Droits de douane, budgets et risque géopolitique tous en même temps
Animation : Roman Schweizer, directeur général, Groupe de recherche sur Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Dans cette édition spéciale prolongée de notre table ronde de journalistes, Roman Schweizer, analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, Groupe de recherche sur Washington, TD Cowen, discute du torrent incessant d’enjeux de sécurité et de défense découlant de l’administration Trump et du Congrès républicain. Nous abordons les dernières répercussions potentielles des droits de douane imposés dans le cadre du « jour de la libération » sur la défense pour le processus budgétaire du Congrès, et nous fournissions des perspectives sur les événements se déroulant partout dans le monde et discutons de l’attribution de contrats pour les avions de chasse de nouvelle génération du département de la Défense des États-Unis.
Chapitres : | |
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1:15 | Droits de douane et répercussions sur le programme de défense de droits de douane imposés dans le cadre du « jour de la libération » du 2 avril – produits aérospatiaux, acier et aluminium |
8:10 | Où en sommes-nous par rapport au budget? – détails de la résolution de continuation pour l’exercice 2025, rapprochement budgétaire des républicains et révision de 8 % pour l’exercice 2026 |
9:15 | Rationalisation du département de la Défense des États-Unis – publication de la Initiating the Workforce Acceleration and Recapitalization Initiative le 28 mars |
25:20 | Scandale entourant l’utilisation de Signal et de Gmail |
32:30 | Audience de confirmation du chef d’état-major des armées des États-Unis (CJCS) mardi pour le lieutenant général retraité de l’United States Air Force, Dan « Razin » Caine |
38:38 | Attaques au Yémen et attaques potentielles de l’Iran contre des porte-avions B-2 et 2 dans la région |
42:40 | Attribution de contrats pour les avions à réaction F-47 et attribution potentielle de contracts pour le programme d’avions à réaction F/A-XX |
Ce balado a été enregistré le 3 avril 2025.
Joe Gould :
Le coût des droits de douane va faire monter les prix pour les consommateurs, par exemple dans le cas des produits agricoles. Le consommateur ici, c’est le Pentagone. Il se peut que les coûts liés aux droits de douane se répercutent sur le ministère, ce qui entraînerait une érosion de son pouvoir d’achat.
Roman Schweizer :
À l’affût de l’information qui circule du département de la Défense au Congrès et de la Maison-Blanche à Wall Street, le balado « Ce qu’il faut savoir sur la sécurité nationale » présente sans filtre des discussions et des prévisions éclairées sur les principaux enjeux de l’heure en matière de sécurité nationale et de défense. Nous proposons une version longue de notre table ronde sur les principaux enjeux de sécurité nationale à Washington. Les enjeux ne manquent pas et nous avons beaucoup de sujets à aborder. Je suis en compagnie d’une brochette aussi étincelante que chevronnée de commentateurs et de journalistes : Tony Bertuca d’Inside Defense, Joe Gould de Politico et Aaron Mehta de Breaking Defense. Ils couvrent Washington et le Pentagone depuis des décennies et leurs sources d’information sont solides. Merci de vous joindre à nous. Allons-y.
Messieurs, merci beaucoup de votre présence aujourd’hui. Il y a beaucoup à dire, comme d’habitude. Sans plus attendre, on va donc entrer dans le vif du sujet. Joyeux Jour de libération à ceux qui le célèbrent. Le président a annoncé hier des droits de douane historiques qui ne sont pas sans rappeler ceux du président McKinley et de la loi Smoot-Hawley. On est en plein dedans. À l’heure où on se parle, tout le monde tente d’y voir plus clair. Je dirais simplement que l’on n’a pas vraiment vu de réaction de la part du secteur de l’aérospatiale et de la défense. Les mises en garde ou les critiques ont été très modérées. Vous avez peut-être déjà couvert ce sujet. Est-ce que quelqu’un aimerait donner son avis sur ce qu’on a observé pour l’instant, que ce soit avant l’annonce ou au cours des 18 dernières heures?
Tony Bertuca :
Vous avez raison de dire que les critiques ont été très modérées, du moins en public. Je crois qu’en privé, le discours est différent. On a publié un article cette semaine. Je crois que Breaking Defense l’a aussi publié. Dans cet article, le PDG de Huntington Ingalls, M. Kastner, déclare que les droits de douane ne sont pas un sujet d’actualité pour son entreprise. Le marché intérieur est suffisant. L’entreprise achète aux États-Unis, elle construit aux États-Unis. De son point de vue, si les droits de douane mènent à une augmentation de la capacité de production aux États-Unis, ce sera une très bonne chose.
En revanche, des gens comme Tim Kaine essaient ouvertement de défendre les intérêts de constructeurs navals comme Huntington Ingalls. Il a présenté une résolution qui a été adoptée hier soir par les deux partis afin de demander la levée de l’état d’urgence déclaré par le président et qui vise à imposer des droits de douane sur les produits canadiens, notamment l’acier et l’aluminium. Selon Tim Kaine, environ 30 % de l’acier de la Marine provient du Canada. Je crois que 20 % de l’aluminium provient du Canada. La semaine dernière, Seidle, l’un des représentants de la Marine, a attesté que ces chiffres étaient importants. En ce moment, c’est vraiment difficile de concilier le silence des associations du secteur et des entreprises de la défense avec le discours de ceux qui les défendent en demandant de ne pas imposer ces tarifs, parce qu’ils vont nuire au secteur de la défense.
Roman Schweizer :
Joe, vous voulez ajouter quelque chose?
Joe Gould :
Oui. Je crois que Tony a tout à fait raison. J’ajouterais qu’en coulisses, on entend dans le secteur que ces tarifs ne se justifient pas vraiment, parce qu’il y a déjà un excédent commercial. Il est de notoriété publique que le secteur américain de la défense est un grand exportateur. Je pense que le secteur craint un retour de bâton qui affaiblira les exportations. Certains mettent aussi en avant le fait que les grandes plateformes d’armement intègrent toutes sortes de composants qui sont fabriqués dans plusieurs pays. Une pièce est envoyée dans un autre pays pour y subir une transformation. Elle revient ensuite aux États-Unis, où elle est soumise à des droits de douane. Et si cette pièce franchit plusieurs fois la frontière, elle ne bénéficie d’aucune exemption. C’est une première chose.
Ensuite, je pense qu’il y a peut-être aussi plusieurs raisons pour lesquelles le secteur se montre aussi silencieux ou discret. Premièrement, les associations professionnelles se composent de beaucoup de membres différents. Toutes les entreprises ne sont peut-être pas d’accord ou touchées de la même façon. C’est difficile d’atteindre l’unanimité quand il y a beaucoup de situations différentes. Il vaut peut-être mieux rester circonspect. L’AIA, l’Aerospace Industries Association, a écrit une lettre à Jamieson Greer, le représentant au Commerce des États-Unis, dans laquelle elle énumère un certain nombre de préoccupations concernant la politique commerciale et demande de ne pas aller trop loin. L’AIA a envoyé une lettre dans laquelle elle demande une exemption pour des raisons de sécurité nationale.
Arrêtez-moi si je m’éternise, mais ce que j’entends au Capitole et en privé de la part des entreprises de la défense, c’est que le coût des droits de douane va faire monter les prix pour les consommateurs, par exemple dans le cas des produits agricoles. Le consommateur ici, c’est le Pentagone. Et il y a toute une mosaïque de contrats. Certains sont des contrats à prix coûtant majoré, d’autres sont des contrats à prix fixe et le secteur devra probablement absorber le coût des droits de douane à moins d’obtenir une forme d’allégement. Pour les contrats à prix coûtant majoré, il se peut que les coûts liés aux droits de douane se répercutent sur le ministère, ce qui entraînerait une érosion de son pouvoir d’achat. Si les budgets n’augmentent pas, et on semble s’engager dans cette direction, on risque de se heurter à un sérieux problème. L’administration Trump dit vouloir une hausse des dépenses, mais elles vont probablement rester stables.
Roman Schweizer :
J’aimerais ajouter trois choses. Tout d’abord, un chiffre intéressant issu des études sur l’acier et l’aluminium réalisées en 2018 par le ministère du Commerce, dans le cadre de l’enquête au titre de l’article 232. Jim Mattis a envoyé une lettre à Wilbur Ross dans laquelle il expliquait que le département de la Défense n’utilisait que 3 % de la production annuelle américaine d’acier et d’aluminium. Bien sûr, ce n’est pas négligeable quand les prix augmentent de 25 %.
Il y a un autre point intéressant que je vais juste mentionner et qui pourrait ouvrir la discussion sur le budget. Je veux parler des alliés européens, des flux de circulation transfrontaliers et des ventes d’armes américaines à l’étranger. Le secrétaire d’État, Marco Rubio, rencontre ses homologues de l’OTAN cette semaine. Il a fait une déclaration pendant sa conférence de presse avec Mark Rutte, le secrétaire général de l’OTAN. Elle a été publiée et je vais simplement la citer, parce que je la trouve excellente. Elle ouvre probablement aussi une autre question. Voilà ce qu’il a dit : « Quand le moment du départ sera venu, nous voulons qu’il soit clair que nous sommes engagés sur une voie, une voie réaliste, pour que chacun des membres s’engage à consacrer 5 % aux dépenses [de défense] et que cette promesse soit tenue. Cela s’applique aussi aux États-Unis, qui devront revoir leur pourcentage à la hausse. » Marco l’a dit, vous savez que ça va arriver.
Enfin, je suis curieux de voir ce qui va se passer avec le programme qui est probablement le plus impacté. Celui du F-35. Il y a 50 États, six pays, et probablement beaucoup de travail qui est en train d’être réparti. Ce sera intéressant de voir comment ça évolue. Et bien sûr, la période de publication des bénéfices approche à grands pas. Ce sera dans quelques semaines. Les fabricants d’équipement militaire vont sans doute nous parler des répercussions. Aaron, vous vouliez intervenir?
Aaron Mehta :
Oui. Personnellement, je suis très impatient de voir combien d’argent vont rapporter les droits de douane imposés au Territoire britannique de l’océan Indien, dont les seuls habitants vivent littéralement à Diego Garcia, une base militaire américano-britannique. Ça va rapporter gros. J’ai hâte de voir ça.
Roman Schweizer :
Oui, à ce que je comprends, certains pingouins vont aussi devoir payer des droits de douane.
Bien, changeons de sujet. Passons à la deuxième question. C’est une question en trois parties. N’hésitez pas à répondre à celle qui vous tente. Où en est-on du côté du budget? On sait qu’un budget temporaire a été voté pour l’exercice 2025. À mon avis, ce budget ne se situe pas dans la lignée de l’ancien pour le secteur de la défense, parce qu’il comporte toutes sortes de petites mesures spéciales et ponctuelles. On dirait plutôt un projet de loi allégé sur les fonds octroyés à la défense. Le processus de réconciliation est en cours. Le département de la Défense s’apprête à amputer son budget de 8 %. On aura peut-être un budget très allégé à la fin du mois. On verra. C’est un sujet important. Qui veut se lancer en premier pour répondre à cette question?
Aaron Mehta :
Le budget va être très intéressant à cause de cette révision de 8 % que certains considèrent comme une réduction. Le Pentagone affirme qu’il ne s’agit pas d’une réduction, mais si vous regardez ce que disait Hegseth dans sa toute première note, ça ressemble bel et bien à des coupes budgétaires. Il va y avoir des coupes pour certains programmes. Des coupes sont en cours. Au final, il n’y aura peut-être pas de réduction du budget global, mais il y a énormément de confusion au Pentagone quant à ce qui est demandé, et la confusion était à son plus fort dans les six premières semaines qui ont suivi cette note. On ne sait pas si chaque service a déterminé exactement comment il va s’y prendre, si certains services ont simplement dit qu’ils réduiraient le budget de chaque programme de 8 % ou si d’autres ont dit qu’ils supprimeraient tel ou tel programme et qu’ils en renforceraient un autre. Je m’attends donc à un budget un peu plus mouvementé que d’ordinaire. Je pense que dans beaucoup de cas, certains services auront pris des décisions pour se conformer à des directives qu’ils pensaient avoir reçues, alors que ce n’était pas nécessairement ce qui était demandé.
Par conséquent, si le budget est effectivement allégé, il y aura évidemment beaucoup de questions parce qu’on manque de détails. Je pense que le Congrès va réagir assez fortement quand certains programmes vont tout à coup jouer aux montagnes russes. Ce qu’on n’a pas vu beaucoup ces deux derniers mois, c’est une réelle résistance du Congrès envers le Pentagone. Que ce soit lorsque Trump a congédié CQ Brown, lorsque Hegseth a congédié la cheffe des opérations navales ou après l’émission de certaines directives, il n’y a pas eu beaucoup de résistance de la part du Congrès. Les audiences budgétaires et en particulier les demandes de budgets vont être très mouvementées. M. Hegseth va se présenter pour la première fois devant tout le monde et se faire hurler dessus. Et je ne sais pas vraiment à quel point le budget sera dévoilé au moment où se dérouleront ces audiences.
Tony Bertuca :
Pour revenir à la possibilité d’un budget allégé, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre concernant la présentation du budget. Cette administration est très peu conventionnelle. En général, le jour de la présentation du budget, une demi-douzaine de fonctionnaires viennent tour à tour informer des gens comme moi, Joe et Aaron, sur le budget et sur la façon dont ils traitent les demandes. Bien sûr, il faut attendre pour accéder aux documents de justification. Il y a un décalage. Mais ce jour-là, on reçoit beaucoup d’information du département de la Défense et de l’OMB, le bureau de la gestion et du budget. Peut-être qu’ils se sentiront dispensés de les fournir cette année. Cette année, le contenu sera peut-être beaucoup plus léger. Peut-être qu’on aura une brochure numérique ou en papier glacé. Ou le secrétaire à la Défense fera une vidéo qui sera publiée sur X. Ça fait partie des choses que je surveille de près. Comment vont-ils rendre publics les renseignements sur la présentation du budget de cette année? Parce que tout... On pressent une coupure totale avec la façon dont tout se passait auparavant. Je tenais à en parler, parce que ça fait partie des choses qui m’inquiètent.
Joe Gould :
Ce sont tous d’excellents arguments. Je pense que vous pouvez dire à la Banque que Pete Hegseth va faire une vidéo. C’est toujours sa façon de procéder. J’aimerais seulement ajouter que le budget qui est présenté est toujours rejeté, puis le Congrès l’amende ensuite comme il l’entend. Cette fois-ci, je pense que la question reste ouverte. Le Congrès républicain a fait preuve de beaucoup de déférence à l’égard du président. Les parlementaires chargés d’affecter les fonds pour le dernier budget ont vraiment cédé leur pouvoir au Pentagone en lui donnant cette souplesse. Je ne sais pas s’il sera possible de faire marche arrière. Je pense que si le Congrès avait voulu adopter un budget, il l’aurait fait beaucoup plus tôt. Je crois qu’à ce stade, ils n’ont même pas envie de se livrer à cet exercice. On a donc créé une sorte de précédent où le Congrès peut adopter un budget temporaire d’un an et déférer les décisions à la Maison-Blanche. Il se pourrait que le budget soit présenté, puis qu’on se retrouve avec un autre budget temporaire d’un an ou une mesure de financement de ce type.
Aaron Mehta :
Elaine McCusker et Bill Greenwalt, deux analystes du budget de l’American Enterprise Institute, ont écrit un article pour Breaking Defense plus tôt cette semaine. Il s’intitule If Annual Appropriations are Dead, IT’s an Opportunity for Defense. En substance, ils disent exactement ce que Joe vient de dire, c’est-à-dire que les parlementaires chargés d’affecter les crédits budgétaires ont cédé leur pouvoir. Je n’aurais jamais imaginé que ça puisse se produire. Les membres de la commission des crédits budgétaires ont en quelque sorte renoncé. On ne les entend pas dire qu’ils doivent récupérer leurs pouvoirs et s’assurer que l’administration Trump ne puisse pas s’arroger l’affectation des crédits. Ils semblent s’en accommoder. Tout comme les membres de l’American Enterprise Institute, je pense que ça pourrait maintenant changer la donne pour la défense. Il n’y aurait peut-être pas ce flux constant d’autorisateurs, d’affectations de crédits budgétaires, de résolutions provisoires qui prolongent le budget à court terme sans nouveaux départs. Peut-être que ça brise complètement le système. Et pour la défense, ça pourrait fonctionner à certains égards.
Tony Bertuca :
Le dysfonctionnement en guise de réforme du système PPBE de la défense, vous voulez dire?
Aaron Mehta :
Oui. Ça fonctionne. Exactement. C’est une réforme du système PPBE par défaut.
Tony Bertuca :
Le dysfonctionnement du Congrès en guise de réforme du système PPBE de la défense. Oui.
Roman Schweizer :
Je veux aussi faire la jonction entre deux idées, car ça me semble avoir un certain intérêt. On est en plein milieu de la révision du budget pour l’exercice 2026. Dans le même temps, le département de la Défense dispose d’une flexibilité inédite. On est dans la période où ils sont censés établir le budget pour l’exercice 2025. Si vous annulez quelque chose dans le budget pour 2026, pourquoi dépenseriez-vous de l’argent là-dessus dans le budget pour 2025? Je pense donc que certaines décisions concernant des programmes qui sont supprimés vont se refléter dans le budget pour 2025. Ensuite, il va selon moi y avoir une bataille autour de la loi Impoundment Control Act, parce que Russ Vought, le directeur de l’OMB, a évoqué la possibilité d’utiliser un ensemble de mesures d’abrogation, ce qui est tout à fait faisable. Vraiment. Ça pourrait aussi se concrétiser.
Et puis, on se trouve dans une situation étrange avec le projet de loi de réconciliation du parti républicain. À l’heure où l’on enregistre, le Sénat se prépare à aller de l’avant avec son plan budgétaire. Il prévoit 150 milliards de dollars pour la défense. La version de la Chambre des représentants en prévoyait 100. Je crois qu’ils doivent arrêter un chiffre. Si le Sénat décide d’octroyer 150 milliards, la Chambre des représentants devra l’accepter. Je ne sais pas s’il y a une sorte de jiu-jitsu législatif qui permettrait de renverser la situation ou si le mystère va rester entier. Mais les républicains du Sénat pourraient être en mesure de trouver où dépenser 150 milliards de dollars. Est-ce que ça se fera sur 10 ans ou sur une période plus courte? La question est aussi de savoir si cela se fera sur deux ans ou sur quatre ans. Comment vont-ils s’y prendre? Je pense que tout cela se précisera cet été.
J’aimerais aussi souligner quelque chose au sujet de cette révision de 8 %. On va sans doute voir des réductions d’effectifs civils fédéraux combinées à des suppressions de programmes entiers et à la mise hors service de certaines plateformes. Peut-être qu’on aura tout de même des économies de l’épaisseur d’une tranche de salami, pour reprendre l’image du fameux hachoir à viande de Leon Panetta. L’inoubliable hachoir à viande de Leon Panetta. Nous allons clore la discussion sur le budget, mais Joe, je crois que vous aviez une remarque à faire.
Joe Gould :
Oui. Je voulais simplement dire qu’en ce qui concerne les 150 milliards de dollars pour la défense, des faucons du Sénat se sont fait entendre ces dernières semaines pour tenter d’augmenter ce montant. Pete Hegseth a assisté au dîner des républicains au Sénat il y a quelques semaines. C’est un dîner à huis clos, mais on m’a dit qu’il appuyait un budget plus conséquent. Mais hier, en parlant à certains de ces faucons, je pense qu’ils vont se contenter de 150 milliards.
Il y a aussi d’autres questions qui se posent. Au cours des prochains jours, il y aura un marathon législatif qu’on appelle « vote-a-rama ». Le Sénat va présenter son projet de loi sur la réconciliation pour qu’il soit débattu, puis des amendements pourront être proposés. Si des faucons veulent augmenter le budget de la défense, ils pourraient potentiellement proposer un amendement dans ce sens. Le problème, d’après ce que j’ai entendu hier, c’est que cette stratégie pourrait se retourner contre eux. S’ils n’obtiennent pas les 50 votes ou si... Ils vont devoir se débrouiller seuls. À ce que je sache, les démocrates ne sont pas d’accord. Certains républicains ne sont pas forcément d’accord avec un budget plus important, certains ne veulent pas se mettre la Chambre à dos en creusant l’écart ou ne veulent pas se créer des problèmes en devant couvrir 25 à 50 milliards de plus. Je dis cela pour mettre un frein à l’idée que les sénateurs démocrates pourraient être en mesure d’atteindre un chiffre supérieur à 150 milliards.
Roman Schweizer :
Et il va sans dire qu’à mon avis, les gens ne se rendent pas compte de tout ce qui sépare les différentes factions au sein du Sénat. Je considère pourtant le Sénat comme la chambre la plus disciplinée en ce moment, ou du moins comme la plus cohérente par rapport à la Chambre des représentants, où c’est vraiment le Far West. Cette semaine, les représentants ont dû rentrer chez eux à cause du conflit entre M. Johnson, le président de la Chambre, et la représentante Anna Paulina Luna concernant sa proposition de vote par procuration.
Tony Bertuca :
Cette semaine, la majorité vient de réprimer la volonté de la majorité à la Chambre. Qui sait ce qui se passe là-bas?
Roman Schweizer :
Oui. Je persiste à croire qu’en réduisant les impôts, en fermant les yeux et en se servant de la politique actuelle pour éviter de faire exploser le plafond de la dette, on a la combinaison pour réussir un triple salto carpé avec réception parfaite. Si vous êtes un as de la haute voltige, c’est l’équivalent.
Très bien, on va passer à la suite. Je vais vous laisser avec cette image d’un gymnaste en justaucorps. Parmi les sujets d’actualité, il y a évidemment la note de service du département de la Défense annonçant une importante réorganisation et une réduction des effectifs, comme l’a annoncé le secrétaire à la Défense. Ce sont bien sûr les employés civils fédéraux qui sont visés. Croyez-le ou non, le DOGE n’a rien à voir là-dedans. On ne peut pas faire de balado sur la politique à Washington sans mentionner Elon Musk et le DOGE, alors que tout le monde s’installe avec son cocktail préféré. Ce sera fait. Avez-vous entendu quoi que ce soit au sujet des réductions d’effectifs et/ou des perspectives de réforme et de réorganisation au sein du département de la Défense?
Joe Gould :
Oh. À vrai dire, il y a quelque chose qui me hante. Je me rappelle avoir participé à ce balado et minimisé l’impact du DOGE. On pensait qu’ils allaient publier une étude. Je m’en souviens comme si c’était hier. J’ai dit que le DOGE publierait une étude et que ça n’aurait pas grande importance. Je n’ai pas vu venir l’approche radicale de Musk. Je vais donc laisser quelqu’un d’autre entrer dans les détails de cette question sur les réductions.
Roman Schweizer :
Il se pourrait qu’en fin de compte, vous ayez en fait raison. Je crois que la grande question, c’est de savoir quand on verra ce que donne toute cette initiative. Dans ma jeunesse rebelle, j’ai été journaliste, mais j’ai aussi travaillé pour le ministère de la Marine. Il ne fait aucun doute qu’il y a de la marge. Il y a du gaspillage, de la fraude et des abus. Il est certain qu’on pourrait réformer certaines choses et que l’argent pourrait être mieux dépensé, etc. Au bout du compte, on verra ce que ça donne.
Joe, dans le même ordre d’idée, beaucoup d’entre nous ne pensaient pas qu’Elon serait aussi bien accueilli par l’ensemble du groupe républicain au Congrès. Cela dit, mettre fin au gaspillage, à la fraude et aux abus, c’est comme dire qu’on veut guérir le cancer de l’enfant. Tout le monde est pour. C’est impossible d’être contre. Je crois qu’il faut attendre de voir à quoi ressemble le prochain projet de loi sur les dépenses. Ce sera peut-être le test ultime.
Tony Bertuca :
À l’époque, Joe, je me disais qu’ils comptaient peut-être simplement remettre sur pied les systèmes informatiques du gouvernement. Ce sont des gars de la Silicon Valley, c’est un domaine dans lequel ils peuvent vraiment faire la différence. Ils vont remettre sur pied... Mais pas du tout. Je vous comprends, Joe.
Joe Gould :
Oui.
Aaron Mehta :
De mon côté, j’avais raison. Je suis toujours parti du principe que ce qui semblait le plus radical se produirait. Et quand j’ai raison, je me vante. Roman, pour en revenir à ce que vous disiez, je suis à peu près certain que les gens qui travaillaient sur le cancer de l’enfance ont été victimes du DOGE.
Pour ce qui est des réductions d’effectifs civils au département de la Défense, on va voir ce qui va se passer. On va voir qui va être épargné, en fin de compte. Très tôt, du personnel clé pour la sécurité nationale a été mis à la porte puis rappelé dans différentes agences. Les agents de la NSA qui gèrent toutes les ogives nucléaires ont été mis à la porte puis, si je me souviens bien, ils ont réalisé deux jours plus tard qu’ils avaient besoin d’eux. Ils ont essayé de les faire revenir et ils ont eu du mal à les joindre, parce qu’ils avaient confisqué toutes leurs TI et coupé leurs courriels, leur téléphone et tout le reste.
Espérons que le processus sera plus ordonné que celui du DOGE. Ici, ça vient du Pentagone et c’est probablement un signe encourageant, parce que le Pentagone sait quels rôles sont nécessaires pour la sécurité nationale. Un mémo concernant le Texas contenait une longue liste d’exemptions. On va donc voir comment ça va se traduire concrètement. Blague à part, deux de mes collègues les plus brillants m’ont dit qu’on ne sait pas ce qui va se passer, ni à quoi ça va aboutir. Bref, en ce moment, c’est une entreprise vaine que d’essayer de deviner à quoi va ressembler l’avenir dans ce domaine. On n’a pas d’autre choix que d’attendre d’y voir plus clair pour ensuite rassembler les pièces du casse-tête.
Tony Bertuca :
Et le message de la Maison-Blanche à propos des réductions d’effectifs civils, c’est qu’il faut vraiment se concentrer sur les départs volontaires. Il semble qu’avec le programme démission différée, près de 21 000 fonctionnaires vont quitter leur emploi d’ici la fin de l’année sans que personne ne soit congédié. Il s’agit de départs volontaires. Pour ce qui est du gel des embauches... Tant que le gel des embauches est en place, on évite d’ajouter 6 000 emplois civils par mois. Cela dit, on a vu cette semaine une note énumérant des exemptions de tous types, allant des services de garde d’enfants aux... Il y a toutes sortes d’emplois qui sont exemptés. Là encore, c’est difficile de deviner où ça va nous mener, mais le ministère espère clairement qu’il n’aura pas à prendre de mesures trop radicales. Mais tout le monde au ministère dit qu’ils vont devoir faire des coupes. On le sait. On sait que parmi les gens dont ils vont se séparer, au moins 40 % sont des anciens combattants. Ils ne veulent pas prendre de mesures trop radicales à cet égard. Ils le savent très bien.
Roman Schweizer :
D’après mon expérience au sein du gouvernement, je dirais qu’on a déjà vu des cycles de ce type. Parfois, vous perdez des gens très expérimentés qui connaissent bien leur métier et qui occupent des postes importants, et ce savoir-faire et cette expérience partent à tout jamais avec eux. On a aussi vu des répercussions problématiques sur les programmes de recrutement de la marine auxquels j’ai participé, ce qui a provoqué des dépassements de coûts, des retards dans le calendrier, etc. Il y a aussi un effet dissuasif sur le recrutement de nouvelles recrues brillantes et énergiques, que ce soit dans l’ensemble du gouvernement fédéral ou au département de la Défense. C’est impossible autrement. Des gens m’ont dit que leurs enfants avaient dû partir en cours de stage ou pendant leur première année d’essai. Et troisièmement, en toute franchise, même si c’est un peu difficile à admettre, les gens ambitieux, compétents et énergiques finissent par quitter le département de la Défense pour trouver un emploi ailleurs dans le secteur. Reste donc ceux qui partagent le plus petit dénominateur commun, ce qui peut avoir un effet négatif.
On verra, mais une chose est sûre : il va y avoir un impact réel sur la vie et le gagne-pain des gens. Espérons qu’ils géreront ça de façon réfléchie. Il y a un sujet dont on doit parler, même s’il semble que rien n’en ressortira. On a récemment entendu parler du SignalGate. Les noms de Michael Waltz, conseiller à la sécurité nationale, et de Pete Hegseth, secrétaire à la Défense, ont été mentionnés dans Politico me semble-t-il, dans le cadre de l’affaire du GmailGate. Mike Waltz et/ou son équipe du Conseil de sécurité nationale ont fait preuve de négligence en utilisant Gmail pour faire circuler des informations. On sait ce qui s’est passé. On connaît les conséquences. Je sais que la Commission des forces armées du Sénat a évoqué la possibilité d’un examen bipartite. Donald Trump ne veut pas céder sur cette question, mais il me semble que Mike Waltz pourrait se retrouver sans emploi dans trois mois ou passé un délai raisonnable.
Tony Bertuca :
Ce que l’on sait, c’est qu’il n’y aura probablement qu’une seule pression bipartite en ce sens et qu’elle vient du sénateur Roger Wicker, le président de la Commission des forces armées, et de Jack Reed, le démocrate le plus influent. Ils ont demandé à l’inspecteur général du Pentagone d’examiner cette question. En général, l’inspecteur général du Pentagone ne s’attelle pas à ces questions immédiatement. Il prend son temps, qu’il décide d’enquêter ou non. La question est donc en suspens pour l’instant, mais le Capitole s’attend à ce que l’inspecteur général du Pentagone examine la question et rende rapidement compte à Wicker et Reed de ce qui s’est passé. Je pense qu’on doit simplement attendre de voir ce qui va se passer.
On a vu l’impact politique de cette question pendant certaines audiences du Congrès, notamment pendant l’audience de validation de la nomination du lieutenant général à la retraite John Caine. Je pense qu’il ne va pas rencontrer d’obstacles. Il a des démocrates de son côté. Tammy Duckworth a déclaré qu’elle se réjouissait de travailler avec lui, alors qu’elle s’en prend habituellement aux personnes nommées par Donald Trump. Cela dit, il a dû répondre à des questions délicates à cause du SignalGate. On lui a demandé s’il jugeait que l’utilisation de ces canaux de communication était appropriée. Il a essayé d’éluder certaines questions, mais il a finalement déclaré qu’il y avait des moyens de communication appropriés, qu’il n’utiliserait pas autre chose que ces moyens de communication là, et que ce n’en était pas un.
Joe Gould :
J’ajouterais simplement que du côté du Capitole, je ne pense pas que nous ayons vu de critiques virulentes de la part des républicains jusqu’à présent. Beaucoup ont travaillé avec Mike Waltz quand il était membre du Congrès. En ce moment, les retombées politiques sont principalement du côté démocrate. L’un de mes collègues m’a rapporté qu’ils utilisaient aussi Gmail. C’est peut-être un truisme à ce stade, mais sachant que Mike Waltz est un ancien membre de la Commission sur le renseignement de la Chambre des représentants et un ancien militaire, il aurait dû faire preuve de plus de discernement.
Il se trouve que j’étais en vacances quand cette affaire a éclaté. Dans le salon de l’hôtel, il y avait un soldat en permission. Il s’est mis à crier sur le poste de télévision en entendant la nouvelle. Il s’est tourné vers moi et il m’a expliqué qu’il était logisticien et chauffeur de camion. Tout le monde a l’ordre de ne jamais utiliser de plateformes grand public pour transmettre des informations sensibles. Il m’a dit que s’il faisait ce que ces gars-là ont fait, il pourrait dire adieu à sa carrière. Quant à savoir s’il y aura des répercussions politiques, je pense que ça dépendra en partie des conclusions de l’enquête de l’inspecteur général du département de la Défense. Tony a raison de souligner que c’est ce qui se passe. Je pense que certains démocrates voudront peut-être qu’une enquête soit menée, mais ce sera probablement un exercice partisan.
Tony Bertuca :
Je suis sûr que je parle au nom de mes collègues quand je dis que j’ai hâte que mon numéro se retrouve ajouté aux contacts téléphoniques de tous les hauts responsables de la défense.
Aaron Mehta :
Oui. Nos téléphones sont ouverts, si quelqu’un nous écoute. J’aimerais ajouter que Joe a parfaitement raison. Si n’importe quel autre lieutenant-colonel avait fait ce que Waltz et Hegseth ont fait, il aurait été renvoyé. La question ne se pose même pas. Évidemment, c’est différent quand c’est le patron qui le fait. Les règles sont différentes pour les patrons. On sait tous qu’en réalité, c’est le monde dans lequel nous vivons. C’est une critique légitime. J’ai aussi entendu d’autres militaires me dire en levant les yeux au ciel qu’ils seraient virés sans ménagement s’ils faisaient la même chose. Je suis sûr que Tony a dû entendre le même son de cloche d’autres militaires. On débat encore pour savoir si les renseignements sur les frappes étaient confidentiels ou non, mais le simple fait de les partager de cette manière est sans équivoque un motif de renvoi de l’armée.
Il y a un autre aspect qu’il me semble important de souligner. Il faut bien se rappeler qu’indépendamment du fait qu’il y ait ou non des retombées politiques au Capitole, seule l’opinion de Donald Trump compte vraiment. Et selon certaines informations – je crois que Politico a publié un article à ce sujet il y a environ une semaine – Trump aurait discuté de la possibilité de se débarrasser de Waltz à la suite de cette affaire. Pour moi, la question la plus importante est de savoir si ce scandale va continuer à éclipser ce dont Trump veut parler. À un moment donné, va-t-il finir par décider qu’il a assez entendu parler de cette affaire et qu’il faut se débarrasser de Waltz?
Au Capitole, les acteurs de la sécurité nationale ne font pas énormément pression à part Don Bacon, qui est un peu devenu le républicain prêt à briser les rangs dans une certaine mesure sur le thème de la sécurité nationale. Je pense que c’est en partie parce que Waltz est perçu comme l’un des responsables les plus sérieux en matière de sécurité nationale. Il est traditionnellement pro-ukrainien. Il a participé à des discussions sur la défense au Congrès. À mon avis, le sentiment qui prévaut au Capitole, c’est qu’on ne veut pas qu’il soit limogé et remplacé par quelqu’un qui n’a aucune expérience ou qui pourrait avoir des liens avec d’autres pays avec lesquels nous sommes en désaccord. Qui sait par qui Donald Trump pourrait le remplacer? Je pense que les rangs se resserrent autour de Waltz.
Joe Gould :
On a couvert ce sujet et c’est révélateur, parce que parmi ceux qui ont parlé à Trump de la possibilité d’écarter Waltz, on compte JD Vance. Le vice-président est sceptique à l’égard de l’Ukraine et pour un républicain, il a des opinions moins conventionnelles en matière de politique étrangère.
Tony Bertuca :
Et ce qui a été publié dans l’article de Politico a été corroboré par de nombreuses sources anonymes. Il est clair qu’à la Maison-Blanche, on cherche à l’évincer. C’est peut-être de là que s’élèvent certaines voix. De la Maison-Blanche.
Aaron Mehta :
Et dans la conversation sur Signal, JD Vance a demandé pourquoi c’était nécessaire. Waltz a dû forcer les choses. Oui.
Roman Schweizer :
Pour ce qui est de l’utilisation d’appareils non autorisés, j’ai failli recracher mon café quand le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a dit qu’on lui avait installé Signal sur son téléphone quand il est arrivé à la CIA. Je pense que c’est n’importe quoi, mais bref. Peut-être que l’équipe d’assistance technologique de la CIA a des problèmes à régler. Dans tous les cas, c’était une erreur. Ils le savent très bien. Ils n’auraient pas dû... C’était une démonstration inutile de la part de Pete Hegseth. Il n’aurait jamais dû divulguer ce genre d’information sur un forum public, sur un forum non classifié comme celui-là. Ce qui compte maintenant, ce sont les conséquences. Donald Trump ne va pas congédier Mike Waltz, parce que c’est précisément ce que tout le monde veut qu’il fasse. Mais dans trois mois, à moins qu’il ne se passe quelque chose d’extraordinaire, je pense que Waltz sera probablement fini.
On va maintenant faire un petit tour de table rapide. On a parlé de l’audience de validation de la nomination du lieutenant-général Dan « Razin » Caine au Sénat. Je suppose que cette nomination sera validée. Il donne l’impression d’être quelqu’un de très sérieux. C’est un officier trois étoiles de l’Armée de l’air. Il va obtenir sa quatrième étoile, puis prendre sa retraite. Ou plutôt, il va être rappelé et il va recevoir sa quatrième étoile. Vous avez parlé de lui. Il donne l’impression d’être très mesuré. Il coche toutes les cases. Je n’ai pas lu ses réponses aux questions approfondies sur les politiques. Il semble avoir un profil traditionnel, mais aussi entrepreneurial. Il est peut-être favorable à l’utilisation de nouvelles technologies dans la défense ainsi qu’à une réforme. Sa biographie est impressionnante. Il a pris le commandement d’opérations spéciales, il a participé à des opérations de recherche de SCUD, il a collaboré avec la CIA et d’autres agences de renseignements, il a travaillé avec des commandements combattants. C’est un parcours très intéressant compte tenu du contexte mondial. Est-ce que quelqu’un veut s’exprimer au sujet de Caine?
Tony Bertuca :
Oui. Comme je l’ai dit, je remarque qu’il a le soutien des deux partis. C’est un candidat atypique. Il admet que son profil est atypique. Il succède à CQ Brown et à d’autres qui ont été limogés, mais il semble avoir l’appui des démocrates. Je pense que le sénateur Tim Kaine et la sénatrice Tammy Duckworth appuient sa nomination. Il a dû faire très bonne impression. L’un des points qu’ils ont retenus de son parcours, c’est le temps qu’il a passé à travailler avec la CIA, à conseiller la CIA. Cette expérience semble beaucoup plaire à certains démocrates de la Commission des forces armées du Sénat.
Et comme Caine l’a mis en avant dans ses réponses aux questions approfondies sur les politiques, il a aussi de l’expérience dans le domaine du capital de risque. On entend de plus en plus ce discours en ce moment. C’est un sujet récurrent. Tout a commencé sous l’administration Biden avec la création de l’Office of Strategic Capital par le secrétaire d’alors, Lloyd Austin. On parle maintenant d’essayer d’élargir sa portée pour obtenir des prêts garantis par le gouvernement et pour libérer des capitaux privés pour des entreprises non traditionnelles, le but étant de les intégrer dans le secteur de la défense. Je ne sais pas quel rôle va jouer le président des chefs d’état-major interarmées à cet égard, mais il est très haut placé et si c’est important pour lui, on peut raisonnablement penser que ça va devenir une plus grande priorité pour le Pentagone.
Aaron Mehta :
J’ai trouvé très intéressant que juste avant l’audience, le Washington Post publie une entrevue avec le général David Goldfein, l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’air. Ce n’est pas quelqu’un qui s’exprime souvent en public. C’est plutôt quelqu’un d’assez discret. Caine a tout son soutien. J’ai l’impression que le réseau des anciens officiers, un réseau très sérieux, a discuté avec Caine et a décidé qu’il fallait lui apporter son soutien. Je suppose qu’il y a eu ces mêmes discussions avec des membres du Congrès.
Pour revenir à ce que disait Tony, il est assez clair que les sénateurs démocrates ont décidé à un moment donné que Caine avait l’air d’un homme sérieux. Quant au fait qu’il ait porté la casquette MAGA, il l’a nié et il n’y a aucune preuve que ce soit vrai, au-delà de ce que raconte Donald Trump. C’est peut-être quelqu’un avec qui on peut travailler et qui sera une figure sérieuse au Pentagone à un moment où une vive inquiétude plane dans le camp démocrate. Ils ne sont pas très nombreux au Congrès. Alors, pourquoi lui mettre des bâtons dans les roues? Autant lui ouvrir la porte et espérons qu’il apportera de la stabilité. Reste à voir s’il apporte ou non de la stabilité. C’est une autre question. Cela dit, ça semble être le raisonnement.
Joe Gould :
Oui. Pendant cette audience, les démocrates l’ont mis à l’épreuve. La première question qu’on lui a posée, c’était s’il pouvait donner des conseils militaires apolitiques à Donald Trump. Plus tard au cours de l’audience, Mazie Hirono a souligné que d’autres personnes – ce n’est pas une hypothèse, c’est un fait avéré – d’autres personnes dans l’orbite de Donald Trump au Pentagone ont payé le prix pour lui avoir donné des conseils qu’il ne voulait pas entendre. Mark Milley fait maintenant l’objet d’une enquête, son portrait a été retiré des couloirs du Pentagone, ses accès de sécurité ont été révoqués et sa garde rapprochée a été retirée. Des mesures ont vraiment été prises, et je ne parle même pas de Mark Esper.
Il y a aussi une autre histoire qui a circulé et qui a poursuivi Dan Caine. Donald Trump raconte que lorsqu’ils se sont rencontrés en Irak, Caine a mis une casquette rouge MAGA et lui a dit : « Je tuerais pour vous, monsieur ». Pour un officier militaire, une déclaration aussi partisane serait très inappropriée. Caine a répondu très habilement que Donald Trump avait peut-être eu cet échange avec quelqu’un d’autre. Il nie ainsi les faits sans traiter Trump de menteur.
C’est intéressant de voir comment il s’en est sorti pendant cette audience. Il semble avoir un certain instinct politique. Ou alors, il s’était bien préparé. C’est peut-être le résultat de son passage dans la Garde nationale. Les officiers de haut rang ont des interactions avec les gouverneurs des États. C’est peut-être de là qu’il tire son habileté ou ça vient peut-être simplement de son expérience au sein des différentes agences. En tout cas, il s’en est très bien tiré. Comme vous l’avez souligné, des démocrates lui ont exprimé leur soutien. Il est clair qu’il va passer le cap du vote en commission, ce qui se traduira très probablement par une confirmation bipartisane en séance plénière.
Tony Bertuca :
Oui. Le président n’est pas un menteur, mais ce n’était pas moi. Il a fait preuve d’une belle habileté politique pendant l’audience, non? Je crois que les démocrates ont salué sa réponse.
Roman Schweizer :
Je pense que nous pouvons clore le sujet et passer à autre chose, mais ceci dit, à notre époque, le fait que personne n’ait filmé de vidéos ou pris de photos avec son téléphone, le fait qu’on n’ait aucune preuve en vidéo... Je crois qu’on s’entend tous pour dire qu’on aurait vécu des expériences bien différentes à l’université si les vidéos et les photos avaient été autorisées à l’époque, si on avait nos téléphones avec nous. Loin de moi l’idée de sous-entendre que vous êtes aussi vieux que moi. Cela dit, il y avait déjà des Polaroids quand j’étais jeune. Il existe peut-être des preuves compromettantes prises avec un Polaroid, mais certainement aucune où l’on voit une casquette MAGA. Ça n’existait pas à l’époque.
Je crois qu’on pourrait revenir sur le SignalGate et sur les messages du type : Au fait, on est en train de bombarder le Yémen, au cas où personne ne serait au courant. Et on a des B-2 stationnés sur la charmante île tropicale de Diego Garcia. Si vous ne savez pas où ça se trouve, je vous invite à regarder sur une carte. J’ai connu des gens qui étaient en poste là-bas. Apparemment, c’est super pour la pêche et c’est d’un ennui mortel. On a aussi un porte-avions là-bas, un deuxième porte-avions qui se rend dans la région et encore un troisième, l’USS Nimitz dans le Pacifique Ouest. C’est presque à deux pas. On dirait qu’il y a du mouvement, tout à coup. Chose étonnante, on en a appris davantage sur les opérations au Yémen avec cette discussion sur Signal que dans les communiqués du département de la Défense ou du Commandement central. Je trouve ça étrange que le sujet soit complètement occulté dans les médias. En tant que journalistes, est-ce que vous trouvez ça un peu étrange, vous aussi?
Tony Bertuca :
Oui. Ce que l’on observe et ce qui a été exprimé dans la discussion sur Signal, c’est qu’ils promettent que cette opération va se terminer dès que les Houthis cesseront les hostilités. Ils savent qu’une opération comme celle-ci est politiquement controversée, surtout compte tenu du programme électoral du président et de ce autour de quoi la base du parti a commencé à se rallier, à savoir la fin des guerres qui s’éternisent et des interventions au Moyen-Orient. Ce n’est pas quelque chose qu’ils veulent célébrer et apparemment, ils n’ont pas envie d’encombrer l’opinion publique avec beaucoup de détails. Je pense que ça explique en grande partie le peu d’information à ce sujet. Pendant la première conférence de presse de Sean Parnell, ou plutôt la deuxième, on lui a demandé pourquoi cette opération n’était pas illimitée dans le temps. On lui a demandé s’il était certain que cette opération n’allait pas s’éterniser. En réalité, la fin de cette opération n’est pas définie parce qu’on s’attend à ce que les Houthis déposent les armes. Je ne pense pas qu’ils veulent en parler publiquement.
Roman Schweizer :
J’aimerais faire une autre observation. Israël est de retour à Gaza. Israël a rompu le cessez-le-feu ou plutôt les deux belligérants l’ont rompu, mais les Houthis n’ont pas tiré sur Israël, contrairement à ce qu’ils avaient annoncé. Je n’ai pas non plus entendu parler d’attaques contre des navires, mais à moins que quelqu’un dans la région ne les signale, on ne peut pas savoir.
Bien sûr, je présume que nous sommes à la veille d’un bouleversement majeur dans cette région. Je ne fais pas partie de groupes de discussion qui me permette de l’affirmer, mais je m’attends à un changement de régime ou à un changement majeur en Iran au cours des 18 prochains mois. Je dis 18 mois, mais comme je dis ça depuis trois mois, on se rapproche maintenant plus de 15 mois.
Des sanctions ont été imposées. L’administration Trump sanctionne les entreprises russes et chinoises qui soutiennent le régime iranien. Le président Trump a envoyé une missive à l’Ayatollah. Il a répondu. On verra où ça nous mène. La seule chose que je dirais, c’est qu’il y a une opportunité de remodeler complètement le paysage au Moyen-Orient comme ça n’arrive qu’une fois par génération. Je pense que Trump aimerait beaucoup voir les Saoudiens reconnaître Israël et que les deux pays respectent les accords d’Abraham. Il suggérerait certainement qu’on lui décerne un deuxième prix Nobel de la paix, après un premier pour avoir mis fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Le deuxième point, qui est tout aussi pertinent, c’est que Donald Trump ne veut pas que l’Histoire se souvienne de lui comme le président qui a laissé l’Iran se doter de l’arme nucléaire sous son mandat. Et c’est certainement ce qui va se produire si rien ne change au cours des quatre prochaines années. D’une façon ou d’une autre, comme le dirait Donald Trump, il va y avoir un bouleversement.
Très bien. On va conclure sur un petit sujet d’actualité, même si la nouvelle commence un peu à dater. L’armée de l’air s’est dotée d’un nouvel avion de chasse, le F-47 issu du programme Next Generation Air Dominance. Certains pensent qu’il a été baptisé ainsi en l’honneur du 47e président. L’armée de l’air dit que c’est un hommage au P-47. Ou peut-être que c’était le chiffre correspondant à la version de cet avion. L’armée de l’air aurait pris un engagement important à l’égard d’un avion de chasse piloté. Je ne pense pas avoir vu cette nouvelle dans l’une de vos publications, mais un journaliste a suggéré publiquement que la marine était sur le point de choisir une entreprise pour son programme F/A-XX. Si ça se confirme, ça changera peut-être les choses au salon Sea-Air-Space la semaine prochaine. Très rapidement, avez-vous quelques mots à dire sur les grands programmes d’avions de chasse?
Aaron Mehta :
Oui, je pense que l’armée de l’air a très bien joué ses cartes. Ils sont entrés dans le bureau de Donald Trump en lui disant que Joe Biden avait tenté de tuer le projet et qu’il avait l’occasion de sauver la mise après les mauvaises décisions de Biden. Ils ont peut-être tourné autour du pot concernant le F-47, mais le général Alvin a été très clair sur le lien avec Donald Trump. L’armée de l’air n’aurait pas pu mieux s’y prendre pour obtenir l’avion de chasse qu’elle voulait. Il est évident que le fait de choisir Boeing plutôt que Lockheed a d’énormes conséquences. Je pense qu’on ne connaîtra pas toutes les ramifications tant qu’on n’aura pas vu à quoi ressemble le F/A-XX, l’avion de combat de la marine. On ne sait pas s’ils vont bientôt le dévoiler, mais on aura alors une vue d’ensemble de l’industrie. C’est énorme. C’est le plus gros contrat aéronautique de la dernière décennie, depuis le B-21. Ce projet va redessiner tout le paysage militaire et tout le secteur.
Tony Bertuca :
Je pense que c’était le moment pour lui de montrer s’il est un grand soldat ou un petit soldat. Monsieur le président, vous avez l’occasion de prendre une décision majeure. On tente de lancer un grand programme pour l’armée de l’air, mais pour l’instant, on nous en a empêchés. Qu’est-ce que vous allez faire? Il a pressé la détente.
Joe Gould :
Je vais prendre une direction un peu différente, un peu plus politique. Eric Schmitt, le sénateur du Missouri qui siège à la commission des forces armées, aurait selon les médias locaux joué un rôle dans la conclusion de l’accord avec Boeing. À mes yeux, c’est l’une des personnalités les plus intéressantes du Sénat. C’est l’ancien procureur général du Missouri. Il est très proche de JD Vance et de cette aile du parti. Il siège à la commission des forces armées. Il est allé à Munich. Je pense qu’il faut garder un œil sur lui.
Roman Schweizer :
Très bien. Je vais juste ajouter deux points. D’abord, il me semble important de souligner qu’il s’agit d’un programme d’avions de chasse pilotés. Malgré tout le battage médiatique autour d’Elon, des drones, des nouvelles technologies, des nouvelles entreprises émergentes et de l’IA, c’est un programme d’avions de chasse pilotés. L’armée de l’air s’est engagée dans un programme d’avions de chasse avec des pilotes aux commandes. Je pense que c’est important et je pense que c’était la volonté des généraux et de l’armée de l’air, même si le projet a été retardé. Les militaires ont donc obtenu ce qu’ils voulaient.
Deuxièmement, on va voir comment évolue le programme F/A-XX. Le budget a été considérablement réduit. Les spécifications ont été revues à la baisse. Je ne vois pas comment on peut mettre au point un tout nouvel avion de chasse dans ces conditions. Je dirais simplement que... et c’est un passionné d’aviation qui vous parle. Si vous prenez un Super Hornet et que vous embarquez des missiles AIM-174, qui sont en réalité la version air-air des missiles sol-air Raytheon SM-6, vous obtenez quelque chose qui ressemble fort à un Tomcat équipé d’un missile AIM-54 Phoenix. C’était autrefois l’avion de chasse de défense aérienne de la flotte.
Tout cela ne serait-il donc qu’un moyen pour Boeing de développer un avion Block III semi-furtif, équipé d’un nouveau moteur, une version encore plus agressive d’un Super Hornet? J’ai vu en ligne qu’on l’avait baptisé « Murder Hornet ». Ce serait phénoménal. On aurait un Murder Hornet équipé de missiles air-air à longue portée. C’est exactement le genre de chose dont on a besoin pour la défense aérienne de la flotte. Je garderais à l’œil la possibilité que cet avion s’inspire du Super Hornet. Bien sûr, il se peut que je me trompe complètement, mais ça arrive. Je vise haut, tout comme Aaron. Si je me trompe, personne ne s’en souviendra.
Très bien. Merci à tous. On va devoir conclure. Évidemment, il s’est passé beaucoup de choses depuis notre dernier enregistrement et la situation continue d’évoluer à l’heure où l’on se parle. Merci à tout le monde qui nous écoute. Messieurs, merci de vos observations. Nous vous retrouverons très bientôt. Merci beaucoup.
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Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer s’est joint au Groupe de recherche de Washington de TD Cowen en août 2016 pour s’occuper des questions de politique de défense. Il a auparavant occupé des postes chez Guggenheim Securities et MF Global. Le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen a récemment été nommé premier dans la catégorie Institutional Investor Washington Strategy. Le Groupe a toujours été classé parmi les meilleures équipes de macro-politique au cours de la dernière décennie. M. Schweizer compte plus de 15 ans d’expérience à Washington (D.C.), où il a occupé les postes de représentant officiel des acquisitions gouvernementales, de consultant sectoriel et de journaliste.
Avant de se joindre au Groupe de recherche de Washington, il était un professionnel en acquisition dans le cadre du programme Littoral Combat Ship de la U.S. Navy. Auparavant, il dirigeait une équipe qui fournissait un soutien stratégique en matière de communications au Congrès et dans les médias aux hauts dirigeants de la Navy dans le cadre de programmes d’acquisition de navires de grande envergure. M. Schweizer a également offert des conseils sur les secteurs de la défense, de l’aérospatiale, de la sécurité intérieure et des marchés technologiques aux clients de Fortune 100 au nom de DFI International et de Fathom Dynamics LLC.
Il a été publié dans Inside the Navy, Inside the Pentagon, Armed Forces Journal, Defense News, ISR Journals, Training and Simulation Journal, Naval Institute’s Proceedings et Navy League’s Seapower.
M. Schweizer est titulaire d’un baccalauréat en histoire de l’American University de Washington (D.C.).