Locutrice 1 :
Bienvenue à Insights de TD Cowen. Ce balado réunit des penseurs de premier plan qui offrent leur éclairage et leurs réflexions sur ce qui façonne notre monde. Soyez des nôtres pour cette conversation avec les esprits les plus influents de nos secteurs mondiaux.
Oliver Chen :
Bienvenue au balado Visionnaires du commerce de détail, où nous braquons les projecteurs sur des penseurs audacieux et les marques qui façonnent l’avenir de ce milieu. Je m’appelle Oliver Chen, le nouvel analyste Commerce de détail, luxe et nouvelles plateformes à TD Cowen. Dans cet épisode, nous plongeons dans l’univers des soins de la peau performants et nous racontons comment un des fondateurs a créé une marque devenue incontournable sur les plans de la science, de la santé de la peau et de l’intention.
Nous sommes ravis d’accueillir Nicolas Travis, fondateur et chef de la direction d’Allies of Skin. Nicolas est un expert des sciences biomédicale et pharmaceutique. Il a lancé la société Allies of Skin avec une seule mission, soit fournir des produits de soins de la peau intelligents et multifonctionnels qui travaillent fort sans compliquer la routine. Allies of Skin redéfinit les soins de la peau pour les consommateurs d’aujourd’hui, en proposant des formules éprouvées cliniquement, des routines toutes simples et de la transparence dans 35 pays. Nicolas, c’est un plaisir de te recevoir.
Nicolas Travis :
Merci, Oliver. Je suis ravi d’être là.
Oliver Chen :
Parlez-nous du début de l’aventure. Qu’est-ce qui t’a inspiré pour la création d’Allies of Skin?
Nicolas Travis :
Mon histoire est assez personnelle. À 19 ans, j’ai eu un très grave accident au visage qui a nécessité une chirurgie reconstructive. J’ai choisi ce que je croyais être un bon chirurgien, mais il a fait un horrible travail. J’ai eu de nombreuses infections, même une nécrose provoquant une infection qui me dévorait la peau.
C’est après six chirurgies ratées et une tentative de suicide que j’ai eu besoin de voir un thérapeute, qui m’a dit : « D’accord, supposons que vous restiez parmi nous. Dressons une liste de tout ce que vous voulez accomplir d’ici vos 30 ans. À quoi ressemble-t-elle? » C’est alors que j’ai réalisé que si je me détestais tous les jours, voulant être quelqu’un d’autre tout le temps, il y en a peut-être d’autres dans la même situation. Si j’arrivais à canaliser cette douleur – en plus de mon expérience en sciences biomédicale et pharmaceutique – pour créer des produits qui aideraient les gens avec leurs cicatrices et à se sentir plus en confiance par rapport à leur peau, ma douleur en aurait valu la peine.
C’est aussi à cette époque que j’ai découvert les ingrédients actifs régénératifs, comme les facteurs de croissance épidermique et le tripeptide de cuivre, qui m’ont vraiment aidé en déclenchant le processus de guérison pour moi. C’est à ce moment-là que mon médecin m’a dit : « Tu dois vraiment prendre soin de ta peau, car si on ne le fait pas, on va manquer d’options pour réparer les bosselures et cavités sur ton visage. » C’est vraiment ce qui a déclenché ce périple.
J’ai commencé à Singapour en 2016, où je n’avais que trois produits, parce que c’était tout l’argent que j’avais. Maintenant, comme vous l’avez dit, nous sommes dans 36 pays, en affaires depuis 9 ans.
Oliver Chen :
Bravo, Nicolas. Quels étaient tes trois premiers produits et quels sont tes produits phares, pour lesquels tu es le plus connu?
Nicolas Travis :
Il y avait la crème de nuit au rétinol. En 2016, le rétinaldéhyde n’était pas très courant; nous avons donc été l’une des premières marques à utiliser cet ingrédient novateur et à le rendre disponible dans une capsule. On obtient ainsi tous les avantages sans les soucis habituels ou la nécessité de s’y habituer. Puis, nous avons notre brume de probiotique servant à sauver les molécules, qui ne s’évapore pas. Nous utilisons donc une molécule d’eau particulière, conçue pour adhérer aux cellules de la peau et résister à l’évaporation traditionnelle. De plus, notre premier produit a été le traitement quotidien raffermissant aux peptides et antioxydants, encore aujourd’hui notre hydratant le plus vendu.
Toutefois, aujourd’hui, notre produit dominant est le sérum avec facteurs de croissance. C’est le sérum aux nombreux peptides, pour le remodelage avancé à l’aide de facteurs de croissance. Nous l’avons lancé en 2023 et pour être honnête, cela nous a vraiment pris au dépourvu, car il a fallu cinq ans de préparation. En fait, il était très difficile de stabiliser ce produit et de trouver les bons ingrédients s’agençant bien avec les facteurs de croissance. On a donc une concentration de 3 %, ce qui est le maximum pour nous. Nous utilisons d’autres excellents ingrédients pour améliorer l’efficacité des facteurs de croissance, ce qui nous a surpris à bien des égards, car nous avons écoulé nos stocks sept fois. La dernière fois que c’est arrivé, nous avions une liste d’attente de 12 000 personnes. C’est notre outil d’acquisition par excellence sur Amazon. Le prix au détail est de 188 $; ce produit n’est pas très accessible.
Oliver Chen :
Oui, je l’utilise, c’est excellent. Je l’adore – il est très efficace. Tu as mentionné quelques sujets importants, notamment les peptides et les facteurs de croissance. Pour ceux qui ne les connaissent pas, quels sont ces ingrédients et quelle est leur fonction?
Nicolas Travis :
Les facteurs de croissance et les peptides sont des acides aminés. Les acides aminés sont le fondement des protéines; je perçois les peptides et les facteurs de croissance comme des entraîneurs personnels pour la peau. Ils se mettent vraiment au travail et, tout comme l’entraînement, il ne faut jamais arrêter. Les peptides et facteurs de croissance utilisés de façon régulière aident à stimuler divers éléments, comme la production de collagène et d’élastine. Ils aident vos cellules à mieux communiquer, ainsi qu’à remodeler, à raffermir et à repulper la peau avec le temps. Tout comme avec l’entraîneur personnel, vous aurez l’impression que vos muscles se renforcent et grossissent, ce qui aide votre peau et tout le collagène à être plus à l’aise et à avoir meilleure apparence.
Oliver Chen :
Qu’est-ce qui explique la hausse de popularité récente des facteurs de croissance? De plus, comment abordes-tu l’innovation? Je sais que tu es très créatif et que tu fais constamment le juste équilibre entre la science et l’efficacité.
Nicolas Travis :
Je pense que c’est parce que sur Instagram ou TikTok, beaucoup de gens font l’essai d’opérations chirurgicales indétectables. Le remodelage du visage est la nouveauté, tout comme le remodelage queue de cheval. Ça veut dire que les gens veulent avoir l’air plus jeunes, plus florissants et plus pulpeux; de nombreux traitements en clinique ne sont maintenant plus tabous. Les gens commencent à réaliser qu’ils peuvent recevoir un traitement de plasma riche en plaquettes, soit ce qui se passe lorsqu’un praticien prélève du sang, le fait tourner, puis réinjecte les facteurs de croissance dans la peau. Si je vais à la clinique de dermatologie chaque mois pour ce traitement, que dois-je faire entre ces séances? Les gens se demandent si l’on peut emballer ce traitement et le ramener avec soi. Je pense que c’est ce qui a donné le coup d’envoi à la tendance ou à l’intérêt pour les facteurs de croissance.
Ce qui est vraiment passionnant pour Allies of Skin, c’est que l’an dernier, j’ai fondé une société pharmaceutique qui se spécialise dans la création d’exosomes pour l’administration de médicaments à posologie compliquée. Je ne peux pas en dire trop, mais en bref, elle crée des exosomes personnalisés qui nous aident à faire pénétrer ces facteurs de croissance 40 fois plus en profondeur dans la peau. Nous sommes donc très enthousiastes.
Oliver Chen :
C’est un autre sujet très intéressant, Nicolas : les exosomes. Quelles sont les similitudes et les différences avec les facteurs de croissance? Il existe différents types d’agents synthétiques et naturels.
Nicolas Travis :
En gros, les exosomes sont des vésicules de transport, c’est-à-dire des systèmes de livraison. Selon la source, il y a les exosomes d’origine humaine, les exosomes végétaux et les exosomes biotechnologiques. Ces exosomes sont censés contenir notamment de l’ARNm, des acides aminés, différentes vitamines, des nutriments et quelques facteurs de croissance. Ils sont censés les transporter dans la peau pour stimuler le rajeunissement. C’est la raison pour laquelle on utilise les exosomes après les micro-aiguilletages ou le laser, car ils accélèrent la guérison. De plus, les exosomes sont connus pour améliorer la communication cellulaire. Par exemple, si votre peau semble molle, un exosome devrait vous aider à stimuler ce processus. C’est comme le redémarrage à froid d’un ordinateur – c’est ce que l’on fait en utilisant des exosomes.
Les facteurs de croissance, eux, ne sont que des substances actives. On peut les mettre dans des exosomes ou les utiliser conjointement avec des exosomes. En fait, je pense que lorsqu’on a des ingrédients populaires comme les facteurs de croissance, on oublie parfois qu’il n’y a pas de panacée pour les substances actives, et ce, puisqu’il n’y a pas qu’un seul excellent ingrédient qui permet de cocher plusieurs cases. Par exemple, les facteurs de croissance sont vraiment excellents pour stimuler la production de collagènes, améliorer l’apparence des ridules et rides et repulper la peau, mais ils ne sont pas vraiment efficaces pour illuminer la peau, ou encore atténuer les mélasmes ou l’acné. Il y a donc certaines limites. Il ne s’agit pas d’une fin en soi. Je suis d’avis que la meilleure façon d’aborder la formulation est d’utiliser les facteurs de croissance à un pourcentage optimal, mais aussi avec d’autres ingrédients clés afin de pouvoir aborder plusieurs problèmes en même temps.
Oliver Chen :
Un gros merci, c’est de l’information très utile. Allies of Skin est reconnue pour son approche scientifique et pragmatique. Comment définirais-tu ce qui distingue ta marque? Comme on le sait, la concurrence est féroce dans le secteur des soins de la peau.
Nicolas Travis :
C’est en effet très concurrentiel. J’étais sur Amazon hier. Je regardais les articles en vente lors des Jours d’offres Prime pour voir ce que les gens font, et la concurrence est très forte. Pour nous, honnêtement, notre philosophie a toujours été de rendre les soins de la peau plus humains. Étant donné ce que j’ai vécu, il y a eu beaucoup de traumatismes et ce que nous essayons vraiment de faire avec la marque, c’est une sorte d’espace sécuritaire pour les erreurs faites avec les soins cutanés.
Tu as parfaitement raison de dire que le secteur est extrêmement saturé. Honnêtement, tout le monde a accès aux mêmes substances actives. N’importe qui peut trouver un laboratoire d’exosomes ou trouver le même fabricant de peptides. Nous avons tous accès à la même vitamine C, mais je suis d’avis que la formulation, c’est un peu comme pour la cuisson. Tout le monde peut facilement trouver une recette de gâteau au chocolat – ça ne veut pas dire que tous les gâteaux auront le même goût. Je crois que c’est la façon dont on combine certaines substances et notre usage d’un système d’administration. C’est aussi notre façon de mettre la touche finale à ce que les autres ressentent avec la marque. Je pense qu’au bout du compte, tout ce que nous faisons est imprégné de notre intention et de notre énergie. La raison pour laquelle nous avons des clients incroyablement fidèles est que les gens sont très à l’aise avec notre marque. De plus, nous sommes une marque qui aide les gens à sentir qu’ils font partie de quelque chose de grandiose.
Il est donc question d’innovation d’une part et d’autre part, de création d’un espace où les gens peuvent, par exemple, m’envoyer un message et en retour, j’envoie un message à la marque, ce qui permet de créer une routine. C’est bizarre parce que quand j’ai commencé, je n’avais que trois produits. À l’époque, je n’avais pas de routine complète à prescrire aux gens. Par exemple, les gens me parlaient de leur nettoyant ou de leur écran solaire en me demandant ce qu’ils devraient utiliser en premier, puis je mettais en place un programme de routine à leur intention. On poursuit sur cette lancée! Il ne s’agit jamais de promouvoir nos produits, mais tout le monde peut apporter sa contribution. Nous avons une excellente équipe qui aide les gens à mettre en place des routines. Je fais de même, sans que ce soit avec Allies of Skin. C’est ce que nous faisons en premier.
Oliver Chen :
Nicolas, je parle des différences entre les produits de soins de la peau par rapport aux autres catégories. Que penses-tu de la courbe en S dans le secteur des soins de la peau, du temps qu’il faut pour acquérir et fidéliser les clients et de ce que recherchent les clients qui distinguent cette catégorie pour les personnes qui commencent à s’y intéresser?
Nicolas Travis :
Excellente question, Oliver. En ce qui nous concerne, nos produits sont un peu plus chers – donc les attentes sont beaucoup plus élevées parce que les gens qui paient 188 $ voudront voir des résultats en deux semaines. Ainsi, pour nous, je dis toujours que nous nous fondons sur des études cliniques. Avant de lancer un produit, on mène toujours des études cliniques. On fait une étude de 28 jours, puis une autre de 56 jours. Au bout de 28 jours, on constate des résultats, qui sont encore meilleurs au bout de 56 jours. Nous avons une excellente politique de retour et d’échange. Au bout du compte, je ne le fais pas pour gagner de l’argent rapidement, mais parce que c’est la seule chose que je veux faire dans ma vie. Pour moi, il s’agit moins de vendre un produit. Enfin, si quelque chose ne fonctionne pas pour quelqu’un, ça ne fonctionnera pas c’est tout. Cependant, nous affirmons sans cesse qu’il faut au moins quatre à six semaines pour convertir un client.
Oliver Chen :
Tu as bâti une clientèle fidèle, Nicolas. Quel est le secret de la fidélité et de la confiance? Comment interagis-tu avec ta communauté? On parle souvent de commerce social et de dialogue avec les clients, qui sont très importants pour l’innovation.
Nicolas Travis :
Tout à fait. Pour nous, je pense à mon adolescence, lorsque je souffrais d’acné très grave; je trouvais que le processus d’achat de produits était très décourageant et intimidant. Mon souhait est que les gens sentent qu’ils peuvent accéder à la marque. C’est dans notre nom, n’est-ce pas? Même si l’on a beaucoup de sérums, certains se détaillant à 200 $ et qu’on est, par exemple, le partenaire exclusif pour les soins de la peau d’Oscar de la Renta et d’ALO Yoga, je ne veux jamais être une marque qui donne aux gens l’impression qu’ils ne peuvent pas échanger avec nous. En fait, c’est le contraire. Nous souhaitons toujours faire sentir aux gens qu’ils peuvent casser la croûte avec nous et c’est vraiment ce que nous faisons.
Par exemple, à l’interne, nous avons des programmes d’écoute mensuels dans le cadre desquels nous communiquons avec les clients pour leur demander : « Que pensez-vous de cette campagne? Que pensez-vous de cette innovation? L’aimez-vous? Elle ne vous plaît pas? » Nous écoutons nos clients. Nous avons également un programme de fidélisation, dans le cadre duquel je tiens des rencontres individuelles de 30 minutes avec les clients. Nous passons en revue leur routine. Nous discutons de ce dont ils ont envie et cela me donne une bonne idée de la façon dont nos clients fidèles perçoivent la marque. Surtout, il s’agit d’avoir une discussion sur les points suivants : « Que pensez-vous des ventes du Vendredi fou? Qu’achetez-vous? » Je veux connaître leurs habitudes d’achat et ce qu’ils recherchent.
C’est pendant ces moments que je tisse des liens avec nos clients. Par exemple, nous avons une grande fan. Elle est de Singapour, mais elle vit maintenant au Royaume-Uni et elle est présente à tous les événements que nous organisons. La dernière fois que je l’ai vue, elle m’a montré une feuille de calcul qui contenait environ 67 produits de réserve Allies of Skin. Elle m’a montré la feuille de calcul Excel et je lui ai dit : « Quoi? Tu n’as pas besoin de 67 produits de réserve. » Elle a répondu : « Oui, je ne veux jamais en manquer. » C’est intéressant, n’est-ce pas? Je sens que nos clients ressentent un lien profond avec la marque, qui est vraiment locale en ce moment, et je vais continuer de tisser ces liens autant que possible.
Oliver Chen :
Nicolas, quelles tendances observes-tu chez les consommateurs de produits de soins de la peau et sur le plan des routines, de la sensibilisation quant aux ingrédients et des valeurs? Comment gères-tu ton évolution?
Nicolas Travis :
En fait, je n’aime pas suivre les tendances. L’année dernière a été vraiment intéressante, parce qu’à mesure que la marque grandit, nous atteignons une clientèle plus mature, ce qui est excellent pour nous puisqu’elle a un meilleur pouvoir d’achat.
Par exemple, nos deux sérums les plus vendus sont le sérum avec facteurs de croissance et le sérum réparateur de pointe avec tripeptide de cuivre. Le tripeptide de cuivre est un excellent moyen de réduire l’inflammation. Le sérum contient également une substance active qui, selon des études cliniques, épaissit l’épiderme des personnes en périménopause ou en ménopause. Nous sommes en mesure d’attirer l’attention de ce segment, car je ne pense pas qu’il s’agisse d’un segment auquel s’adressent beaucoup de marques. Je crois qu’en général, les marques à la mode courtisent la génération Z ou les millénariaux. Elles mettent en quelque sorte les « baby-boomers » de côté et c’est ce que nous tentons d’éviter. Par conséquent, nous commençons à attirer beaucoup de femmes qui passent par cette période et qui veulent des solutions spectaculaires.
Cependant, Oliver, c’est une bouffée d’air frais parce qu’elles font tout ce qu’on leur dit. Peu importe la durée, elles achètent la routine au complet. Elles se disent : « Parfait, je vais la suivre », ce qui est vraiment génial, parce que je pense qu’elles sont aussi à une étape de leur vie où elles ne suivent pas vraiment les tendances. Elles ne parcourent pas les réseaux sociaux à déceler les nouveautés. De plus, elles ne changent pas de produit sur un coup de tête; elles veulent simplement un produit qui leur convient parfaitement. Ça va vraiment bien sur ce point.
Oliver Chen :
C’est très intéressant et d’une grande efficacité. Nicolas, comment se déroule l’expansion avec les grands détaillants à l’échelle internationale? Je comprends que tu as d’excellentes annonces à faire concernant les États-Unis. Comment assures-tu l’uniformité de la marque tout en sachant t’adapter?
Nicolas Travis :
Je pense que c’est un train en marche. Je crois qu’il s’agit d’établir la bonne relation de collaboration avec les directeurs de comptes et les détaillants.
Par exemple, ce qui fonctionne en Inde avec Tira, et qui est détenu par Reliance, notre distributeur, ne fonctionne pas nécessairement avec Sephora UK ou Mecca, par exemple. On entretient donc d’excellentes relations. J’ai la grande chance que nous soyons soutenus par de formidables détaillants. Par exemple, concernant Cult Beauty, on nous a dit que nous étions la marque de produits de soins de la peau dont la croissance était la plus rapide avec eux. Notre chiffre d’affaires triple tous les mois avec Dermstore. Notre croissance est incroyable aux États-Unis avec Nordstrom et Neiman Marcus. De plus, nous lançons Violet Gray. Le processus est lent, mais d’une ampleur considérable aux États-Unis. Pour être franc, aux États-Unis, nous sommes en croissance et nous redoublons d’efforts pour mettre en œuvre nos services directs aux clients et notre boutique sur Amazon et TikTok. Par exemple, au cours des six derniers mois, nous avons connu une croissance de 500 % rien qu’avec Amazon, en plus de tripler nos affaires sur le plan des services directs aux clients. On baigne donc dans l’optimisme.
Nous sommes également dans la cuisine avec ces détaillants et nous faisons de courts appels pour garder le contact dans le but de vraiment comprendre, par exemple, si l’on veut faire des échantillons sans avoir l’argent pour concevoir cinq ensembles de luxe, quelle est la stratégie à privilégier? Il faut les écouter avec honnêteté. N’est-ce pas? Donc, s’ils nous donnent des conseils, nous les suivons, tout simplement. C’est assez simple, somme toute. On nous dit quoi faire et on le fait. Bien sûr, il faut tirer parti de nos points forts, n’est-ce pas? Il faut aussi se dire : « En fait, je pense que le budget est trop élevé. » Aussi, ce qu’on essaie de faire, étant donné que nous diffusons nos propres publicités sur les médias sociaux, c’est d’avoir notre propre équipe d’influenceurs pour toutes les sociétés affiliées. On fait beaucoup de sociétés affiliées. Nous sommes en mesure de nous adapter rapidement.
Par exemple, si nous devons acheter de la publicité pour soutenir un détaillant ou une campagne, nous pourrons le faire. Nous avons également notre propre équipe créative à l’interne qui peut créer des atouts très rapidement, ce à quoi je suis très reconnaissant.
Oliver Chen :
Nicolas, ce sont des sujets très intéressants. Qui sont les clients types d’Amazon et de TikTok? Comment se comparent-ils et se distinguent-ils? Comment atteins-tu un équilibre par rapport à tes autres canaux, aux nouveaux clients ou encore à la cannibalisation?
Nicolas Travis :
C’est une excellente question, alors je vais la démystifier. Nous n’avons commencé à vendre sur TikTok que depuis le début de l’année, alors je n’ai pas autant de données que pour Amazon. Je vais donc parler davantage d’Amazon, parce qu’avec la boutique TikTok, la question du prix est un peu plus délicate, étant donné qu’un de nos produits, le sérum avec facteurs de croissance, coûte 188 $. Ce ne sera peut-être pas un achat instantané sur la boutique TikTok. Par exemple, avec Amazon, je pense que les gens, y compris moi-même, adorent y magasiner, simplement en raison de la livraison Prime. Wow, je peux l’avoir le lendemain – c’est si pratique. On peut acheter des sels de manganèse, de la poudre de protéines, tout comme le sérum avec facteurs de croissance et cette commodité, selon moi, n’a pas de prix.
Nous devons aller à la rencontre du client là où il fait ses achats, n’est-ce pas? L’avantage est double. Je ne pense pas qu’il faille dire : « Je pense que tu devrais seulement faire tes achats sur notre site Web ». Je crois que ça ne fonctionne plus comme ça et il suffit d’aller à la rencontre du client là où il magasine.
Oliver Chen :
Nicolas, dans ces canaux, nous avons eu de nombreuses discussions avec de nombreux cadres supérieurs. Quelles sont certaines des considérations générales en matière de marge à l’échelle des différents canaux (Amazon, la vente directe aux consommateurs ou le commerce de gros) en tentant d’équilibrer ce mélange de marges?
Nicolas Travis :
D’accord. Pour ce qui est des services directs aux clients, nous visons à obtenir une marge d’au moins 90 %. Bien sûr, il y a certains frais. Amazon exige des honoraires d’agence et autres frais. Quoique je dirais que pour commencer, comme le site Web – parce que c’est facile d’en parler – je vise 90 % et c’est ce que nous essayons vraiment de faire. Bien sûr, c’est tout.
Prenons, par exemple, notre gel avec protection solaire. Il est à 45 $ et il est très difficile de formuler un produit avec protection solaire riche et soyeux, puis de le vendre à très bon marché. Le problème est que les États-Unis constituent notre principal marché; il nous faut donc formuler avec des filtres américains. Je crois qu’il n’existe que sept filtres approuvés par la FDA des États-Unis, qui sont très vieux, bien maganés. Tout le monde veut faire tourner la roue et la création d’un produit avec protection solaire est très dispendieuse. Ainsi, il nous arrive parfois d’absorber une baisse de marge sur des produits particuliers parce que je pourrais vendre mon gel avec protection solaire pour 60 $, mais vraiment, qui paierait et achèterait un produit avec protection solaire régulier de 60 $? Voilà de quoi je parle. En fin de compte, ce serait super de tout équilibrer et d’arriver le plus près possible de 90 %. Par exemple, nos sérums les plus vendus sont à 94 % environ.
Oliver Chen :
Oui, le produit avec protection solaire est génial, ça semble vraiment…
Nicolas Travis :
Merci.
Oliver Chen :
… adéquat sur tous les plans. C’est excellent de l’utiliser aussi.
Nicolas Travis :
Oui, ça a été très avantageux pour nous.
Oliver Chen :
On en parle depuis une dizaine d’années, mais qu’entend-on par sain et clinique? Que signifient ces termes et qu’est-ce qui, selon toi, est mal compris?
Nicolas Travis :
Pour dire vrai, j’ignore s’ils ont une signification. Surtout concernant le terme « sain » – je ne crois pas qu’il y ait de définition. Parfois, je crois que c’est la dose qui fait le poison. Par exemple, si je suis allergique au gluten, mais pas toi, Oliver, ou si je souffre de la maladie cœliaque et que je ne peux pas consommer de gluten, le gluten est toxique pour moi, mais pas pour toi. N’est-ce pas? C’est sain pour toi, mais pas pour moi – voilà la différence.
Pour ce qui est du terme « clinique », on parle de pourcentages selon moi. Il s’agit des substances utilisées et des pourcentages utilisés. Pour nous, c’est aussi le positionnement de la marque, tant sur le plan de l’apparence que de ce qu’on ressent. Je ne pense pas qu’il existe de définition d’une marque de soins cliniques pour la peau. Je crois qu’au bout du compte, ce qui importe, c’est comment on raconte l’histoire de la marque. C’est davantage le positionnement de la marque qu’autre chose.
Oliver Chen :
Nicolas, ton parcours est aussi diversifié et intéressant. En quoi tes connaissances scientifiques ont-elles influencé ta façon de diriger? En quoi ton style de leadership a-t-il évolué au fil des ans?
Nicolas Travis :
Sur le plan scientifique, à la base, un antioxydant est un élément qui fixe un électron à un radical libre, le neutralise et le stabilise, et c’est vraiment ce que j’aspire à faire. Je cherche à offrir aux gens la chance d’être brillants. J’ai beaucoup de chance d’être bien entouré et d’avoir réussi à attirer des gens plus intelligents que moi sur des sujets précis. C’est comme ça que j’embauche, c’est notre culture. Nous disons les vraies choses, et honnêtement, nous nous amusons vraiment. Nous sommes très proches les uns des autres, constamment sur Teams.
Au bout du compte, j’inverse les rôles dans ma tête pour voir si j’aimerais travailler pour la personne que j’embauche. C’est ainsi que je décide qui et comment embaucher. Dans un autre univers, serais-je en mesure de relever de cette personne? C’est comme ça que nous fonctionnons. Honnêtement, je me demande si je peux rire avec cette personne. Est-ce que je peux rire et manger des protéines avec cette personne? C’est aussi simple que ça.
Oliver Chen :
J’ai beaucoup ri avec toi et je mange beaucoup de protéines en ta compagnie. Nicolas, comment as-tu trouvé le nom de ton entreprise? Aussi, j’adore ton nouvel emballage et ce que tu as fait avec la marque. Qu’est-ce qui t’as inspiré lors du lancement du nouvel emballage, etc.?
Nicolas Travis :
Pour moi, une marque, ce n’est pas statique. Je pense qu’une marque, ça évolue et on est en train de la mettre à niveau. J’ai très hâte. On en saura plus à la fin de l’année. Le nom m’est venu en me brossant les dents; je crois que personne ne peut vivre sa vie sans avoir des personnes qui l’épaulent. Je trouve que le terme « alliés » est très, très puissant. Encore une fois, il découle du fait de n’avoir ni d’argent ni d’expérience à acheter des produits dans un milieu, avouons-le, très intimidant. J’ai rapidement pensé qu’il devait y avoir une marque qui permettrait aux gens de se sentir en sécurité, et c’est ce que nous visons. Ça se répercute à tous nos points de contact.
Une des choses dont je suis très fier, c’est que lorsque nous avons lancé notre sérum avec tripeptide de cuivre, soit celui qui est très efficace pour réduire l’inflammation et avec les types de peau des personnes en périménopause ou en ménopause, nous avons collaboré avec un organisme de grands brûlés et avons mis en lumière des grands brûlés brillants pour qu’ils puissent partager leur parcours de guérison. Pour l’une d’entre eux, son contenu a été très, très populaire et a attiré l’attention d’un organisme de bienfaisance qui l’a essentiellement relogée à Los Angeles. Ce dernier a payé 250 000 $ en opérations chirurgicales chez un des meilleurs chirurgiens plasticiens de Beverly Hills. Plus tard, on a découvert que c’était son ex-mari qui lui avait mis le feu. Elle m’a dit : « Nick, sans ta campagne me permettant de raconter mon histoire, je n’aurais jamais eu un nouveau visage. »
Oliver, à ce moment, tout a trouvé son sens pour moi. C’est alors que je me suis dit : « Ça boucle la boucle pour moi – c’est la raison pour laquelle je fais ce que je fais. Pendant de nombreuses années, j’ai passé beaucoup de temps à penser à ce qu’aurait été ma vie si mes chirurgies s’étaient bien déroulées, ou si j’avais eu des chirurgiens se souciant vraiment de moi au lieu des six opérations ratées que j’ai eu à subir. Aujourd’hui, j’aide quelqu’un à trouver les meilleurs chirurgiens, à rebâtir sa vie, et ça m’est très précieux. »
Oliver Chen :
Merci de partager ça avec nous. Dernière question. Pour une personne n’ayant pas encore essayé Allies of Skin, quel produit recommanderais-tu et souhaites-tu ajouter un mot de la fin?
Nicolas Travis :
Je recommanderais le sérum avec facteurs de croissance tout simplement parce que c’est un produit « tout du premier coup », soit qu’on peut l’utiliser autour du visage, sur le contour des yeux et dans le cou. On peut également le jumeler avec notre hydratant préféré, et ce, de jour comme de nuit. Il s’adapte bien à toutes les substances actives. C’est donc un produit vraiment polyvalent. Il repulpe, revigore et répare la peau et on peut l’utiliser après une séance au laser, un peeling chimique ou un coup de soleil, puisque les facteurs de croissance sont également très efficaces pour la guérison des blessures.
J’aimerais dire que lorsqu’il s’agit de prendre soin de la peau, de la beauté en général, j’ai appris tout au long de mon processus de guérison que tout commence à avoir un sens quand on se sent bien. Pour moi, l’important, c’est de se sentir bien maintenant, soit se mettre des limites, dire non, fréquenter des gens avec qui l’on peut rire et manger des protéines. Ce sont des choses toutes simples comme celles-là qui améliorent notre qualité de vie. Je pense donc qu’il faut laisser tomber les crèmes dispendieuses et commencer par établir des limites et se faire passer en premier. C’est ce qu’on a de mieux à faire.
Oliver Chen :
Nicolas, ce fut un réel plaisir de passer du temps en ta compagnie. Nous avons beaucoup parlé de science, de ton histoire, de la signification des soins de la peau, de l’efficacité et de l’innovation, ainsi que de ton point de vue incroyable sur l’esprit de communauté et la réflexion sur les objectifs. Merci pour l’entretien, Nicolas.
Nicolas Travis :
Merci de l’invitation, Oliver.
Locutrice 1 :
Merci d’avoir été des nôtres. Ne manquez pas le prochain épisode du balado Insights de TD Cowen.