Mois du patrimoine juif 2025 : Igor Biselman | Valeurs Mobilières TD

L’histoire juive est aussi une histoire d’immigration et de diaspora. Mais émigrer d’un pays à un autre, en particulier deux pays aussi différents que l’URSS et les États-Unis dans les années 1980, est plus facile quand on est enfant. Igor Biselman, chef, Options sur actions, Valeurs Mobilières TD, est arrivé aux États-Unis en provenance d’Ukraine quand il avait quatre ans, mais il note que la transition a été beaucoup plus difficile pour ses parents. Et il leur est reconnaissant de leurs sacrifices et de leur travail acharné, qui ont permis à son frère et lui de profiter du succès dont ils jouissent aujourd’hui.
« En réalité, ils étaient plutôt bien en Ukraine pour l’époque, explique-t-il. Mais ils sont partis parce que mon père ne pouvait pas étudier dans le domaine qu’il voulait : la médecine. » Après leur arrivée à New York, son père, maintenant ingénieur, lavait des voitures, tandis que sa mère faisait le ménage dans des maisons. « Ça a été difficile pour eux, car c’est plus facile de rester pauvre que de le devenir. Mais mon frère et moi, c’est comme ça qu’on a grandi. Donc, nous n’avons senti aucun changement. En fait, je n’ai jamais su qu’on était pauvres. »
Ses parents ont travaillé consciencieusement et ont fini par être propriétaires de plusieurs entreprises. Au début, ils vivaient dans un appartement d’une chambre avec sa tante et sa grand-mère. Leurs efforts et leurs sacrifices ont fait une forte impression sur Igor. « On a un appétit différent quand nos parents sont immigrants, explique-t-il. On ne veut pas accomplir quelque chose que pour soi : ils ont beaucoup sacrifié pour moi et mon frère, alors on voulait vraiment faire en sorte que ça en ait valu la peine. L’échec n’était tout simplement pas une option! »
Même si Igor n’a pas grandi en tant que juif pratiquant, le judaïsme était important pour lui, et il l’est devenu encore plus au fil des ans. « J’ai grandi en étant fier d’être juif, et ce, même si on n’a pas vécu dans des quartiers particulièrement juifs, note-t-il. Et la famille est au cœur des valeurs juives. »
Par conséquent, la famille a toujours été au cœur de tout pour Igor. Son père était très impliqué auprès de United Jewish Appeal (UJA) et du mouvement Habad, qui met l’accent sur la communion avec Dieu grâce à la compréhension intellectuelle, au lien spirituel et aux actions concrètes. Les centres Habad, dirigés par des rabbins et leurs familles, servent de centres communautaires pour les personnes juives de toute origine, leur offrant éducation, services et environnement accueillant. Igor s’est donc lui aussi impliqué auprès de ces organisations. Sa famille et lui en sont devenus d’importants donateurs, et il assiste aux services d’une synagogue Habad avec son père.
Après les attaques du 7 octobre en Israël, sa famille a organisé une journée de bienfaisance au magasin d’alimentation de son père. Il est fier du fait que ses parents ont toujours donné de l’argent ou du temps à des organismes de bienfaisance, et ce, même lorsqu’ils étaient en difficulté. Il se fait désormais un devoir de donner 10 % de son revenu, y compris à des organismes non juifs. Il est inquiet par la montée de l’antisémitisme et croit fermement que le soutien et l’activisme communautaires sont cruciaux afin de la combattre.
« On n’était pas religieux, mais on nous a enseigné des valeurs juives », mentionne-t-il. Il a rencontré sa femme à l’Université de New York et affirme de façon ironique que tout arrive pour une raison. En effet, en raison d’une erreur, son camarade de chambre et lui n’ont pas été placés dans la résidence de leur choix. Il a fini par vivre dans le dernier endroit qu’il avait choisi. Or, c’est là qu’il a rencontré sa future épouse, de même que deux de ses meilleurs amis. Depuis qu’il a épousé sa femme, il est devenu plus pratiquant, et il aime le fait que le sabbat, le samedi, est aussi un moment chéri en famille. « Cette erreur qui a été commise relativement à ma résidence d’étudiant a marqué le début de ma vie juive », dit-il.
Quant au Mois du patrimoine juif, son point de vue est simple : « Pour moi, ce n’est pas un mois. C’est une façon de vivre. »