DataBank CEO Raul Martynek Talks Data Centers
Invité : Raul Martynek, chef de la direction, DataBank
Animateur : Michael Elias, analyste en infrastructures des communications, TD Cowen
Nous discutons avec Raul Martynek, chef de la direction de DataBank, lors de la 53e Conférence annuelle de sur les technologies, les médias et les télécommunications TD Cowen. M. Martynek nous fait part de ses dernières observations sur le marché des centres de données, discutant notamment de la demande des entreprises/fournisseurs de services à très grande échelle en ce qui a trait aux centres de données, de l’incidence des droits de douane sur les coûts de construction des centres de données, des taux de développement, des tendances en matière de prix, des goulots d’étranglement de la capacité et des occasions/défis à long terme pour le secteur des centres de données.
Ce balado a été enregistré le 29 mai 2025.
Locutrice 1 :
Bienvenue à Insights de TD Cowen. Ce balado réunit des penseurs de premier plan qui offrent leur point de vue sur ce qui façonne le monde qui nous entoure. Soyez des nôtres pour cette conversation avec les esprits les plus influents de nos secteurs mondiaux.
Michael Elias :
Je m’appelle Michael Elias et je suis analyste, Infrastructures de communication à TD Cowen. Je suis accompagné de Raul Martynek, chef de la direction de DataBank. Merci beaucoup d’être là, Raul, c’est un plaisir de vous recevoir.
Raul Martynek :
Merci, Michael.
Michael Elias :
J’aimerais commencer par parler de la demande de centres de données à très grande échelle, car elle a en effet été très forte au cours des deux dernières années. J’aimerais savoir : comment a-t-elle évolué depuis le début de l’année? Pour compléter : y a-t-il une accélération ou une décélération à signaler concernant cette demande?
Raul Martynek :
Avec plaisir. Bien. Pour mettre les choses en perspective, DataBank est un développeur de centres de données aux États-Unis. On compte 65 actifs répartis dans 25 marchés. La demande de centres de données à très grande échelle représente environ 30 % de nos activités, si l’on tient compte du carnet de travaux, ce qui représente une part non négligeable. Ce qui est intéressant dans cette demande, c’est qu’elle varie entre projets de 200 kilowatts et 40 mégawatts, car on ne se contente pas de répondre à la demande de base, on déploie également des projets de plus petite envergure.
Cela dit, en 2025, tout le monde sait que Microsoft a ralenti ses projets de construction de centres de données, tout comme AWS, et l’activité a donc été moins soutenue que l’année dernière. Cependant, d’autres fournisseurs de services à très grande échelle comme Meta et Oracle demeurent très actifs, et des sociétés comparables comme OpenAI et CoreWeave font leur entrée sur le marché. Je pense que tout va dépendre de ce qu’il se passera d’ici la fin de l’année et de la mesure dans laquelle la demande reprendra. Mais l’activité reste soutenue, bien que dans une moindre mesure par rapport à l’an dernier, où tout le monde cherchait à accroître ses capacités, parce que, de toute évidence, on en était encore aux prémices de l’engouement pour l’intelligence artificielle (IA).
Michael Elias :
Pour faire une analogie avec le basketball, on dirait bien qu’on entre dans le quatrième quart de la partie, qu’en pensez-vous? On dirait que le facteur qui pourrait changer la donne en ce qui a trait à l’évolution de la demande cette année est le suivant : certains de ces géants vont-ils refaire surface à la fin de l’année? C’est ce que vous semblez vouloir dire.
Raul Martynek :
Tout à fait. À mon avis, ils commencent déjà à manifester leur intention de revenir sur le marché. Il ne s’agit pas d’un retour à 100 %, mais tout porte à croire qu’ils refont surface. Dès le départ, on a considéré qu’il s’agissait d’une situation temporaire, qui ne s’éterniserait pas. Les tendances à long terme de la demande sont toujours fantastiques, compte tenu de la croissance de ces sociétés. Par exemple, la croissance sur 12 mois d’AWS est de 17 % ou 18 % avec un chiffre d’affaires de 120 milliards de dollars. Pour Oracle, on parle de 49 %, à plus petite échelle. La croissance de ces plateformes demeure donc importante et leur taille absolue est impressionnante. À mon avis, ce n’est qu’une question de temps.
Michael Elias :
On va changer de sujet et parler de la nature de la demande. À bien y réfléchir, une grande partie de la demande ces dernières années a concerné l’entraînement, et on y a répondu dans certaines régions éloignées, mais aussi dans les principaux marchés. À en juger par la demande actuelle, diriez-vous que la grande majorité de la demande de centres de données à très grande échelle est toujours liée à l’entraînement ou croyez-vous plutôt qu’on commence à voir apparaître les premiers signes de déploiement de l’inférence, en particulier dans les principaux marchés?
Raul Martynek :
J’opterais plutôt pour la deuxième. Je pense qu’on sait pertinemment qu’une partie des baux signés avec les fournisseurs de services à très grande échelle au cours des 18 derniers mois était liée à l’apprentissage automatique ou aux écosystèmes d’IA dont ils ont besoin pour les déploiements au sein d’entreprises. Encore une fois, ces sociétés sont toutes un peu différentes. Meta se déploie pour ses propres besoins, donc elle construit de grandes installations destinées à l’entraînement, et comme c’est essentiellement pour un usage interne, elle est assez souple sur le plan géographique.
Avec AWS, Google et Microsoft, la demande sous-jacente n’est pas seulement attribuable à des exigences internes, mais à de nombreux tiers. Ce sont eux qui soutiennent ces entreprises, ils ont besoin d’infrastructures plus proches de la zone où ils se trouvent à ce moment-là. Je pense donc que l’inférence sera le moteur de la demande à long terme dans l’ensemble du secteur, car en fin de compte, le volume de ce segment sera 10 à 20 fois supérieur à celui de l’entraînement, et je pense que c’est déjà le cas.
Pour en revenir aux utilisateurs, on a 2 500 clients, dont la plupart sont, de toute évidence, de grandes sociétés technologiques et de grandes entreprises. On est convaincus que les entreprises s’y mettent, qu’elles trouvent des cas d’utilisation pour intégrer les grands modèles de langage (GML) dans leurs activités et créer de la valeur. C’est un sujet qu’on surveille de très près, et on commence à voir certains des déploiements de processeurs graphiques des entreprises dans nos centres de données. Je pense que cette adoption se fera progressivement, mais qu’elle sera révolutionnaire à terme. Ça prendra simplement un peu de temps, comme les services infonuagiques publics, mais les tendances à long terme sont très solides, à mon avis.
Michael Elias :
Très bien. On va passer à autre chose et parler un peu de la demande des entreprises. Manifestement, la dynamique des droits de douane qui s’est installée après le « jour de la libération » a suscité une grande incertitude macroéconomique. J’aimerais savoir si vous aviez constaté des répercussions macroéconomiques généralisées et liées aux droits de douane sur la demande des entreprises ou sur votre portefeuille de projets.
Raul Martynek :
Aucune. Pas encore. Je vous explique. Notre premier trimestre a été excellent du côté des entreprises, puisque 185 % de nos objectifs de vente ont été atteints, tous dans ce segment, et qu’on a signé le plus gros contrat de notre histoire avec une entreprise. Certaines tendances montrent clairement que les entreprises ont des exigences plus importantes. Quelques années auparavant, rares étaient les entreprises dont les besoins dépassaient un mégawatt. Aujourd’hui, on observe des demandes de trois, cinq, six, voire neuf mégawatts. Tout d’abord, il s’agit selon nous d’une très bonne tendance.
Deuxièmement, tout ce qu’on a fait au premier trimestre, compte tenu des longs délais nécessaires au déploiement d’une infrastructure de centre de données… ce projet a commencé il y a 12 ou 18 mois. On pourrait donc dire que la demande au premier trimestre est un indicateur orienté vers l’arrière, et c’est plutôt ce que notre entreprise fait aujourd’hui qui aura une incidence sur la demande à l’avenir. Mais on n’a pas vraiment constaté de ralentissement. On a pu observer une certaine prudence quant aux modalités relatives aux centres de données, mais ça n’a finalement pas eu d’impact jusqu’à présent. Il s’agit toutefois d’une source d’incertitude. En fin de compte, on n’en tire certainement aucun avantage, mais ça ne semble pas nous nuire pour l’instant.
Michael Elias :
Je suis d’accord avec vous sur le fait que la taille des opérations augmente. Je vois de plus en plus d’opérations d’entreprises de grande envergure, de l’ordre de 5 à 10 mégawatts, auxquels s’ajoutent des options d’expansion pour un montant semblable à la capacité initiale. Je voulais juste clarifier un point : lorsque vous parlez de changements entourant les modalités relatives aux centres de données, parlez-vous de la durée des contrats ou de la structure sous-jacente des baux?
Raul Martynek :
Je parle vraiment de la durée des contrats, car je pense qu’en fin de compte, les entreprises considèrent que ce type de durée correspond à l’engagement qu’elles doivent prendre. En période d’incertitude, elles préfèrent s’engager moins longtemps, mais on parle tout de même de contrats de cinq à dix ans pour des projets de plusieurs mégawatts.
Michael Elias :
D’accord. Pour enchaîner sur le thème des droits de douane, on parle des répercussions sur la demande des entreprises… J’aimerais parler rapidement des répercussions sur les coûts de construction des centres de données. Je sais que vous construisez à la fois des installations de centres de données à très grande échelle et pour les entreprises. En jetant un œil à votre portefeuille de constructions, percevez-vous des changements? Y a-t-il une distinction que vous pourriez faire, soit par rapport au moment de mise en service de la capacité, soit par rapport au type de capacité dont il s’agit? Pourriez-vous nous en dire plus?
Raul Martynek :
Oui, j’aimerais juste ajouter quelque chose à ce que vous venez de dire. Même si l’on accompagne à la fois des entreprises, de grandes sociétés technologiques et des fournisseurs de services à très grande échelle, on a en fait normalisé notre conception sur une base unique qui nous permet de passer d’un projet à l’autre en apportant davantage de modifications au niveau de la salle des serveurs qu’au niveau de base. La base de la conception est donc très similaire, mais notre budget de fonds propres pour cette année est finalement de 1,5 milliard de dollars. On travaille actuellement à la construction d’environ 12 ou 13 projets actifs, et ce qu’on constate pour l’ensemble de ces projets, c’est qu’il s’agit de sites connus, dont on a acquis le terrain, obtenu les autorisations pour son utilisation ou sa modification et déjà prévu l’alimentation électrique. On se trouve donc déjà à un certain stade de développement pour ces projets. Les coûts de construction sont très clairs et varient entre 10,5 et 12,5 millions de dollars. On estime que c’est un coût très intéressant compte tenu des prix actuels, qui se situent entre 140 et 145, voire 150 dollars le kilowatt, ce qui nous permet de générer un rendement supérieur à 10 % sur ce type d’installation. Voilà ce qu’il en est des coûts.
En ce qui concerne les répercussions des droits de douane, on a bien sûr examiné très attentivement la question, mais c’est difficile, car la situation évolue constamment. Toutefois, selon notre évaluation, on estime devoir diviser notre portefeuille en trois volets. Certains centres de données sont en construction et sont déjà tellement avancés que les droits de douane n’auront aucune incidence sur eux. Ces centres seront mis en service en 2025 ou très tôt en 2026. Ensuite, il y a tout un stock qui sera mis en service à partir de la mi-2026, dont les répercussions découlant des droits de douane se situent entre 4 % et 7 %, selon le stade d’avancement des actifs.
Enfin, il y a les actifs qui seront livrés après 2026. Pour ces derniers, les répercussions sont difficiles à évaluer, car peu de composants ont été achetés jusqu’à présent. La réponse qu’on peut donner, c’est qu’en cas d’augmentation, on devra répercuter ces coûts sur nos clients. De ce point de vue, ce scénario ne nous inquiète pas, car c’est finalement ce qui s’est produit dans l’ensemble du secteur au cours des deux dernières années, les prix ayant doublé en raison de la demande, mais aussi des problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement découlant de la pandémie de COVID-19, qui ont entraîné une augmentation des coûts de construction, passant de 8,5 millions aux niveaux qu’on connaît aujourd’hui.
Michael Elias :
Bien. Je voudrais revenir sur le point que vous avez soulevé concernant le choc qu’a subi la chaîne d’approvisionnement. Selon moi, par rapport aux creux enregistrés en 2021 en ce qui a trait aux prix et au taux, les coûts de construction ont augmenté en 2022.
Raul Martynek :
En effet.
Michael Elias :
Dans ce contexte, les prix sous-jacents ont dû augmenter, mais le taux n’a pas changé. Ensuite, le coût du capital a été réévalué, le taux a augmenté, mais il s’agissait simplement de la répercussion du coût du capital plus élevé, de sorte qu’il était toujours possible d’obtenir la même différence de rendement. Puis, en 2024, à mon avis, lorsque l’offre a été largement dépassée par la demande, le taux sous-jacent a augmenté par rapport au coût du capital, de sorte que la construction de centres de données est devenue plus rentable.
Aujourd’hui, en 2025, compte tenu de la dynamique de l’offre et de la demande, pensez-vous que les taux puissent augmenter par rapport au coût du capital, de sorte qu’il soit plus rentable pour vous de construire des centres de données?
Raul Martynek :
Très bonne remarque. Je dirais simplement que le taux a commencé à augmenter en 2023, car en 2022 et 2021, avec la guerre qui a éclaté en Ukraine en 2022, les taux d’intérêt ont commencé à grimper. La chaîne d’approvisionnement connaissait aussi ses pires difficultés et les coûts de développement augmentaient. Ces deux années ont donc vu les coûts du capital et les coûts de développement s’accroître. C’est en 2023 que la demande a connu un véritable essor, et c’est à ce moment-là que les prix ont augmenté, passant de moins de 100 dollars le kilowatt à plus de 100 dollars le kilowatt, probablement 125, puis en 2024, cette tendance s’est accélérée pour atteindre 140 à 150 dollars le kilowatt. De mon point de vue, les prix semblent avoir atteint un plateau.
Michael Elias :
OK.
Raul Martynek :
… pour les opérations à plusieurs mégawatts impliquant de grandes entreprises, on se situe dans cette fourchette de 140 à 150 dollars le kilowatt. La chaîne d’approvisionnement est actuellement rationnelle, car on ne constate pas d’augmentation notable des coûts, hormis les droits de douane, et on sait où se situe le seuil de rentabilité de cinq ans. Je pense donc que les taux de développement ont augmenté et qu’ils ne devraient pas progresser davantage pour le moment. Tout dépendra de l’équilibre entre l’offre et la demande en fin d’année. Les stocks sont toujours très limités, ce qui est encore une bonne chose, mais à mon avis, cette situation ne va pas s’améliorer davantage.
Michael Elias :
D’accord. À mon avis, cela dit implicitement que l’absence d’augmentation sous-jacente des coûts de construction ou de la variation du coût du capital signifie que les prix liés aux centres de données devraient être relativement stables, car l’écart de rendement excédentaire ne s’élargit pas.
Raul Martynek :
Oui, encore une fois, le coût du capital est stable, tout comme le coût de construction. Ça signifie que les prix devraient demeurer stables, à moins d’une augmentation de la demande qui les ferait alors grimper.
Michael Elias :
D’accord. J’aimerais maintenant parler de l’offre. On a observé un déséquilibre important entre l’offre et la demande, cette dernière ayant surpassé l’offre. Simple curiosité : au fur et à mesure que vous construisez vos centres de données, comment classeriez-vous les principaux goulots d’étranglement qui entravent l’augmentation des capacités?
Raul Martynek :
Notre pipeline de développement devrait offrir de la capacité entre 2025 et 2027, disons. Cette année, je pense que la situation restera tendue, pour la simple et bonne raison qu’une grande partie du surplus a été absorbé en 2023 et 2024. C’est en 2023 et en 2024 qu’un grand nombre de nouvelles occasions de développement ont commencé à faire leur entrée sur le marché. Cette capacité, pour laquelle il faut compter une période de 24 à 36 mois, ne sera pleinement opérationnelle qu’en 2027 et 2028.
En ce qui concerne les goulots d’étranglement, il y a bien entendu le problème de l’électricité. De nombreux marchés sont encore soumis à des contraintes importantes. Par exemple le comté de Loudoun. On exerce nos activités à Salt Lake, où il n’y a pas d’électricité, tout a été utilisé. Rocky Mountain Power s’attend à être en mesure de fournir davantage d’électricité dans ce marché d’ici 2030. On sait que Santa Clara est visiblement très limitée du point de vue de l’électricité, tout comme certains secteurs de Phoenix et de Columbus. Ces contraintes sont donc toujours là.
Que s’est-il passé? De toute évidence, les gens se sont installés dans des zones légèrement différentes, comme Atlanta ou South Dallas, afin de pouvoir bénéficier d’une alimentation électrique opérationnelle en 2026 ou 2027. Par conséquent, je pense que si l’on envisage d’augmenter la capacité en 2028 et au-delà, il n’y aura pas de « contrainte », car c’est un horizon suffisamment lointain pour que le service public soit en mesure de le faire. Si l’on souhaite le faire en 2026, c’est presque impossible, car entre l’acquisition des équipements, avec des délais pouvant aller de 52 à 110 semaines, et l’obtention de l’approbation d’ingénierie finale, les délais sont trop courts, les calculs ne sont pas bons. Cette offre sera donc mise sur le marché dans le futur, et non en 2025 ou 2026.
Michael Elias :
Pour revenir à ce que vous disiez, il semble donc que l’accès à l’électricité soit encore possible d’ici 2028 dans certains de ces marchés. Y a-t-il des marchés où… vous avez mentionné Salt Lake City, par exemple, où l’horizon est fixé à 2030. Dans ces marchés extrêmement contraints, pensez-vous que les exploitants de centres de données ont un rôle à jouer pour accélérer l’accès à l’électricité, voire pour la produire, ou pensez-vous que ce soit un objectif trop ambitieux?
Raul Martynek :
Non, c’est ce qu’on observe. Dans certains marchés où il y a une demande précise et des contraintes en matière d’électricité, on a vu quelques situations et des zonages [inaudible 00:16:21] pour la production de gaz sur place, voire jusqu’à 200 mégawatts ou plus sur un site donné. Je pense toujours que ces situations sont relativement rares. La majeure partie de l’électricité produite ne se trouve pas dans la zone principale, mais à environ 80 km, 65 km, 110 km ou 160 km de là. Il y a donc beaucoup de terrains alimentés en électricité au milieu de nulle part. Il y a moins voire aucun terrain alimenté en électricité à l’intérieur et autour des zones principales, ce qui contribue manifestement à maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande.
Michael Elias :
Pour conclure, lorsque je m’interroge sur l’inférence, celle-ci me semble sensible à la latence, et j’ai toujours pensé qu’elle devait, à l’image de l’infonuagique, se trouver à au plus une milliseconde ou à environ 160 km de la rampe d’accès ou du nœud de réseau du marché. Vous avez dit qu’il y avait de l’électricité à environ 65, 85, 110 km du marché principal. Si je comprends bien, ça correspond au centre d’Ashburn, et qu’il y a ensuite des zones périphériques où l’électricité est disponible.
L’un des points qui m’interrogent, c’est l’inférence : étant donné que le déploiement doit se faire sur les principaux marchés, on est bien obligé de fournir davantage d’électricité, et il semble que ces marchés aient été contraints. D’après ce que vous venez de dire, serait-il correct de dire que la solution aux contraintes en matière d’alimentation dans les principaux marchés consiste à étendre l’ouverture jusqu’aux limites des zones de disponibilité de cet anneau et qu’il existe encore des occasions en matière d’inférence?
Raul Martynek :
À mon avis, oui. Un exemple parfait est notre acquisition de 85 acres à Culpeper, en Virginie, à environ 80 km au sud d’Ashburn. De toute évidence, en raison des contraintes à Ashburn, les gens ont commencé à s’installer à Manassas et dans le comté de Fauquier, puis tout de suite après, il y a Culpeper. Une zone technologique de deux à trois gigawatts est en cours de développement sur ce site, à laquelle on participe avec quelques autres promoteurs, et qui devrait constituer un lieu d’expansion logique en 2027, 2028 et 2029.
Je pense sincèrement que la solution passera par un élargissement de cette ouverture, tant du côté des fournisseurs de services à très grande échelle que du côté des grandes entreprises et des grandes sociétés technologiques. South Dallas est un autre exemple parfait d’un marché de centres de données qui n’existait pas il y a cinq ans. Mais aujourd’hui, on parle de notre campus d’installations là-bas avec les entreprises et elles valident l’emplacement. Je suis de votre avis, c’est comme ça que les choses vont évoluer.
Michael Elias :
J’ai une dernière question pour vous. Le marché des centres de données a évolué à plusieurs reprises au fil des décennies. Quels sont, selon vous, les principales occasions et les principaux défis à venir pour ce marché au cours des cinq prochaines années?
Raul Martynek :
Je suis très optimiste à l’égard des centres de données à long terme. Ils sont la pierre angulaire de l’adoption des technologies. Je pense que les êtres humains sont accros à la technologie et qu’il existe un nombre illimité d’applications pour celle-ci. À long terme, c’est un excellent secteur d’activité. C’est une tendance macroéconomique à long terme qui ne montre aucun signe de ralentissement.
En ce qui concerne les défis, ils portent sur les points dont on a déjà discuté. Comment composer avec les fluctuations de l’offre et de la demande à court terme? Comment ventiler son capital pour obtenir le meilleur rendement possible? Comment prendre les meilleures décisions en ce qui a trait à la sélection des sites? Ce marché est très intéressant, et a naturellement attiré de nombreux nouveaux acteurs qui souhaitent l’intégrer. La concurrence va devenir de plus en plus vive, mais c’est normal. Je travaille dans le secteur des infrastructures Internet depuis 35 ans et la concurrence a toujours été là. Je pense qu’à terme, on finit par séparer le bon grain de l’ivraie. Si vous avez une bonne stratégie et de bons investisseurs, vous allez avoir de bons résultats à long terme.
Michael Elias :
Raul, c’est toujours un plaisir de passer du temps avec vous. Merci beaucoup de votre présence aujourd’hui.
Raul Martynek :
Merci, Michael. Merci de m’avoir invité.
Locutrice 1 :
Merci d’avoir été des nôtres. Ne manquez pas le prochain épisode du balado Insights de TD Cowen.
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Vice-président et analyste de recherche, Technologies, Médias et Télécommunications, Infrastructure de communications, TD Cowen
Michael Elias
Vice-président et analyste de recherche, Technologies, Médias et Télécommunications, Infrastructure de communications, TD Cowen
Michael Elias
Vice-président et analyste de recherche, Technologies, Médias et Télécommunications, Infrastructure de communications, TD Cowen
Michael est vice-président chargé du secteur de l’infrastructure de communications, y compris les centres de données et les réseaux de diffusion de contenu. Il fait partie de l’équipe Infrastructure de communications de TD Cowen depuis 2017.
Avant de se joindre à TD Cowen, il a travaillé comme analyste financier chez Xanthus Capital Management. Michael a obtenu un baccalauréat en génie industriel et en recherche opérationnelle (systèmes de gestion technique) de la School of Engineering and Applied Sciences de l’Université Columbia.