L’été regorge d’activités budgétaires non résolues
Animation : Roman Schweizer, Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Dans cet épisode, Roman Schweizer, analyste, Géopolitique et Défense, Groupe de recherche de Washington de TD Cowen, discute des principaux sujets liés à la défense avec une brochette de journalistes vedettes, y compris de la liste bien remplie de choses à faire au Congrès et au ministère de la Défense cet été, dont la publication détaillée du budget de l’exercice 2026 et les plans de rapprochement budgétaire des républicains, sans parler du chemin à parcourir pour le DOGE après le départ d’Elon Musk et du dôme d’or.
Chapitres : | |
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1:15 | Où est le budget pour l’exercice 2025? Les modifications commenceront la semaine prochaine |
10:28 | Le Sénat se penche sur le rapprochement budgétaire et les résiliations |
14:45 | Elon Musk a quitté le DOGE, mais de nouvelles demandes du département de la Défense laissent entrevoir d’autres réductions potentielles |
25:13 | Détails du dôme d’or : Michael Guetlein, budget, journée des professionnels du secteur de la Missile Defense Agency, etc. |
37:45 | Anduril et Meta travaillent maintenant ensemble sur les systèmes de perception visuelle intégrés de l’armée |
Ce balado a été enregistré le 30 mai 2025.
Aaron Mehta :
Vous ne pouvez pas l’internaliser tout en réduisant vos effectifs. Il faut qu’il se passe quelque chose. Et ce qui va probablement se passer quelque part dans la bureaucratie du Pentagone, les gens en uniforme vont dire : « On ne répond pas à mes besoins. » Ils finiront par avoir recours à de nouveaux contrats.
Roman Schweizer :
À l’affût de l’information qui circule du département de la Défense au Congrès et de la Maison-Blanche à Wall Street, le balado « Ce qu’il faut savoir sur la sécurité nationale » présente sans filtre des discussions et des prévisions éclairées sur les principaux enjeux de l’heure en matière de sécurité nationale et de défense. Bienvenue au balado « Ce qu’il faut savoir sur la sécurité nationale ». Nos journalistes se lancent d’abord dans une table ronde sur les principaux enjeux de sécurité nationale à Washington. Je suis en compagnie d’une brochette aussi étincelante que chevronnée de commentateurs et de journalistes : Tony Bertuca d’Inside Defense, Joe Gould de Politico et Aaron Mehta de Breaking Defense. Ils couvrent Washington et le Pentagone depuis des décennies et leurs sources d’information sont solides. Merci de vous joindre à nous. Allons-y.
Messieurs, merci beaucoup de vous joindre à moi pour ce nouvel épisode du balado « Ce qu’il faut savoir sur la sécurité nationale ». Ça fait un certain temps que nous ne l’avons pas fait, et ça représente une éternité à Washington dans le cadre de l’administration Trump 2.0. Beaucoup de choses sont arrivées et les choses sont en constante évolution. On va probablement poser des questions sur certaines choses qui sont arrivées et essayer d’examiner l’avenir un peu. La première chose dont j’aimerais parler, et j’imagine qu’on en est à l’aube, peut-être, c’est la période budgétaire. Ce n’est pas très clair, au moment de cet enregistrement. Il y a des rumeurs de présentation de budget pour l’exercice 2026. Mais il semble que les ordonnateurs à la Chambre soient impatients de commencer les majorations la semaine prochaine. Ils n’attendent pas, même si l’OMB attend. Quelles sont vos attentes à l’égard du budget et comment les majorations vont commencer sur la Colline? Je vais laisser Tony répondre en premier.
Tony Bertuca :
Je dirais qu’en ce moment, je ne vois pas très bien s’il va y avoir un budget de deuxième niveau. On a déjà eu le budget préliminaire. Et si le budget n’est pas présenté au complet, comme un budget de type deuxième niveau, aujourd’hui… Je sais que le ministère ne prévoit rien d’officiel. Normalement, il y a une présentation du budget, un breffage pour les journalistes et un breffage préliminaire. Rien de tout cela n’a encore été fait. Cela ne veut pas dire qu’ils ne le feront pas, mais il n’y a personne au département de la Défense à l’heure actuelle qui est en train de préparer les cahiers avec tous nos renseignements. J’avais entendu dire que le budget venait tout juste d’être établi au ministère; souvent, l’OMB doit préparer beaucoup de documents après coup. Alors, je ne sais pas. Je suis un peu sceptique et, si c’est publié aujourd’hui, je serai très, très occupé. Mais sinon, je pense qu’il faudra peut-être attendre encore quelques jours ou une semaine.
Mais quoi qu’il en soit, vous avez raison, les ordonnateurs le veulent vraiment. Ils ont dit très clairement lors des audiences sur leur position qu’ils ont tenues jusqu’à maintenant, tout comme vos approbateurs, que nous tenons toutes ces audiences et qu’il n’y a pas de budget. Nous ne savons pas trop quoi vous demander; vous ne pouvez pas nous dire quels sont vos plans. C’est très difficile d’assurer une surveillance sans budget. Ce n’est pas la première fois que ça se produit, mais ça agace toujours les législateurs.
Roman Schweizer :
Joe, c’est un peu votre champ de compétences. Qu’est-ce que vous entendez depuis la Colline?
Joe Gould :
Oui, je dirais que je suis dans la même situation que Tony, en ce sens que nous entendons des rumeurs selon lesquelles quelque chose pourrait arriver dès aujourd’hui, qu’il y aurait certains détails, mais qu’est-ce que c’est? Il est peu probable que le budget soit complet. On ne sait pas si on verra de cette administration l’annonce d’un budget comme pour les administrations précédentes. Cela dit, le comité de crédits de la Chambre a prévu des majorations la semaine prochaine; il y a une majoration pour MilCon-VA la semaine prochaine, puis une majoration pour le département de la Défense la semaine suivante. Je ne comprends pas comment ils peuvent faire ces majorations sans budget. Pour faire du pouce sur ce que Tony a dit, Pete Hegseth a participé à une réunion à huis clos sur la Colline avec les huit principaux ordonnateurs et approbateurs. À cette réunion, on lui a posé des questions pour savoir quand le budget allait être présenté et les gens lui ont exprimé directement leur frustration. Mais c’est probablement entre les mains de la Maison-Blanche et du directeur de l’OMB, Russ Mott. Je ne l’ai pas entendu moi-même, mais, apparemment, il a dit
que le budget ne serait déposé qu’après la finalisation du projet de loi sur la réconciliation, ce qui n’est pas attendu avant plus tard cet été. Je pense que ça mettrait des bâtons dans le processus habituel. Mais ils y ont déjà mis des bâtons; il y a une résolution permanente d’un an en cours. Alors, s’ils le font, ça jette les choses par la fenêtre. On est déjà en territoire inconnu, et j’ai l’impression que si on attendait aussi tard durant l’été, ça sera encore pire plus tard.
Roman Schweizer :
Aaron, c’est à vous.
Aaron Mehta :
Oui, Joe a manifestement raison de dire qu’on est en territoire inconnu. Restons cyniques pendant un instant – comme journalistes, c’est un peu notre métier. Joe et moi avons travaillé ensemble pendant de nombreuses années et quand on présentait le budget, ce qui se passait, c’est que j’étais au Pentagone avec la plupart des membres de notre équipe et on écrivait de 10 à 12 articles détaillant en détail le budget et tout le reste. Et Joe terminait la journée en créant un article qui disait : « Le Congrès dit que ce budget est mauvais, qu’il le démolit et qu’il recommence à zéro. » D’un certain point de vue, on dit que c’est étrange de majorer un budget qui n’existe pas. C’est vrai. Mais si le Congrès va le faire de toute façon, et nous savons, d’après les dirigeants du Congrès, qu’ils sont furieux que le budget de dernier niveau soit, selon eux, trop bas parce que, bien sûr, l’administration Trump dit que le budget de défense est d’un billion de dollars, mais cela comprend la plupart de l’argent destiné à la réconciliation.
Les dirigeants du Sénat ont dit qu’ils pensaient que la réconciliation s’ajouterait à une augmentation du budget de base. Donc, si on sait que les membres vont tout simplement faire ce qu’ils veulent de toute façon, cela peut fonctionner dans une certaine mesure. Pour ce qui est du moment, si le budget n’est pas officiellement présenté avant le projet de loi sur la réconciliation, s’il n’est pas vraiment examiné avant septembre, est-ce que c’est différent de ce qui se passe habituellement ces dernières années? Nous savons qu’ils n’y arriveront jamais avant le 1er octobre. Nous savons qu’il y aura une résolution permanente de quelques mois pendant qu’ils règlent les détails. Fondamentalement, ce n’est pas normal. Ce n’est pas de la bonne gouvernance; ce n’est pas comme ça qu’on veut que les choses fonctionnent. Mais sur le plan fonctionnel, le calendrier est brisé depuis des années et je ne sais pas s’il y a une si grande différence.
Roman Schweizer :
J’essaie de penser à la bonne phrase pour dire « faire foirer » dans l’ensemble ce que nous avons appris à aimer du cycle de crédits.
Aaron Mehta :
C’est du nihilisme. Je suis un nihiliste en ce qui concerne le budget en ce moment.
Roman Schweizer :
Voilà. J’aimerais souligner quelques points. Premièrement, si vous êtes membre du personnel de l’un de ces comités de crédits, vous pouvez examiner le [inaudible 00:07:25] budget Biden de l’an dernier. Vous pouvez voir ce que tous ces programmes étaient censés obtenir au cours de l’exercice 2026. Vous avez donc un modèle, même s’il ne s’agit pas d’un budget Trump; vous savez ce que chaque programme allait obtenir. En théorie, c’est ce qu’on demanderait. Mais tout ça doit être réduit parce que, comme vous l’avez souligné, le budget de base n’augmente pas. Il va falloir ramener ça au niveau de l’O51. Il y a donc ça.
Si vous êtes sceptique ou cynique, vous pourriez dire que c’est un très bon point de départ pour une autre résolution permanente comme on vient d’avoir. Le gouvernement fédéral a eu une résolution permanente d’un an; le département de la Défense a eu une résolution permanente que je qualifierais de modifiée. Il faut simplement avoir le pouvoir de lancer de nouveaux projets et d’autres choses dont ils ont besoin. L’autre chose que je dirais, et c’est là que ça va vraiment commencer, c’est que l’Armée, par exemple, propose d’annuler toute une série de programmes et de choses du genre. Paradoxalement, il n’y a eu aucun rajustement négatif réel dans les affectations du département de la Défense. Je pensais qu’il y en aurait, mais ça n’a pas été le cas. Il a dû présenter au Congrès une base de référence pour l’exercice 2025. Il l’a fait. Le seul programme qui a vraiment subi une réduction importante était le programme Sentinel. Alors ils financent tout dans l’Armée : Shadow, Humvee et toutes ces choses. Pourquoi dépenser cet argent à l’exercice 2025 si vous comptez l’annuler en 2026?
Et alors pourquoi les ordonnateurs vont-ils annuler ces programmes qui ont de toute évidence un intérêt local ou qui ont été pris au dépourvu? Toutes ces choses montrent que c’est du chaos pur. Je pense que ça pointe vers une autre résolution permanente, mais on verra.
Aaron Mehta :
L’autre chose avec tout ça, bien sûr, c’est qu’on en a beaucoup parlé au début, mais que l’administration Trump n’a rien dit depuis. Mais toute cette idée de, j’oublie le terme technique… Mais en gros, qu’arriverait-il s’il n’y avait plus de processus de crédits au Congrès et que la Maison-Blanche contrôlait tout? Comment la décision de présenter ce budget pourrait-elle être influencée par ces pressions? Encore une fois, c’est quelque chose qui a retenu beaucoup l’attention au début. C’est rendu un peu tranquille. Je ne suis pas un expert en la matière, mais je pense que c’est un peu le contexte de tout cela.
Roman Schweizer :
C’est en partie la question des retenues, c’est-à-dire que l’administration dépensera l’argent comme elle le veut et peut-être pas comme le Congrès le veut dans certains cas. C’est une bataille que nous aurons probablement plus tard cette année et qui ira jusqu’à la Cour suprême; les ministères et les organismes retiendront des fonds qu’ils auraient voulu se voir attribuer. L’autre chose que nous pourrions ajouter qui est un genre d’accroc, et qui est peut-être un peu ironique en ce dernier jour d’Elon en tant qu’employé spécial du gouvernement auprès du DOGE, c’est que l’OMB est censé en théorie envoyer une liste d’annulations au Congrès à un moment donné. Russ Vought a dit que ce serait peut-être la semaine prochaine; encore une fois, je trouve hilarant à certains égards qu’on parle d’environ 9,3 milliards de dollars en annulations sur 1 700 milliards de dollars en dépenses fédérales, et que les républicains s’y opposent.
Encore une fois, il y a ces problèmes également du côté des annulations. Peut-être que si vous voulez parler des annulations et aussi parler de la réconciliation; on a un beau grand projet de loi à régler. Joe, vous voulez commencer?
Joe Gould :
Oui, pour continuer dans la même veine des accrocs, on n’a pas parlé de la date de limite de la dette. Donc, si nous nous inquiétons de la capacité du Congrès à faire avancer les choses, cela pourrait voler beaucoup de temps aux crédits réguliers. Mais où en est-on sur le front de la réconciliation en ce moment? La Chambre a enfin adopté son projet de loi, si je puis dire, avec une majorité d’environ une voix. Le Sénat est censé travailler sur ce projet de loi. C’est un programme important assorti de réductions d’impôt et d’une foule d’autres priorités, mais ce sur quoi nous mettons l’accent, ce sont les 150 milliards de dollars destinés à la défense. Il comprend de l’argent pour le stade initial du projet Golden Dome et de l’argent pour la construction de navires. Ce qui est intéressant, c’est qu’à un moment donné, je pense que du côté du Sénat, on pensait que certaines parties du projet de loi seraient majorées, mais peut-être pas d’autres.
Les éléments les plus controversés du projet de loi pourraient ne pas être majorés, et alors peut-être que le Senate Armed Services Committee se chargerait du projet de loi de défense, car il est un peu moins controversé. Maintenant, l’idée que le Sénat pourrait peut-être apporter des modifications à ce projet de loi, puis le renvoyer à la Chambre pour qu’elle accepte les modifications… Le projet de loi a été adopté par une si faible marge que cela pourrait changer, il pourrait y avoir une opposition, mais je ne pense pas qu’à ce stade-ci on pense que le Senate Armed Services Committee va faire sa propre majoration; ça aurait été amusant, car ce comité, pour la loi NDAA chaque année, ne majore pas son projet de loi. Ce serait un départ amusant, mais je ne me fais pas d’illusions.
Tony Bertuca :
Comme la réconciliation semble très serrée et les soi-disant champions de la défense sont mécontents du fait que le budget de l’exercice 2026 repose sur la réconciliation et non sur une croissance réelle dans le cadre de la réconciliation, je pense qu’on devrait s’attendre à ce qu’ils essaient d’augmenter le budget de la défense. Je pense qu’ils demanderont plus d’argent dès qu’ils en auront l’occasion. Je pense que Roger Wicker dirigera le tout. Roger est aussi du côté du Senate Armed Services Committee; ils ont clairement indiqué qu’ils pensaient que la défense était sous-financée. Ils ne croient pas que la réconciliation soit suffisante. Donc, quand ils suivront leur processus, c’est là qu’on va voir la première demande d’augmentation pour la défense. Bonne chance ensuite pour le volet politique de tout ça, avec le Freedom Caucus et les champions de la fiscalité plus tard dans l’année; ça mène encore une fois à une impasse et à une autre résolution permanente d’un an.
Roman Schweizer :
J’ai entendu dire, et je pense qu’il n’y a aucun doute à cet égard, que les approbateurs iront bien au-delà de la proposition budgétaire du président et qu’ils tiendront des votes officiels à ce sujet. Je ne vois pas comment les ordonnateurs vont pouvoir le faire. Au moins pour l’instant, personne ne semble s’opposer à Trump et à l’OMB, mais on verra. Et peut-être que ça va changer plus tard dans l’année après la réconciliation. Faire passer la réconciliation va être difficile, car déjà Rand Paul est un non catégorique en raison de l’augmentation du plafond de la dette, de sorte que le vote sera serré au Sénat, et Ron Johnson, et tout le reste. Il faudra attendre et voir ce qui se passe. Pour changer de sujet, comme je l’ai mentionné, au moment de l’enregistrement de ce balado, Elon Musk en est à sa dernière journée. Le DOGE survivra sans lui et perdurera, mais des mesures plus récentes ont été prises. Il semble que Pete Hegseth, secrétaire à la Défense, est entièrement investi dans le DOGE et le laisse se déchaîner au Pentagone
pour la réduction des contrats de services et la rationalisation organisationnelle; on a réduit de moitié l’équipe du DOT&E. Je crois que vous avez couvert ce sujet. Qu’est-ce qui en est?
Tony Bertuca :
À l’heure actuelle, on dit qu’on a fait des économies de 10 milliards de dollars. Je n’ai pas vu de preuves. On a commencé à mettre des contrats de défense annulés dans le registre des économies, qui n’est pas très fiable. L’économie de plusieurs milliards de dollars liée à Accenture était parmi les premières économies annoncées. Il faut donc attendre de voir ce qu’ils annulent. Sa vidéo d’hier sur X qui faisait la promotion de l’annulation de ces programmes n’indiquait pas les contrats ni les entrepreneurs; elle était un peu vague. Il faut avoir des preuves. Que le DOGE continue ou non de prendre des mesures… Par exemple, la note de service qu’il vient de signer, c’est pour assurer la présence du DOGE au sein du département. Elle donne au DOGE le droit d’examiner la plupart des contrats non classifiés du département de la Défense. J’avais une question à laquelle personne n’a pu répondre au Pentagone. Si vous lisez la note de service de Hegseth, elle donne au DOGE deux jours pour répondre à tout ce qui est soumis aux fins d’examen.
Je ne sais pas combien de personnes font partie de l’équipe du DOGE au département de la Défense, mais je pense que c’est une charge de travail très lourde. Et la note indique : « Si vous n’avez pas de nouvelles du DOGE, continuez comme d’habitude. » Il est donc tout à fait possible que les agents du DOGE soient submergés par ce qui leur est envoyé par le plus grand organisme gouvernemental qui attribue le plus de contrats dans l’ensemble du gouvernement. Je ne sais pas s’ils cherchent à agrandir cette équipe ou si le DOGE restera en tant que genre d’engin de communication. De temps en temps, le secrétaire à la Défense peut aller sur X et écrire : « Nous avons trouvé un autre contrat. On l’élimine. » Je ne sais pas jusqu’à quel point cela est important dans l’ensemble, mais ils diraient que chaque dollar redirigé vers la préparation ou la guerre est important. Je ne sais pas dans quelle mesure cette approche institutionnelle sera solide. Mais l’autre point que je voulais soulever est une des choses que vous voyez dans l’Armée : le secrétaire Driscoll parle d’effectuer des réductions. C’est lui.
C’est le mandat qu’on lui a donné, de changer l’Armée. Ce n’est peut-être pas le DOGE qui s’occupe de la transformation et des réductions. C’est peut-être simplement que les gens embarquent dans le mouvement; on va le voir dans l’Armée. Je pense que ce sera intéressant de voir combien de temps ça dure, car ils vont peut-être se retrouver avec un Congrès différent après les élections de mi-mandat. Il pourrait alors être plus difficile d’apporter beaucoup de ces changements, et c’est pourquoi je pense que l’Armée tente d’agir très rapidement.
Roman Schweizer :
Aaron, vous avez quelque chose à dire?
Aaron Mehta :
Oui. Pour revenir au point soulevé par Tony, une grande partie de ce que le DOGE a annoncé pour le département de la Défense et ailleurs n’est pas fondée. Dans une note de service précédente, on avait annoncé que 4,9 milliards de dollars, je crois, avaient été économisés dans les gros contrats, les contrats informatiques. On ne sait toujours pas de quoi il s’agit. S’agit-il d’économies réalisées ou s’agit-il d’un contrat de deux milliards de dollars qui était à la neuvième année avec une option de dixième année, et qu’on laisse tomber l’option de dixième année, ce qui revient à 100 000 $. On ne le sait pas. Il y a beaucoup de poudre aux yeux et peu d’introspection entourant les annonces du DOGE. Encore une fois, ça touche l’ensemble du gouvernement, pas seulement le département de la Défense. Il y a une chose qui m’a vraiment frappée. Encore une fois, ce n’est pas une chose proprement liée au DOGE. Mais dans ce mouvement, on s’en prend beaucoup aux contrats de services parce que c’est une chose à deux volets : on réduit le personnel à l’interne, on réduit le nombre de civils qui feraient une grande partie de ce travail, puis on élimine l’externalisation. On ne peut pas faire les deux.
On ne peut pas dire qu’on va recourir à l’internalisation. Dans une note de service précédente, Hegseth a expressément indiqué qu’il voulait internaliser cet élément. Vous ne pouvez pas l’internaliser tout en réduisant vos effectifs. Il faut qu’il se passe quelque chose. Et ce qui va probablement se passer quelque part dans la bureaucratie du Pentagone, les gens en uniforme vont dire : « On ne répond pas à mes besoins. » Ils finiront par avoir recours à de nouveaux contrats pour remplacer ceux qui ont été annulés. Et pour exécuter ces contrats, probablement, les entreprises embaucheront les personnes qui ont été expulsées du département de la Défense. Vous pouvez facilement voir une trajectoire dans laquelle le département de la Défense finira par dépenser plus à cause de ces idées compensatoires. Vous pouvez recourir à l’internalisation ou vous pouvez réduire vos effectifs; vous ne pouvez pas faire les deux et obtenir la même capacité.
Joe Gould :
Oui, je dirais simplement qu’Aaron a raison. Nous avons tous constaté qu’il y a des cycles où les effectifs civils sont réduits, et que, en fin de compte, ce sont les entrepreneurs qui comblent les lacunes. C’est comme si le balancier transférait la charge de travail, à moins de prendre la décision stratégique que le Pentagone fasse moins de choses. Ces personnes ne semblent pas prendre de décisions stratégiques. Une autre évidence à ce sujet est que toutes les choses faciles ont déjà été éliminées. En ce qui concerne le DOT&E, une chose qui m’a frappée, c’est de voir quelques mesures différentes au sein du Pentagone. Il y a des réductions touchant le DOT&E; c’est un organisme de surveillance. L’administration Trump s’en prend aux bureaux des inspecteurs généraux; c’est un autre organisme de surveillance. Ils font des réductions touchant les procureurs; c’est un autre organisme qui pourrait remettre en question les dirigeants du Pentagone.
Enfin, ils limitent l’accès de la presse à l’intérieur du Pentagone. Il y a donc toutes sortes de mesures intéressantes pour écarter ceux qui voudraient mettre en doute le point de vue de Pete Hegseth et de son équipe, ou qui pourraient exprimer leur point de vue et avoir une voix indépendante. Mais pour moi, les mesures touchant le DOT&E sont assez flagrantes; quand on parle de réduire le gaspillage, la fraude et les abus au Pentagone, et qu’on impose des réductions dans le cadre de l’organisme chargé d’effectuer des analyses approfondies pour déterminer si les produits qu’on achète font ce qu’ils devraient faire… Tout cela mis ensemble est assez impressionnant. Mais je m’en remets à Aaron et à Tony, qui suivent le travail du DOT&E de plus près.
Tony Bertuca :
En ce qui concerne le DOT&E, l’une des choses soulevées au cours des dernières années est que l’agence a été pendant un certain temps une institution intouchable, car elle offrait une liaison très directe avec le Congrès. Il a mis en lumière tous les problèmes liés au F35, et on considérait vraiment que s’en prendre au DOT&E était interdit. Une partie de cela était peut-être attribuable aux différents directeurs que nous avons eus. Par exemple, Gilmore, lorsqu’il était au DOT&E, était très ouvert au public. C’était un excellent DOT&E. Il n’y a eu personne comme lui depuis. Depuis, les services militaires ont fait valoir haut et fort que les tests devraient être réduits, car la technologie évolue très rapidement; ils disent que cet organisme est vieux et imparfait et que nous n’avons pas besoin que toutes ces personnes nous disent quoi faire. Il y avait de 84 à 94 employés. Ce nombre va être réduit à 30 et il n’y a rien dans la note de service concernant la suppression de ces emplois… C’est indiqué qu’ils vont rendre au DOT&E ses responsabilités prévues par la loi.
Rien dans la note de service n’indique ce que fait le DOT&E qui dépasse ses responsabilités prévues par la loi, qu’il cessera de faire. J’aimerais savoir de quoi il s’agit et comment le secrétaire s’y prendra. Aussi, quelle analyse a permis de conclure qu’on peut réduire de moitié les effectifs de ce très important bureau sans causer de dommages? Pourquoi avez-vous constaté une telle redondance? L’une des choses qu’il a dites dans sa vidéo X, c’est que les services le veulent particulièrement. Je pense que l’une des choses que vous avez vues, c’est qu’après des années où le DOT&E n’était pas très présent sur la scène publique, les services ont peut-être réussi à réduire l’influence de cet organisme indépendant.
Roman Schweizer :
Oui, j’aimerais soulever deux points plus généraux. Je ne sais pas dans quelle mesure ils parviendront à réduire les contrats existants, mais je pense que l’un des aspects sera la réduction de l’appétit à l’avenir. Donc, si vous êtes un service, une organisation professionnelle d’employeurs ou une personne qui souhaite passer un contrat important, vous devrez le justifier tout au long de la chaîne. Que ce soit au niveau des secrétaires d’État… Je pense que le secrétaire adjoint à la Défense Feinberg a été fortement influencé par certaines de ces choses. À mon avis, à l’avenir, il sera peut-être plus difficile de passer l’évaluation sommaire en raison de certaines de ces choses. Pour moi, c’est plutôt un effet qui se fera sentir à l’avenir. La deuxième chose que je dirais, c’est qu’il s’agit d’un examen très important par le DOGE du département de la Défense.
Comme on l’a vu dans d’autres départements et organismes, qu’il s’agisse d’USAID, d’un organisme administratif d’État ou d’autres, il y a des choses qui vont éclater quand on dérape et qu’on apporte des changements non fondés ou injustifiés. Ce sera un gros problème. Je pense que ce sera un gros problème pour le Congrès. De toute évidence, cela peut avoir des effets importants sur la mission du département de la Défense. Je pense qu’il faudra voir comment les choses évolueront au fil du temps. Comme vous l’avez mentionné, Tony, je pense que c’est souvent dans les détails de la mise en œuvre. Jeter de la poudre aux yeux concernant le DOGE, fixer une limite d’examen de 48 heures… Tout ça pourrait aussi avoir un impact. Changeons de sujet un peu. J’aimerais revenir sur un point en particulier : le projet Golden Dome. Il y a eu l’annonce du président.
Il aurait nommé le général Michael Guetlein, commandant adjoint de Space Force, à la tête de ce projet. Il a été nommé à ce poste, mais je ne sais pas s’il y aura une confirmation du Sénat. Des gens m’ont dit : « Si vous avez un général à quatre étoiles, vous allez lui donner les rôles et les responsabilités en matière d’exigences, de dépenses et d’acquisitions. En théorie, le Sénat pourrait vouloir confirmer cette personne et lui donner les pouvoirs supplémentaires qu’on obtient en tant que personne nommée par le Congrès. » On verra ce qui arrive. Mais tout le monde a dit que Donald Trump avait décrit le Dôme de fer. Mais dans son annonce, il a simplement dit qu’on allait dépenser beaucoup d’argent et le dépenser d’ici la fin de son mandat.
Encore une fois, je vais utiliser la blague que j’utilise toujours : je suppose qu’il voulait dire son deuxième mandat et non son troisième, ce qui, encore une fois, est une chose à laquelle nous devrions tous réfléchir. Que se passera-t-il avec le projet Golden Dome, soit un élément de dépenses ou la Missile Defense Agency et une Journée de l’industrie? Aaron, voulez-vous répondre en premier?
Aaron Mehta :
Vous vous souvenez d’une petite chose appelée JADC2? C’est ce qui animait tout le département, mais personne ne savait vraiment de quoi il s’agissait. Tout le monde y mettait tout pour pouvoir dire : « Eh bien, ça fait partie de JADC2. Il faut donc que ce soit protégé par le budget et on ait besoin de plus d’argent. » Vous n’avez entendu personne parler de JADC2 depuis que le mot Golden Dome a été écrit. Ce mot est disparu. Il est mort. Personne n’en parle. On ne parle que du projet Golden Dome. C’est en partie parce que tout ce qui concerne JADC2, les architectures en réseau, les capteurs et tout le reste, s’inscrit dans le projet Golden Dome. À bien des égards, le concept de réseautage est similaire. Je suppose qu’il est soutenu par l’IA, etc. C’est un mot populaire en ce moment parce que personne ne sait de quoi il s’agit.
Rien ne laisse croire que qui que ce soit dans l’administration Trump sache de quoi il s’agit, au-delà d’un système de défense antimissile territoriale. On veut des choses dans l’espace qui pourraient ou non être possibles, et on les veut au cours des trois prochaines années. Donc, en ce moment au Pentagone, tout le monde met tout dans le projet Golden Dome et dit : « Hé, j’ai un élément du projet Golden Dome. » Je pense que vous allez le voir très clairement dans le budget, et ce sera à Guetlein de déterminer ce qui peut ou non s’appeler Golden Dome, vraisemblablement de mener cette bataille. Mais comme Roman l’a souligné, il n’a pas vraiment le pouvoir de prendre de telles décisions en ce moment. C’est un beau pétrin. Et je pense que ce sera comme ça pendant un certain temps, parce que si vous pouvez dire : « Mon AIM-9 Sidewiner qui va sur un F16 pourrait techniquement être utilisé pour la défense antimissile. », félicitations, les Sidewinder font maintenant partie du projet Golden Dome et ont droit à plus de fonds.
Tony Bertuca :
Quelques points. Lorsque le point de presse a eu lieu dans le Bureau ovale, l’architecture devait être prête. On devait le savoir. C’est ce qui devait être annoncé. Le département de la Défense n’a tout simplement pas fait ses devoirs. C’est peut-être parce qu’il a fallu beaucoup de temps pour mettre en poste Guetlein. Mais ce qui est ressorti de ça, c’est qu’il y a Guetlein; le président a donné un chiffre, 175 milliards, et il a dit que ce sera opérationnel pendant son mandat. C’est tout. Une annonce qui laissait tout le monde sur sa faim, si, comme nous, vous surveilliez les nouvelles sur le projet Golden Dome. On est prêts à savoir à quoi ressemblera l’architecture. Les pièces au sol, les pièces dans l’espace… Ils ne savent toujours rien de tout ça. Et ça pourrait prendre beaucoup de temps avant qu’ils veuillent s’engager publiquement et dire ce que c’est.
L’autre élément important qui est ressorti du Bureau ovale, c’est qu’il y a des sénateurs… Par exemple, le sénateur Banks, de l’Indiana, a dit que ça va créer de la richesse pour tout le monde, que ça sera formidable pour les entrepreneurs et pour les États-Unis. Ils se frottaient les mains dans le Bureau ovale en disant que ça sera super, qu’ils appuient ce projet et qu’ils vont y investir beaucoup d’argent. Restez à l’affût des grands titres à venir sur le projet Golden Dome.
Aaron Mehta :
Oui. Pour ce qui est de l’argent, il y a eu des sénateurs républicains, de grands défenseurs de Trump et des membres du Congrès qui ont dit que c’est probablement comme un billion de dollars sur 10 ans. Le montant de 175 milliards de dollars sur trois ans est de loin le plus petit montant et le plus court délai proposés jusqu’à maintenant. Ce n’est pas surprenant de la part de Trump, qui sous-évalue toujours ce genre de choses. Mais pour revenir au point de Tony, personne dans le secteur ne nous dit : « Oh, c’est 175 milliards de dollars. » Ils regardent le projet et se disent : « C’est le principal moteur de nos activités pour la prochaine décennie. »
Joe Gould :
La comparaison avec JADC2 est intéressante, et la chose qui m’est venue à l’esprit est le concept FCS, Future Combat Systems. À quand remonte la dernière fois où le département a eu l’idée de tout faire fonctionner ensemble? Qu’est-ce qui est arrivé? Ça n’avait pas fonctionné. Ça a été annulé. J’ai fait quelques recherches sur l’initiative de défense antimissile de Reagan, Star Wars, et je pense qu’à l’époque, une grande partie de cette technologie était beaucoup moins évoluée. Ce dont il parlait, c’était d’un important effort de recherche qui a été très critiqué. Je trouve intéressant de réfléchir au chemin parcouru dans le secteur de la technologie de défense antimissile. Certaines des choses dont ils parlent en ce moment existent bel et bien; mais que tout fonctionne bien ensemble et soit un succès, c’est une autre histoire. Entre-temps, le Congrès est prêt à y consacrer des milliards de dollars.
Quand le moment de vérité arrivera-t-il? Il y a eu un moment de vérité pour le projet Star Wars. Est-ce qu’il y aura un moment de vérité? Trump souhaite le faire pendant son mandat. Après les élections de mi-mandat, le Congrès acceptera-t-il d’affecter ce montant? J’en doute.
Tony Bertuca :
Une chose est sûre : il y aura moins d’examinateurs indépendants pour faire les tests.
Roman Schweizer :
C’est vrai. Voici ce que je pense et je vais mettre mon chapeau en aluminium; je veux que vous gardiez cela en tête pour l’avenir. Je vais me lancer. Premièrement, c’est important, car il est question de l’arsenalisation de l’espace, franche et sanctionnée. Il s’agit d’intercepteurs spatiaux et/ou d’un système d’interception en phase de propulsion qui ont besoin de l’espace. Le projet dépend également fortement de capteurs spatiaux. Donc clairement, il n’y a plus de doute que le prochain domaine de croissance ou de combat est l’espace. Je pense que certaines personnes ont dit que la prochaine guerre sera dans l’espace. La prochaine guerre pourrait même commencer dans l’espace. Deuxièmement, c’est curieux, mais je vais juste lancer ça ici : Trump a parlé d’amener la Chine et la Russie à entamer des discussions stratégiques sur la réduction des armes.
Et l’une des façons de le faire est de parler du Dôme de fer et de dire : « Nous allons construire ce grand bouclier, à moins que vous ne parliez de réduction des armes nucléaires et de choses comme ça. » C’est ce qui s’est passé dans les années 1980 avec les Russes. Cela fait partie du concept qui sous-tend l’Initiative de défense stratégique, et tout ça. Il s’agit peut-être simplement d’un gros stratagème de négociation ou d’un élément pour amener la Chine et la Russie à participer à des pourparlers trilatéraux sur les armes stratégiques. Troisièmement, quand on parle de toutes les différentes choses, l’interception de missiles de croisière, les drones, les missiles balistiques intercontinentaux, les missiles balistiques tirés à partir de sous-marins, etc., on ne peut pas se payer un système pour tout cela. Mais il y a eu des choses sur les systèmes de bombardement orbital fractionné, les missiles de croisière hypersoniques et les torpilles nucléaires sur lesquelles les Russes travaillent. Puis le président Mike Rogers a fait peur à tout le monde il y a un an ou un an et demi. Il a parlé des Russes qui feraient exploser une arme nucléaire dans l’espace.
Il pourrait y avoir des éléments de cela qui se situent dans un domaine ultrasecret et confidentiel et qui visent une menace particulière liée aux Chinois et aux Russes, une menace qui effraie les États-Unis. Ils vont présenter ça comme cet énorme projet Golden Dome, mais dans le monde classifié, vous allez mettre au point une contre-mesure pour un système. Le dernier point que je veux soulever, et on m’a déjà posé la question, c’est que c’est simplement une façon grandiose d’intégrer SpaceX, Palantir et certaines des grandes sociétés privées pour qu’elles fassent quelque chose de significatif. Je vais donc m’arrêter ici. Aaron, je pense que vous vouliez enchaîner là-dessus.
Aaron Mehta :
Oui, je vais d’abord aborder le quatrième point; oui, SpaceX va profiter de ça d’une façon ou d’une autre. De toute évidence, cela arrivera, même si Elon est apparemment sur la touche en ce moment, et qu’on dit qu’il y a des discussions entre lui et Troy Mink, le secrétaire à la Force aérienne. Même si Elon a disparu, le DOGE existe et la plupart de ses employés viennent des entreprises d’Elon. Je pense qu’on peut présumer sans se tromper qu’il en a encore le contrôle, même s’il n’est pas le chef, en théorie. Il y a eu des informations à ce sujet; je ne vois pas comment SpaceX pourrait ne pas en tirer un gros morceau. Pour revenir à ce que vous disiez au sujet des trucs ultrasecrets qui visent des enjeux clés, je pense que je vais inverser ça.
Je ne crois absolument pas qu’on dise qu’on doit faire telle ou telle chose en raison d’une préoccupation; ce n’est tout simplement pas quelque chose qui se produit au cours des deux premières semaines du mandat du président Trump. Je pense que c’est l’inverse avec un chef comme Guetlein. S’il y a des préoccupations majeures concernant la mobilité russe, les armes nucléaires dans l’espace, des choses très effrayantes et très confidentielles, il est maintenant en mesure d’investir beaucoup d’argent pour relever les défis particuliers qui le préoccupent grandement. Je pense que c’est un excellent point. Je pense que j’inverserais l’ordre des opérations.
Roman Schweizer :
En tout respect, je vais reprendre mon temps et vous poser une question, parce que si vous suivez un peu l’histoire, l’idée d’un dôme de fer pour l’Amérique remonte à la plateforme du Parti républicain adoptée au Wisconsin, rédigée par Trump l’été dernier. Space Force est née parce qu’il a joué au golf avec Mike Rogers. C’était à l’époque où ils parlaient de toutes les menaces dans l’espace. Encore une fois, avec Trump, c’est comme le film Origine. Comment ces idées lui sont-elles venues à l’esprit? Ça pourrait remonter à certains trucs d’il y a un ou deux ans. Et n’oubliez pas les drones au-dessus du New Jersey; ça allait être La guerre des mondes.
Aaron Mehta :
Oui, je suis sûr que c’est lié à l’idée qu’il y a beaucoup de choses effrayantes dans l’espace. Mais je ne crois pas que ça a été intégré au document du Parti républicain à cause que les responsables du projet 2025 avaient des renseignements ultrasecrets; que c’est une façon d’intégrer en douce quelque chose pour contrer une capacité russe ultrasecrète.
Roman Schweizer :
C’est possible. On verra bien.
Aaron Mehta :
Pas nous.
Roman Schweizer :
Ou on ne le saura jamais. Mais je suis d’accord et je peux vous dire qu’après avoir suivi les sociétés et les directions d’entreprise qui parlent aux investisseurs, le projet Golden Dome est devenu le nouveau JADC2, parce que ça va stimuler les revenus et les bénéfices de tout le monde au cours des cinq prochaines années. Tout le monde y gagne. On a parlé de certaines des nouvelles sociétés technologiques, et je pense que chacune de vos publications a abordé le sujet. Il semble qu’Anduril, qui a repris le contrat IVAS de Microsoft, va maintenant travailler avec Meta, qui a acheté la société de Palmer Luckey pour les lunettes Oculus. Luckey semble avoir été congédié brusquement par la suite. Anduril et Meta vont travailler ensemble sur la prochaine version d’IVAS. C’est intéressant. Je ne sais pas ce que ça signifie. Je ne sais pas si ça arrivera. Qu’est-ce que vous en pensez?
Tony Bertuca :
Maintenant que Facebook se lance dans le secteur de la défense, je repense à l’époque où Ash Carter a en quelque sorte commencé à aller dans la Silicon Valley et à toute la résistance que le projet Maven a rencontrée de la part de Google et de la culture des technologies à l’époque, de la culture dans la Silicon Valley. Je pense qu’on peut voir que les choses ont vraiment changé. Je pense vraiment que ce n’est plus comme ça. Palmer Luckey était perçu comme un personnage résolument à contre-courant, plutôt conservateur et libertaire. Mark Zuckerberg n’était pas considéré comme cela du tout, et maintenant, sur le plan politique, il change de cap. Je pense qu’on voit que ces entreprises veulent participer à la première réunion. Je pense que les choses ont beaucoup changé depuis qu’Ash Carter a tenté d’amener des entreprises à s’intéresser aux affaires du gouvernement.
Aaron Mehta :
Beaucoup de choses se passent en dehors de la défense, et il s’agit d’un changement plus général dans le secteur des technologies. Lors du premier mandat de Donald Trump, plein de dirigeants de sociétés technologiques sont venus dire : « Nous soutenons les immigrants, les personnes de couleur et les personnes LGBTQ; nous tenons tête au gouvernement et nous allons soutenir nos employés. » Et combien de ces sociétés et chefs de la direction ont assisté à l’investiture de Donald Trump, donnant de l’argent pour essayer d’acheter son attention? Toute la culture de la technologie a changé du tout au tout. C’est évident. Je pense que la défense en fait partie également.
Tony Bertuca :
Je pense que la Chine et la Russie ont aussi contribué à ça. Ces menaces n’étaient pas aussi visibles lorsque Carter s’y rendait et que Bob Work visitait Google en disant : « Hé, nous en avons vraiment besoin. » Maintenant, la Russie envahit l’Ukraine. La guerre se poursuit. La Chine menace d’envahir Taïwan. Je pense que la menace de la concurrence entre les grandes puissances est peut-être devenue plus courante.
Aaron Mehta :
Je pense aussi, et quelqu’un dans le monde du capital de risque du secteur des technologies l’a déjà dit avant moi, et ça m’accroche vraiment, que beaucoup de ces sociétés n’ont pas voulu s’engager dans cette voie avec la Chine parce qu’elles voyaient la Chine comme une importante source d’argent. Cela fait maintenant 15 ans qu’ils essaient d’en profiter, mais cela ne s’est pas produit. À un moment donné, je pense que ces sociétés vont se rendre compte que ça ne donnera jamais de résultats et qu’ils n’ont pas à s’en inquiéter autant.
Roman Schweizer :
Bien sûr. Il est certain que certaines de ces sociétés ne feront jamais beaucoup d’affaires en Chine. L’autre chose intéressante, c’est la plainte que j’ai entendue juste avant qu’Ash Carter et d’autres commencent à se rendre sur la côte Ouest pour voir ce qui se passe dans la Silicon Valley. La plainte disait que les sociétés avaient joué un rôle important dans les constructions de défense précédentes dans les années 1980 et lors du programme spatial en Californie du Sud et dans d’autres régions, entre autres. Au début, quelques PDG ont dit : « Nous sommes des sociétés américaines et nous devons aider à défendre les États-Unis et faire preuve de plus de patriotisme. » On a eu ce genre de va-et-vient, et je pense qu’on voit ça en ce moment. De toute évidence, des sociétés comme Palantir sont expressément en faveur des États-Unis et d’Israël, entre autres. J’aimerais juste ajouter que je pense qu’au cours des trois à cinq prochaines années, ces sociétés auront une excellente occasion de participer à l’écosystème de défense, que ce soit dans le cadre des projets CCA, IVAS, Golden Dome ou autre; ils vont devoir fournir des systèmes.
Et peut-être que ces systèmes ne seront pas examinés profondément par le DOT&E, car il n’y a pas assez de personnel pour faire ce travail. Je plaisante. Les services s’occupent également des questions liées aux tests et aux évaluations opérationnels, mais ils devront tenir leurs promesses, et il sera intéressant de voir comment cela se concrétisera. Enfin, Mark Zuckerberg est un adepte du jiu-jitsu, et je pense qu’il aurait gagné contre Elon Musk s’il avait choisi de se battre. J’espère toujours qu’ils le feront, mais on verra. D’accord, messieurs, ça faisait longtemps. Comme d’habitude, ça a été une excellente discussion. Merci beaucoup de vos commentaires et de votre temps. Ça fait toujours plaisir de discuter avec vous.
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Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer s’est joint au Groupe de recherche de Washington de TD Cowen en août 2016 pour s’occuper des questions de politique de défense. Il a auparavant occupé des postes chez Guggenheim Securities et MF Global. Le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen a récemment été nommé premier dans la catégorie Institutional Investor Washington Strategy. Le Groupe a toujours été classé parmi les meilleures équipes de macro-politique au cours de la dernière décennie. M. Schweizer compte plus de 15 ans d’expérience à Washington (D.C.), où il a occupé les postes de représentant officiel des acquisitions gouvernementales, de consultant sectoriel et de journaliste.
Avant de se joindre au Groupe de recherche de Washington, il était un professionnel en acquisition dans le cadre du programme Littoral Combat Ship de la U.S. Navy. Auparavant, il dirigeait une équipe qui fournissait un soutien stratégique en matière de communications au Congrès et dans les médias aux hauts dirigeants de la Navy dans le cadre de programmes d’acquisition de navires de grande envergure. M. Schweizer a également offert des conseils sur les secteurs de la défense, de l’aérospatiale, de la sécurité intérieure et des marchés technologiques aux clients de Fortune 100 au nom de DFI International et de Fathom Dynamics LLC.
Il a été publié dans Inside the Navy, Inside the Pentagon, Armed Forces Journal, Defense News, ISR Journals, Training and Simulation Journal, Naval Institute’s Proceedings et Navy League’s Seapower.
M. Schweizer est titulaire d’un baccalauréat en histoire de l’American University de Washington (D.C.).