Le coin de l’entrepreneur du secteur de la biotechnologie
Cet article a été publié à l'origine sur Cowen.com
Invitée: Daphne Zohar, fondatrice et cheffe la direction chez PureTech ; Brad Loncar, fondateur de BiotechTV
Animateur: Yaron Werber, M.D., MBA Directeur général, Soins de santé – Analyste de recherche en biotechnologie, TD Cowen
Dans cet épisode de la série de balados Biotech Decoded, Daphne Zohar, fondatrice et cheffe la direction chez PureTech et Brad Loncar, fondateur de BiotechTV se joignent à Yaron Werber, analyste en biotechnologie, pour discuter de leurs expériences uniques en tant qu’entrepreneurs du secteur de la biotechnologie. Daphne discute du modèle novateur du réseau en étoile qu’elle a mis au point avec PureTech. Brad décrit comment il est passé d’investisseur dans le secteur de la biotechnologie à communicateur et présente sa vision à long terme pour BiotechTV. Ils illustrent tous deux les avantages d’adopter une approche peu traditionnelle, de trouver la différence qui permet de répondre à un besoin non satisfait et d’avoir la conviction et la détermination nécessaires pour réaliser de leurs objectifs. Appuyez sur Play pour écouter le balado.
Introduction :
Bienvenue à Insights de Cowen. Ce balado réunit des penseurs de premier plan qui offrent leur éclairage et leurs réflexions sur ce qui façonne notre monde. Soyez des nôtres pour cette conversation avec les esprits les plus influents de nos secteurs mondiaux.
Yaron Werber :
Je m’appelle Yaron Werber et je suis analyste en biotechnologie chez Cowen. Je suis ravi d’être accompagné aujourd’hui de Daphne Zohar et de Brad Loncar dans cet épisode intitulé « Le Coin de l’entrepreneur » pour discuter de l’entrepreneuriat en biotechnologie. Daphne Zohar est la fondatrice et cheffe de la direction de PureTech, une pionnière du modèle en étoile pour faire progresser les nouveaux médicaments. Elle est également cofondatrice et animatrice de « Biotech Hangout », un balado hebdomadaire qui attire des milliers d’auditeurs chaque semaine. Elle est aussi membre des conseils d’administration d’entreprises de biotechnologie, de sociétés émergentes et du secteur de la santé en plus de coprésider le Comité des stratégies et politiques. Brad Loncar est le fondateur de BiotechTV. Avant ça, il avait créé deux fonds négociés en bourse de biotechnologie cotés au NASDAQ. Brad a aussi déjà travaillé pour Franklin Templeton Investments, où il était membre du programme de formation en gestion et où il a été nommé conseiller principal au sein du département du Trésor des États-Unis. Brad est également cofondateur et animateur de « Biotech Hangout ». Daphne et Brad, c’est toujours un plaisir de vous voir. Merci de vous joindre à nous aujourd’hui.
Daphne Zohar :
Merci de nous avoir invités!
Brad Loncar :
Merci.
Yaron Werber :
On a donc beaucoup de choses à discuter. J’avais très hâte à cet épisode, parce qu’il s’agit du « Coin de l’entrepreneur », et que vous êtes tous les deux de grands entrepreneurs qui font des choses différentes et novatrices en biotechnologie. Aussi, c’était un plaisir d’être un invité de « Biotech Hangout », alors merci beaucoup de nous avoir invités. Daphne, commençons avec toi. Nous nous sommes rencontrés il y a plusieurs années, quand nous étions tous les deux très jeunes, et tu as fait beaucoup de choses depuis. Pourrais-tu nous parler un peu de ton parcours avant PureTech? Qu’est-ce qui t’a poussée à fonder cette entreprise? Tu n’avais pas d’antécédents en biotechnologie, donc qu’est-ce que cette expérience t’a surtout appris?
Daphne Zohar :
J’ai fondé PureTech pour faire progresser les nouveaux médicaments en adoptant une approche impartiale axée sur les maladies et en travaillant avec les principaux experts dans le domaine pour faire progresser la science la plus prometteuse. Et, en fait, on a constaté que beaucoup de nouvelles entreprises ont été créées par un entrepreneur qui met de l’avant une technologie en particulier. Et ce que nous voulions faire, c’est de renverser la situation, c’est-à-dire étudier les meilleures connaissances scientifiques dans un domaine axé sur une maladie en particulier. Et on a bien réussi. À ce jour, on a coinventé et fait progresser 27 nouveaux produits thérapeutiques avancés par l’intermédiaire de notre portefeuille en propriété exclusive et de nos entités que nous avons fondées, dont deux qui ont été approuvés par la FDA et un troisième, Car XT, qui vient d’être soumis pour recevoir l’approbation de la FDA.
Pour ce qui est des leçons que j’ai tirées de cette expérience, j’ai appris qu’une chose qui me semble très simple, comme notre modèle et notre stratégie par exemple, peut sembler complexe pour des personnes qui ne la connaissent pas. Même s’il y a beaucoup de gens très intelligents dans le secteur, on se fie énormément à la reconnaissance des formes et notre entreprise ne correspond pas parfaitement à l’une de ces formes. Mais je pense que ça pourrait changer, car il y a quelques autres sociétés qui ont un modèle semblable au nôtre, comme BridgeBio et Roy Band. Les avantages du modèle seront donc mieux compris.
Yaron Werber :
Et quand tu penses à la façon dont vous avez élaboré la stratégie, l’embauche, la définition du portefeuille et l’orientation, qu’est-ce qui a été plus difficile que tu ne l’aurais cru? Et qu’est-ce qui a été un peu plus facile que tu pensais au départ?
Daphne Zohar :
Bien sûr. Je pense que c’était difficile parce que notre modèle était unique et on n’avait pas notre propre base d’actionnaires comme ce serait le cas pour une société de biotechnologie ou un fonds de capital-risque. La société de biotechnologie a ses investisseurs et les fonds de capital-risque ont ce qu’on appelle des commanditaires. Notre modèle était essentiellement comme une société de biotechnologie, mais qui présentait aussi des similitudes avec la création de capital-risque. Nos premiers actionnaires ont donc finalement été des gens qui comprenaient vraiment le secteur, comme des chefs de la direction des sociétés de biotechnologie et de capital-risque qui investissaient leur propre argent. C’est donc de l’argent très intelligent, mais à petite échelle. On a étudié diverses stratégies et décidé de s’inscrire à la Bourse de Londres, car aucune société comme la nôtre n’était inscrite au NASDAQ à l’époque. En surmontant dès le départ les difficultés, qui étaient surtout liées au financement, on a essentiellement créé un modèle où l’on établissait un partenariat avec les investisseurs pour financer les programmes, puis inclus du financement non dilué, et ainsi de suite. Et la clé pour moi, au début, c’est que j’ai réussi à attirer les meilleurs au monde, c’est-à-dire les meilleurs scientifiques et autres, ce qui a contribué à attirer une masse critique.
Yaron Werber :
Et si tu devais changer quelque chose, qu’est-ce que ce serait?
Daphne Zohar :
C’est une question intéressante. Je pense que nous avons appris beaucoup de choses très intéressantes au sujet de ce modèle et, de façon plus générale, le modèle lui-même pourrait être avantageux dans le secteur. Je pense que ça aurait été formidable et beaucoup plus amusant de commencer avec une tonne d’argent au lieu de commencer avec un chèque de 100 000 $. C’est ce que je ferais différemment, mais je ne suis pas certaine que ça aurait été possible. Mais je suis heureuse de parler de certains des avantages du modèle, et en réalité, je pense que c’est mieux d’avoir des liquidités limitées au départ.
Yaron Werber :
Oui, parlons-en. De nombreuses entreprises, du moins pendant le boom d’il y a trois ans, ont commencé avec beaucoup de capital, ont pris de l’expansion très rapidement, ont eu des laboratoires très coûteux ou ont poursuivi plusieurs produits en même temps, et évidemment les ressources commencent à manquer et les entreprises doivent réduire leur taille. Vous avez fait l’inverse. Quel avantage est-ce que ça vous a donné?
Daphne Zohar :
Bon, tout d’abord, quand on commence avec des ressources limitées, il faut faire des choix. Et ça nous oblige à être très stricts au sujet de ce qu’on peut et de ce qu’on ne peut pas faire. En passant, l’un des avantages de ce modèle est que l’on dépend moins des marchés de capitaux. Je vais vous expliquer pourquoi. Donc, on a créé ces médicaments et on les a placés dans des entités que nous avons fondées, et on peut encore le faire, mais on a maintenant un portefeuille en propriété exclusive, qui est pas mal avancé. En les plaçant dans des entités que nous avons fondées, il y a des capitaux propres, des redevances, des paiements d’étape, etc. Mais, au cours des trois dernières années, on a pu générer environ 800 millions de dollars avec la vente d’actions, les redevances et les revenus de société de personnes. Ça nous a permis de financer entièrement notre pipeline en propriété exclusive sans recueillir de fonds au cours des six dernières années.
C’est un des avantages du modèle. Un autre avantage est que l’équipe est entièrement alignée sur les actionnaires pour éliminer les programmes rapidement. Donc, si on pense à une société ayant un actif unique qui reçoit des données contradictoires, elle pourrait avoir tendance à regarder ça et à trouver des aspects positifs là où ils sont un peu plus difficiles à trouver. Si on peut choisir la façon dont on investit notre temps et notre argent, on risque plus d’être dur envers soi-même et de se fier davantage aux données. Et je pense que l’autre avantage est la productivité du capital. Il y a une équipe qui gère plusieurs programmes et on peut déplacer ces ressources, donc il n’est pas nécessaire de bâtir des empires, on bâtit une entreprise et on déplace les ressources en fonction des besoins. Je pense aussi que le modèle présente certains inconvénients, si vous voulez qu’on en parle, mais je pense quand même qu’il y a beaucoup d’avantages.
Yaron Werber :
Oui, je vais y revenir dans un instant, parce que c’est très important. Brad, tu as eu une carrière très intéressante. Tu as commencé dans le secteur financier et tu as fait beaucoup de choses très novatrices. Peux-tu nous parler un peu de ton parcours personnel et des principaux points d’inflexion qui t’ont amené à lancer BiotechTV?
Brad Loncar :
Oui, j’ai toujours été passionné par les sciences et le marché boursier. En fait, quand j’étais à l’université, j’ai commencé un cours prémédical, qui était essentiellement une majeure permettant d’éliminer certains étudiants. Et je dois admettre que j’ai moi-même dû abandonner, donc je suis passé à l’école de commerce, mais j’ai toujours gardé mon amour pour les sciences. Mon premier emploi après mes études était dans une société de fonds communs de placement. Plusieurs années plus tard, il y a eu une grande transformation, et elle est toujours en cours, dans le secteur des fonds. Avant ça, les gens investissaient dans des fonds communs de placement et, maintenant, ils investissent dans des fonds négociés en bourse (des FNB). Et c’est encore une industrie naissante dans laquelle les petits joueurs peuvent plonger et faire des vagues. Comme j’avais une expérience des fonds communs de placement, je voulais essayer. J’ai donc créé une société de placement et deux FNB axés sur la biotechnologie, un sur le cancer et l’autre sur la Chine, qui étaient négociés sur le NASDAQ.
Et je pense qu’ils étaient très novateurs parce qu’auparavant, les fonds de biotechnologie étaient très généraux et difficiles à comprendre et à suivre pour les non-initiés. Je voulais créer des fonds thérapeutiques ou thématiques. Et c’est ce que j’ai fait. J’ai géré cette entreprise pendant environ sept ans. Elle avait de bons côtés, et j’en suis vraiment fier, mais elle n’a jamais atteint un point d’inflexion. Dans les dernières années, l’entreprise faisait du surplace, et je suis le genre de personne qui ne prend pas de demi-mesure; c’est tout ou rien pour moi. Je ne veux pas gérer une entreprise médiocre. Et pour être bien honnête avec vous, ma société de placement l’était. J’ai toujours été très présent sur les médias sociaux et c’est étrange parce que, dans la vraie vie, je suis un introverti, mais pour une raison quelconque, sur Twitter, je fonce et je suis plus extraverti.
Et quand Twitter a commencé à permettre les vidéos, il y a quatre ou cinq ans, je les faisais juste pour m’amuser quand j’étais à une conférence. À notre grande conférence sur la biotechnologie à San Francisco ou à une conférence médicale comme celle de l’ASCO, par exemple, j’allais faire une vidéo avec un ami qui est analyste ou chef de la direction. À l’époque, Twitter ne permettait que des vidéos de deux minutes et 20 secondes, et c’est vraiment difficile de faire quelque chose de convaincant en deux minutes. Mais je faisais ces vidéos et les gens les adoraient. Certaines vidéos avaient des dizaines de milliers de vues, d’excellents commentaires et tout. En tant qu’entrepreneur, je me suis dit qu’il y avait un besoin non comblé. À ma connaissance, personne d’autre dans l’écosystème de la biotechnologie ne faisait de vidéos comme ça. Et selon la réaction, il est clair qu’il y avait quelque chose d’intéressant. J’ai donc toujours soupçonné qu’il pourrait s’agir d’une entreprise.
Cette année, j’ai réalisé que ma société de placement faisait du surplace et n’accomplissait pas de grandes choses. Je me suis dit : « Ça n’apporte vraiment rien au monde. Mais quand je fais ces vidéos juste pour m’amuser, ça apporte beaucoup aux gens qui les écoutent. » Ils apprennent des choses et apprécient les vidéos, et les chiffres reflètent bien ça. J’ai donc plongé et, le 1er juin, j’ai transformé mon passe-temps, qui est d’interviewer mes amis du secteur, en une vraie entreprise. Ça s’appelle BiotechTV et se trouve à l’adresse biotechtv.com. On envoie des clips à pratiquement tous les sites de médias sociaux : Twitter, LinkedIn, Instagram, etc. En ce moment, il n’y a que moi. Je prévois agrandir, mais je dois d’abord tester ça. Sur Internet, on ne sait jamais quel type de contenu va fonctionner et ce qui va échouer. En ce moment, je fais des tests et je découvre tout ça par moi-même. Et peut-être qu’on prendra de l’expansion un jour.
Yaron Werber :
C’est difficile de croire que tu es un introverti, parce que toi et moi, on s’est rencontrés dans le cadre de ton travail, et on a commencé à discuter, parce qu’on suivait tous les deux [inaudible 00:12:04]. On faisait pratiquement la même chose, toi et moi, et c’est devenu réel. En ce qui concerne BiotechTV, quelle est ta vision? À quoi penses-tu que BiotechTV va ressembler dans trois ans et quel public essaies-tu de joindre?
Brad Loncar :
Oui, si je pouvais utiliser une baguette magique… Ce qui est génial avec notre secteur, comme vous le savez tous les deux, c’est qu’il est surtout présent dans quelques villes comme Boston, San Francisco, San Diego et New York. Ce que j’aimerais, c’est d’avoir des correspondants dans toutes ces villes, qui feraient ce que je fais maintenant, soit d’interviewer des gens. Et je pense qu’il y a deux raisons pour lesquelles ça créerait de la valeur pour le monde. Premièrement, la télé traditionnelle ne peut pas vraiment couvrir le secteur de la biotechnologie. La télé a un public général et donc on ne peut pas trop discuter de l’aspect technique de la science… Pour passer à la télé ces jours-ci, il faut être chef de la direction de Pfizer ou de Moderna. Et il y a des centaines d’autres sociétés de biotechnologie qui ont des histoires intéressantes et des nouvelles intéressantes, qui ne participent pas vraiment à ça.
C’est une honte pour l’ensemble de notre secteur. J’essaie donc d’être le réseau de nouvelles financières pour l’autre 99 % des entreprises. L’autre chose, c’est que la vidéo personnalise les nouvelles. On découvre les personnes qui se cachent derrière la vidéo et on les entend... Une chose très importante que j’essaie de faire chaque jour, c’est de ne pas m’immiscer dans ce que je diffuse. L’idée, c’est de permettre aux experts d’expliquer les nouvelles dans leurs propres mots, et de laisser les spectateurs décider ce qu’ils en pensent. C’est une façon très efficace de communiquer l’information, je pense, parce que j’ai beaucoup de respect pour les nombreuses agences de presse de notre secteur… Mais souvent, quand on lit quelque chose, on lit comment un journaliste a interprété la nouvelle, et surtout dans un secteur aussi technique que le nôtre, les choses peuvent se perdre dans le processus.
Donc je pense que le fait de mettre un microphone devant les personnes qui font les nouvelles et de leur permettre d’expliquer les choses dans leurs propres mots peut être une façon très efficace et puissante d’éduquer les gens sur ce qui se passe dans le secteur de la biotechnologie. Et, la dernière chose, c’est que je ne fais pas que couvrir les nouvelles. Une chose que j’ai faite récemment, et qui a été très populaire et très amusante, c’est de visiter des sociétés de biotechnologie, en coulisses. Et c’est vraiment fascinant parce que la plupart des gens, même ceux qui suivent notre secteur de près, ne savent pas à quoi ressemble une société de biotechnologie. C’est vraiment génial de voir l’équipement, d’entendre les scientifiques parler et tout ça. Je veux juste faire la lumière sur notre secteur et montrer toutes les choses intéressantes que font les entreprises, les chercheurs et toutes les autres personnes. Je m’amuse beaucoup à faire ça.
Yaron Werber :
Oui, j’adore regarder des vidéos, alors n’arrête pas! J’étais à Boston vendredi et j’ai visité quelques sociétés privées très novatrices qui ont vraiment pris de l’expansion et qui ont des laboratoires impressionnants. Et je pense que nous avons littéralement visité la même entreprise à deux ou trois jours d’intervalle, et le niveau d’automatisation est très impressionnant ces jours-ci. Ce ne sont pas les laboratoires où j’ai fait de la recherche il y a 25 ans, et même plus.
Brad Loncar :
Absolument. C’est très instructif. Je me considère comme un expert dans ce secteur, mais j’ai beaucoup à apprendre comme tout le monde. Avec le nombre de choses que j’ai apprises en visitant ces installations au cours des derniers mois, j’ai l’impression d’être deux fois plus intelligent qu’il y a trois mois. C’est incroyable. J’espère que les spectateurs ressentent la même chose.
Yaron Werber :
Daphne, revenons à toi si tu le veux bien. Tu as mentionné plus tôt tous les avantages du modèle d’affaires et tu allais nous parler de certaines des difficultés qu’il pose?
Daphne Zohar :
Oui. Je pense à certains des inconvénients du modèle par rapport aux placements dans une seule catégorie d’actif. Par le passé, les investisseurs, en particulier les investisseurs spécialisés, aimaient davantage les placements dans une seule catégorie d’actifs, parce qu’ils comprenaient mieux les fusions et acquisitions. Beaucoup de spécialistes aiment aussi avoir l’impression de choisir les programmes qui allaient réussir. Je pense qu’un portefeuille plus diversifié signifie qu’il faut trouver un spécialiste qui possède une expertise dans plusieurs domaines thérapeutiques. Je tiens toutefois à préciser que nous travaillons dans trois domaines thérapeutiques, par exemple, le système nerveux central, l’oncologie et la pneumologie. Et il y a sept grandes sociétés pharmaceutiques qui ont les trois et qui se concentrent sur ces trois domaines.
Et il y en a une douzaine d’autres qui ont deux de ces trois domaines. Au bout du compte, je pense que ce sont les données et l’harmonisation qui déterminent les fusions et acquisitions, et non le fait que vous êtes un placement dans une seul catégorie d’actif ou non. Je pense que, pour nous, le plus grand avantage est que nous sommes presque victimes de notre propre réussite et que nous n’avons pas recueilli d’argent. J’ai utilisé cet exemple plus tôt : on n’a pas eu à recueillir d’argent depuis six ans. Mais on n’a pas recueilli d’argent, même lorsqu’on a inscrit nos certificats américains d’actions étrangères dans le NASDAQ. On n’a donc pas offert d’opération ou attribué d’action ou quoi que ce soit du genre. Le titre est donc très illiquide et on a une base d’actionnaires assez concentrée.
Yaron Werber :
Oui, c’est un vrai dilemme. Pourrais-tu nous parler un peu de ce que tu as publié, je ne sais pas, je vais appeler ça un gazouillis, au sujet de ton rôle en tant que cheffe de la direction et à quel point tu es occupée. Tu es évidemment une femme qui est cheffe de la direction, et on voit de plus en plus de femmes occuper des postes de direction en biotechnologie. Et même du côté des placements, on vient de tenir la conférence annuelle de Cowen sur les produits thérapeutiques. Je me souviens que j’étais assis à côté d’une autre personne bien connue qui investit dans les fonds mutuels, c’était une femme, et à un moment donné, on s’est regardé et on s’est dit : « Wow, environ 35 % ou 40 % des participants sont des femmes. » C’était du jamais vu il y a 10 ans. Dans ce temps-là, il y avait 10, peut-être 15 % de femmes. Mais quand tu as commencé, il n’y avait pas beaucoup de femmes. Est-ce que tu te sentais seule? As-tu été capable de trouver des mentors? Pourrais-tu nous parler un peu de ce parcours?
Daphne Zohar :
Oui alors, ce que j’ai publié, c’est qu’en tant que chefs de la direction, on est très occupés et on se concentre surtout sur le travail. Et j’imagine que j’ai mes activités paraprofessionnelles qui sont un peu inhabituelles… même quand la plupart des gens publient des photos prises dans des endroits exotiques, moi je fais « Biotech Hangout » et je suis membre du conseil d’administration de BIO. Et j’ai dit que c’était amusant. C’est mon interaction sociale en dehors de la famille, parce que j’ai l’occasion d’interagir avec mes pairs. On parle du secteur et on pense à des façons de l’améliorer, aux pratiques gagnantes et tout ça. C’est ça que j’ai publié. Pour ce qui est des femmes, quand j’ai commencé, j’étais la seule femme dans la salle. J’étais la seule femme à siéger au conseil d’administration, j’étais souvent la seule femme à participer aux activités de réseautage.
Je pense que j’ai eu la chance de rencontrer d’excellents mentors, qui étaient des hommes au début, notamment Bob Langer, Ben Shapiro, Chris Viehbacher, John Lamattina, Bob Horvitz et Raju Kakarlapudi. Ce sont des scientifiques de calibre mondial, des chefs de la direction et des chefs de la recherche et du développement. Je pense que les gens au sommet de leur carrière sont parfois plus ouverts à prendre des risques. Par exemple, ils sont prêts à parier sur le succès d’une personne ou d’une idée parce qu’ils n’ont rien à prouver aux autres. J’ai donc eu la chance de rencontrer des gens comme ça au début de ma carrière.
Mais je crois que le milieu s’est grandement amélioré, comme tu l’as souligné. Par exemple, j’ai maintenant une cheffe de la direction que je respecte depuis de nombreuses années, Kiran Mazumdar-Shaw, qui siège à mon conseil d’administration, et nous avons une centaine de consœurs qui sont cheffes de la direction dans le secteur de la biotechnologie. En fait, je pense que ça pourrait même être près de 150 à présent, et on se soutient mutuellement. Comme je l’ai mentionné, je siège au conseil d’administration de BIO et cette organisation est devenue incroyablement diversifiée. Mais je pense qu’on met quand même l’accent sur les bonnes personnes, c’est juste qu’on les voit davantage parce qu’on est plus ouverts à les chercher. Et parce qu’il y a plus de femmes au sein des conseils d’administration, elles sont promues au sein de leur entreprise. Je pense que c’est avantageux pour le secteur en général.
Yaron Werber :
Et Brad, si je peux revenir à toi… si tu te rappelles quand BiotechTV n’avait qu’à peu près quatre mois et demi. C’était au début ou à la mi-octobre. Quels étaient les plus grands défis à ce moment-là? Est-ce que c’était de déterminer le contenu que tu voulais présenter ou aussi de déterminer le modèle d’affaires pour soutenir l’entreprise?
Brad Loncar :
Le plus grand défi, c’est décidément le modèle d’affaires et son expansion. J’en suis là où Daphne était, il y a plusieurs années avec ce chèque de 100 000 $, mais le mien était plutôt autour de 1 000 $. Je vivais au jour le jour et j’essayais de faire en sorte que ça fonctionne, et ça allait très bien. J’ai commencé avec un commanditaire et j’en avais maintenant trois. C’est chouette de voir que les commanditaires y voient de la valeur. Et ce qui est génial, avec les vidéos, c’est qu’on peut devenir très créatif dans la façon dont on offre de la valeur aux commanditaires, ce qui n’est pas possible dans le monde imprimé à une ou deux dimensions. J’ai donc encore beaucoup de choses à apprendre. Je pense que je commence à comprendre le contenu, parce que c’était vraiment mon objectif au cours des premiers mois, essayer différentes choses.
Je pense que je commence à comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Mais c’est sûr que la clé, c’est l’expansion. Comme je l’ai dit, en ce moment, je suis tout seul, mais j’essaie de créer une grande entreprise médiatique. Ça ne serait pas seulement d’avoir des correspondants dans différentes villes, mais aussi, bien sûr, d’avoir des planificateurs, des éditeurs et des personnes qui ont beaucoup plus d’expertise que moi en production vidéo. Tout ça prend de l’argent, et je suis tout à fait d’accord avec ce que Daphne a dit plus tôt. Je pourrais recueillir des fonds et embaucher beaucoup de gens, et tout, mais je pense que ça serait une erreur. Surtout avec ce qui se rapporte à Internet, parce que, encore une fois, on ne sait jamais ce qui fonctionnera et ce qui ne fonctionnera pas. Et donc mon plan, en ce moment, même si ça pourrait changer, est de poursuivre une croissance organique. On verra comment ça se passe.
Yaron Werber :
Quand tu parles d’offrir de la valeur aux commanditaires, comment y arrives-tu? C’est en grande partie une question de spectateurs et, évidemment, le contenu est important. De quelle autre façon est-ce que tu l’adaptes?
Brad Loncar :
Eh bien, comme pour toute autre chose, si on réussit et qu’on a beaucoup de spectateurs, on devient un canal de distribution. Par exemple, en ce moment, j’offre trois choses aux commanditaires. Premièrement, leur logo se trouve sur notre site Web. Toutes les personnes qui regardent une vidéo sur notre site Web, peu importe la page, peuvent voir les logos du commanditaire. Ensuite, sur les médias sociaux, chaque vidéo qu’on publie contient un message qui dit : « Commandité par... » Et les commanditaires sont visibles de cette façon. La troisième chose qui est vraiment spéciale avec les vidéos, c’est qu’on fait aussi du contenu commandité. Je vais donc visiter une de leurs installations. Un de mes commanditaires, par exemple, est une société immobilière qui fournit des espaces de laboratoire, des bureaux et d’autres choses aux entreprises de biotechnologie. Et ce qui est génial, c’est que je peux aller dans un de leurs immeubles ici, à Cambridge, et filmer à quel point c’est génial.
C’est beaucoup plus dynamique et beaucoup plus utile que de lire sur un sujet. C’est un des aspects sympas des vidéos. Mais si je gagne suffisamment de spectateurs au fil du temps et que je deviens un canal de distribution assez important, en plus d’avoir des commanditaires à long terme, je peux essentiellement faire de la publicité comme le fait une chaîne de télévision. Je dis toujours que les entreprises dépensent parfois des dizaines de milliers de dollars sur une vidéo d'entreprise, et elles l’affichent sur leur site Web de relations avec les investisseurs, mais ce sont seulement les gens qui se rendent par eux-mêmes sur ce site Web qui vont voir la vidéo. Mais les entreprises essaient en fait de s’adresser au monde entier. Je peux devenir un réseau de distribution qui un jour, je l’espère, pourra les présenter au monde entier. Il va falloir du temps pour bâtir ce public et rendre ce réseau de distribution aussi utile que je le souhaite. Mais je pense que ça peut être un élément important de la valeur que ça apportera aux gens au fil du temps.
Yaron Werber :
Vous êtes tous les deux cofondateurs, pour ainsi dire, du premier « Biotech Hangout ». Comment avez-vous trouvé cette idée et quel était l’objectif?
Daphne Zohar :
Je pense que Brad et Chris Garabedian ont fait la première émission; c’était au début de la pandémie de COVID-19. J’ai entendu l’émission, qui portait sur JP Morgan, et j’ai voulu m’y joindre. En fait, ce qui était vraiment génial, c’est qu’on pouvait voir les membres du public. Ils m’ont invitée à quelques reprises, puis j’ai commencé à me joindre plus régulièrement. Et j’aimerais beaucoup entendre ce que Brad a à dire, puisqu’il est le fondateur, et après, je vais peut-être dire un peu ce que ça m’apporte et pourquoi je le fais.
Brad Loncar :
Eh bien, j’aimerais avoir une réponse sophistiquée à cette question, mais en vérité, c’était quand on était tous confinés dans nos maisons pendant la pandémie de COVID-19. Au début, c’était sur Clubhouse, l’application Clubhouse, et c’était la première fois que la plupart des gens découvraient ce format. En fait, c’est Chris Garabedian qui a trouvé Clubhouse. Il a bien aimé ça et m’en a parlé. Et la première chose qu’on a faite, c’était une sorte de récapitulation de la conférence de JP Morgan. C’est donc une autre chose qui est passée d’un truc informel à une activité plus officielle, au fil du temps. Mais tout d’abord, je tiens à dire que Chris et moi avons été distraits par nos vies professionnelles et personnelles et on ne pouvait pas vraiment y consacrer tout le temps que ce projet méritait.
Et je veux vraiment dire à quel point j’admire ce que Daphne a fait avec ça. Elle a pris une bonne chose et l’a transformée en une chose excellente. Ce qui est intéressant, et c’est quelque chose sur quoi je me concentre aussi avec Biotech TV, c’est que ça vous donne un aperçu privilégié de notre secteur. Par le passé, quand on lisait des nouvelles par exemple, on pouvait souvent avoir l’impression de lire le point de vue d’un non-initié. Avec les Hangouts, encore une fois, on entend directement parler les personnes qui font les nouvelles, ou avec BiotechTV, on découvre le point de vue authentique d’un initié de notre secteur. Je ne pense pas que cela existait vraiment de la même façon que Daphne le fait maintenant avec Clubhouse ou Twitter Spaces, et comme ce que je faisais auparavant par vidéo.
Yaron Werber :
Oui, je pense que c’est génial, parce que, comme tu le disais, ça implique les sociétés de biotechnologie traditionnelles, mais aussi les opérateurs, Wall Street et les membres du conseil d’administration. Et ça se cristallise. De mon côté, ça me force à regarder plus loin que ce qui se passe au quotidien dans ce que nous couvrons et à réfléchir à comment tous les éléments évoluent ensemble, parce que vous êtes très d’actualité. Et avec la façon dont vous abordez le sujet, on peut voir tout le secteur se transformer chaque semaine. Trois mois plus tard, on se rend compte que les choses ont vraiment changé, et on commence à voir des tendances, et je pense que c’est vraiment génial aussi.
Daphne Zohar :
Oui, et une chose qui m’a surprise, c’est qu’on a juste à se joindre à un appel. C’est sûr qu’il y a un peu de préparation à l’avance, comme tu le sais, parce que tu t’es joint à nous à quelques reprises. On prend soin de créer une liste de sujets, mais le reste est complètement improvisé. On commence, on enregistre et on arrête après une heure. Il n’y a pas d’édition à faire, pas de scénario. Et ce qui est surprenant, je pense, c’est qu’on a plus de 3 000 auditeurs chaque semaine sur Twitter Spaces, puis les émissions sont ajoutées aux sites de baladodiffusions et à Spotify. J’ai vu Tim Opper, et il m’a dit que des gens l’abordent souvent. Donc, beaucoup de personnes écoutent l’émission. Et on n’a même pas vraiment fait de promotion. Pour moi, ça veut dire qu’on occupe un créneau qui est nécessaire, et je suis d’accord avec ce que Brad a dit au sujet de BiotechTV.
Ce que j’aime vraiment aussi, c’est que même quand ça ne va pas très bien pour les entreprises, on ne fait pas que dire de mauvaises choses sur la direction; on a une conversation au sujet de ce qu’elle aurait pu faire différemment. Est-ce que c’était prévu? Comment est-ce qu’elle aurait pu assurer une meilleure communication? On peut même inviter l’équipe de direction. Et on est aussi là quand il y a d’énormes succès. Par exemple, on a reçu Jan Skvarka, quand il a vendu Trillium avec cette transaction qui tombait à pic, et on a reçu quelques chefs de la direction qui ont annoncé leurs grandes sorties. Comme Jeb Keiper, quand Nimbus a conclu cette énorme entente, et plus encore. Je pense que c’est aussi assez intéressant parce que c’est plus complexe. On ne fait pas que dire : « Oh, vous avez échoué, vous êtes mauvais. » ou encore « Vous avez réussi, vous êtes super. » Il y a des choses qu’on peut apprendre des deux côtés.
Yaron Werber :
Et je dis toujours qu’entre être bon et être chanceux, je pense que je préfère être chanceux. Un petit peu de chance peut avoir de grandes conséquences, ce qui n’est pas toujours facile à prévoir non plus. Et Brad, tu es évidemment un communicateur naturel, mais quand tu penses à ta transition d’investisseur à communicateur, qu’est-ce qui a été facile et qu’est-ce qui a été plus difficile?
Brad Loncar :
Je ne sais pas si je dirais que c’est difficile, mais une chose que je m’efforce de faire, c’est de m’assurer que les gens savent que je suis totalement impartial. En fait, j’ai tout vendu... Je n’ai pas d’actions de biotechnologie en ce moment. Je fais vraiment un effort pour montrer que c’est entièrement indépendant, même si les gens me voient encore comme « Brad, l’investisseur » parce que c’est ce que je fais depuis une douzaine d’années. Je veux m’assurer que, quand j’interviewe une entreprise, les gens ne pensent pas que je fais sa promotion ou quelque chose du genre.
Les gens qui me connaissent le savent bien, mais si une personne regarde mon émission pour la première fois, elle ne s’en rend peut-être pas compte. Et je dois être conscient de ça. C’est très important pour moi d’avoir un point de vue indépendant. Et l’autre chose, c’est qu’il faut poser des questions difficiles, parce que c’est ce qui rend tout ça intéressant. C’est ce que les gens veulent voir. Et j’essaie toujours d’être respectueux et de ne pas piéger mes invités. Mais poser des questions difficiles est un élément très important, parce que si tout ce que vous faites est juste très... Je ne trouve pas le bon mot, mais si on ne pose pas de questions difficiles, ce n’est pas du contenu convaincant. Je m’efforce de rendre ça instructif, y compris en posant des questions difficiles.
Yaron Werber :
Passons maintenant à la partie que je préfère de ce balado. Un petit quelque chose de personnel et un peu d’humour. Daphne, commençons avec toi... Quel serait ton emploi de rêve si tu ne pouvais pas être cheffe de la direction dans le secteur de la biotechnologie?
Daphne Zohar :
Bon. Je me creusais la tête pour trouver quelque chose de drôle à dire, mais je pense que ma réponse va être plutôt ennuyante. Je pense souvent au fait qu’on a la chance de vivre d’une façon qui est assez enviable, que ce soit de naissance ou par un coup du sort. En plus, notre travail principal est de faire quelque chose de bien qui peut avoir un impact sur le monde. Imaginez être un fabricant d’armes à feu ou mettre au point un produit qui n’ajoute aucune valeur au monde. Donc, si j’avais plus de temps ou peut-être dans 10 ou 15 ans, je pense que j’aimerais surtout me concentrer sur la façon d’aider les gens. En particulier, les enfants qui souffrent. Et donc, en plus de faire des dons, c’est quelque chose que j’aimerais faire à un moment donné.
Yaron Werber :
Oui, c’est une cause noble. Je suis pas mal d’accord avec toi. Et je pense que quelqu’un d’autre, une autre femme dans cet épisode, je pense que c’était Nina, a dit quelque chose qui allait dans le même sens. Et toi, Brad? Qu’est-ce que tu ferais?
Brad Loncar :
J’ai toujours voulu travailler dans le sport. Je m’intéresse à Lionel Messi, maintenant qu’il vit aux États-Unis et joue pour Inter Miami. Et je me disais à quel point ce serait chouette de faire partie d’une organisation comme celle-là et de travailler pour l’administration d’une équipe ou quelque chose du genre. Je pense que j’aimerais faire ça un jour.
Yaron Werber :
Quand ça arrivera, pourrais-tu me donner des billets? La dernière fois que j’ai vu un match de Barcelone, c’était il y a environ 10 ans. C’était le El Clasico, et je suis un grand amateur de Barça, et ils avaient perdu cette fois-là, ce qui avait ruiné leur saison. J’aimerais vraiment revoir Messi jouer en personne et gagner, la prochaine fois. Daphne, d’après toi, quelles sont tes plus grandes forces et sur quoi est-ce que tu dois encore travailler, peu importe de quoi il s’agit?
Daphne Zohar :
Bon, je pense que ma plus grande force, c’est que je peux choisir une voie à suivre ou une solution qui a de bonnes chances de réussir même lorsqu’il y a de nombreuses options, qu’il y a de l’ambiguïté et que d’autres pourraient vouloir analyser la situation davantage. Je pense que je suis en mesure de voir ça, d’aider les autres à le voir et de les amener à me faire assez confiance pour suivre cette voie. Je pense que c’est vraiment bien. Aussi, je suis très douée pour inciter des personnes intelligentes et exceptionnelles à vouloir travailler avec moi. Ce qui est super, parce que quand il faut microgérer quelqu’un, ça signifie que vous devez partir ou que l’autre personne doit partir.
Quand on travaille avec des personnes extraordinaires, on peut leur donner les moyens de faire de grandes choses. Ce sont quelques-unes de mes forces. Je pense que ma plus grande faiblesse, c’est l’impatience. Je suis généralement impatiente avec les choses qui prennent plus de temps que je ne le voudrais. Et en particulier avec la bureaucratie et le processus… il y a ce groupe de personnes qui disent non à tout, peu importe qui a identifié le problème. Chris V. Barker appelait ça la « Brigade du non ». Je suis donc pas mal impatiente avec cet aspect de notre travail. C’est probablement une grande faiblesse de ma part.
Yaron Werber :
Et toi, Brad?
Brad Loncar :
Je pense que j’ai deux grandes forces. La première, en ce qui concerne l’entrepreneuriat, c’est que je suis très autonome. Par exemple, quand j’ai créé ma société de placement et mes FNB, j’ai tout lancé moi-même et j’ai travaillé très fort. J’aurais pu travailler pour une grande entreprise et avoir un bon salaire, mais je préférerais vivre ma propre vie et prendre mes propres décisions. Personne ne m’a dit de créer BiotechTV. Un jour, j’ai simplement décidé de le faire et, depuis, je prends mes propres décisions chaque jour. Et je pense que l’autre chose, c’est le travail acharné. Je suis dans la quarantaine maintenant, et je travaille des soirées entières, parfois toute la nuit, parce que je suis seul dans mon équipe. Et je ne fais pas juste les vidéos, je fais tout le reste : la planification, l’édition, les déplacements. Je viens de débarquer d’un vol de nuit après une conférence à Las Vegas, et je fais ce balado maintenant. Et, dans 30 minutes, je vais prendre le métro jusqu’à Cambridge pour aller filmer une vidéo.
Et tout ça, de mon propre chef. Personne ne me dit quoi faire. Je ne fais que rendre les choses possibles. Je pense qu’il faut être comme ça, en tant qu’entrepreneur. Et je dirais que ma plus grande faiblesse est les ventes. Encore une fois, je pense que ça revient au fait que je suis introverti. Je n’ai pas la personnalité d’un vendeur. En rétrospective, je pense que c’était l’un des obstacles pour ma société de placement, parce que les ventes sont très importantes. Et je dis toujours ceci : les gens n’achètent pas votre fonds, vous le vendez. Les fonds ne sont pas achetés. Ils sont vendus. Et je n’ai jamais vraiment été un bon vendeur, et c’est assurément ma faiblesse.
Yaron Werber :
Excellent. Je ne sais pas, mais je pense que tu t’en tires assez bien, en si peu de temps [inaudible 00:37:41]
Daphne Zohar :
Super.
Yaron Werber :
... tu gagnes en popularité. Oui, je suis un grand admirateur, et je sais que ça commence à prendre beaucoup d’ampleur, alors félicitations. Eh bien, Daphne, Brad, c’était un plaisir de vous voir. Merci beaucoup de vous être joints à nous, et je suis votre plus grand admirateur. Nous allons continuer à vous suivre de près.
Conclusion :
Merci d’avoir été des nôtres. Ne manquez pas le prochain épisode balado Insights de Cowen.
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Yaron Werber, M.D., MBA
Directeur général, Soins de santé – Analyste de recherche en biotechnologie, TD Cowen
Yaron Werber, M.D., MBA
Directeur général, Soins de santé – Analyste de recherche en biotechnologie, TD Cowen
Yaron Werber, M.D., MBA
Directeur général, Soins de santé – Analyste de recherche en biotechnologie, TD Cowen
Yaron Werber est directeur général et analyste de recherche principal au sein de l’équipe Biotechnologie, TD Cowen. À ce titre, M. Werber est responsable de fournir des analyses sur les actions de biotechnologie à grande, moyenne et petite capitalisation. M. Werber compte plus de 20 ans d’expérience à titre d’analyste de recherche dans le secteur des services financiers et a été dirigeant d’une société de biotechnologie publique.
Avant de se joindre à TD Cowen, M. Werber était membre fondateur de l’équipe, chef des affaires et chef des finances, trésorier et secrétaire d’Ovid Therapeutics, une société de biotechnologie axée sur la mise au point de médicaments transformateurs pour les maladies orphelines du cerveau. Dans le cadre de ses fonctions, M. Werber était responsable de la planification financière, de la production de rapports, du développement des affaires, de la stratégie, des opérations/TI, des relations avec les investisseurs et le public, ainsi que de la fonctionnalité des ressources humaines. M. Werber a également mené des négociations pour obtenir plusieurs composés du pipeline, y compris un partenariat novateur avec Takeda Pharmaceutical Company, une entente qui a élargi le pipeline d’Ovid et qui a lancé une approche novatrice pour établir un partenariat entre l’expertise ciblée des petites sociétés de biotechnologie et les grandes sociétés pharmaceutiques.
Cette offre a été choisie par Scrip comme finaliste pour le Best Partnership Alliance Award en 2017. De plus, M. Werber a supervisé toutes les activités de financement et a bouclé une série B de 75 millions de dollars en 2015 et le premier appel public à l’épargne de 75 millions de dollars d’Ovid en 2017. À ce titre, M. Werber a été sélectionné comme Emerging Pharma Leader par le magazine Pharmaceutical Executive en 2017.
Avant de se joindre à Ovid, M. Werber a travaillé à Citi de 2004 à 2015, où il a récemment été directeur général et chef de la recherche sur les actions dans les secteurs des soins de santé et de la biotechnologie aux États-Unis. Au cours de son mandat à Citi, M. Werber a dirigé une équipe qui a effectué des analyses approfondies des sociétés des sciences de la vie à toutes les étapes de développement, qu’il s’agisse de sociétés prospères et rentables ou récemment de sociétés ouvertes ou fermées. Auparavant, M. Werber a été analyste principal en biotechnologie et vice-président à la SG Cowen Securities Corporation de 2001 à 2004.
M. Werber a reçu plusieurs distinctions pour son rendement et sa sélection de titres; il a obtenu un classement élevé par le magazine Institutional Investor, a reçu des prix provenant de Starmine et a été élu parmi les cinq meilleurs analystes en biotechnologie dans le sondage de Greenwich Best on the Street du Wall Street Journal. Il a souvent été invité par CNBC, Fox News et Bloomberg News et a été cité dans le Wall Street Journal, le New York Times, Fortune, Forbes, Bloomberg thestreet.com et BioCentury.
M. Werber est titulaire d’un baccalauréat ès sciences en biologie de l’Université Tufts, avec distinction, et d’une maîtrise en administration des affaires combinée de la Tufts University School of Medicine, où il a été boursier Terner.