de paramètres en jeu dans l’ensemble de ce processus et une discussion plus large reste à mener à ce sujet. Mais, Dan, c’était vraiment un événement fantastique, unique en son genre, tant au niveau local que pour l’ensemble de l’industrie. J’ai vraiment hâte de poursuivre cette conversation au fur et à mesure que les choses évolueront.
Dan Brennan :
Super. Je suis persuadé que des jours meilleurs nous attendent dans le secteur des instruments et du diagnostic. La technologie est vraiment prometteuse aujourd’hui. Le marché n’est juste peut-être pas encore totalement réceptif. Mais ça va arriver. Je te rejoins sur ce point. Merci beaucoup à tout le monde et bonne journée.
Locutrice 1 :
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Directeur général et analyste de recherche, Recherche, Soins de santé, Sciences de la vie et Outils de diagnostic, TD Cowen
Daniel Brennan
Directeur général et analyste de recherche, Recherche, Soins de santé, Sciences de la vie et Outils de diagnostic, TD Cowen
Daniel Brennan
Directeur général et analyste de recherche, Recherche, Soins de santé, Sciences de la vie et Outils de diagnostic, TD Cowen
À TD Cowen, Dan est responsable de la recherche relativement à un groupe diversifié de sociétés du secteur des outils de diagnostic et des sciences de la vie. Son travail comprend l’identification des principaux débats sur les placements, l’élaboration de modèles financiers, la production de rapports de recherche, y compris des analyses approfondies de pointe, la formulation de recommandations d’actions et la communication avec les clients et les représentants de TD Cowen.
Il est analyste principal chargé du secteur des outils de diagnostic et des sciences de la vie. Avant de se joindre à TD Cowen, il était directeur général et analyste principal du secteur des outils de diagnostic et des sciences de la vie chez UBS. Avant d’entrer au service d’UBS, il était analyste principal du secteur des soins de santé chez Columbus Circle Investors. Dan a également travaillé 19 ans chez Morgan Stanley, où il a notamment été spécialiste des ventes d’actions dans le secteur des soins de santé et, plus tard, analyste principal du secteur des outils diagnostiques et des sciences de la vie.
Dan est titulaire d’un baccalauréat en économie de l’Université Georgetown et d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université Harvard. Il détient en outre le titre de CFA.
Directeur, Outils de diagnostic et des sciences de la vie et analyste, Biotechnologie, TD Cowen
Brendan Smith
Directeur, Outils de diagnostic et des sciences de la vie et analyste, Biotechnologie, TD Cowen
Brendan Smith
Directeur, Outils de diagnostic et des sciences de la vie et analyste, Biotechnologie, TD Cowen
Arrivé à TD Cowen en 2019, Brendan Smith couvre les outils de diagnostic et des sciences de la vie et le secteur de la biotechnologie. Il est titulaire d’une maîtrise ès arts, d’une maîtrise en philosophie et d’un doctorat en philosophie de l’Université Columbia.