La course jusqu’au fil d’arrivée : les catalyseurs pour le reste de l’année
Animation : Roman Schweizer, directeur général, Groupe de recherche sur Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer, analyste, Géopolitique et Défense, Groupe de recherche sur Washington de TD Cowen, accueille une brochette de journalistes vedettes pour discuter des grands incontournables à Washington et des catalyseurs potentiels pour le reste de l’année. Plus précisément, nous parlons des récents commentaires de l’administration au sujet de l’acquisition d’une participation dans des sociétés de défense par le gouvernement fédéral et d’enjeux à venir, dont la National Defense Authorization Act pour l’exercice 2026, les finances, les résolutions de continuité, les risques liés à la paralysie et les annulations de crédits ainsi que des réalisations importantes dans certains programmes : l’avion de combat collaboratif de General Atomics, le bombardier B-21 de Northrop Grumman et la mégafusée Starship de SpaceX.
| Chapitres: | |
|---|---|
| 1:54 | Résolutions de continuité et risques liés à la paralysie |
| 7:30 | Perspectives pour la NDAA pour l’exercice 2026 |
| 11:50 | Participation du gouvernement dans des sociétés de défense : défis et probabilité |
| 19:25 | Plan de dépenses à venir du département de la Défense au titre de la One Big Beautiful Bill Act |
| 24:35 | Réflexions sur le « Dôme d’or » |
| 31:20 | Réalisations dans différents programmes : avion de combat collaboratif, bombardier B-21 et mégafusée Starship |
Ce balado a été enregistré le 28 août 2025.
[MUSIQUE]
ROBERT WALL : Si le département de la Défense a essentiellement carte blanche pour dépenser l’argent comme bon lui semble, je pense qu’il sera très difficile pour un chef des finances de dire, oui, allez dépenser 1 milliard de dollars pour une facilité parce qu’on pense que, dans trois ans, cet argent sera là. C’est un pari très risqué.
ROMAN SCHWEIZER : À l’affût de l’information qui circule du département de la Défense au Congrès et de la Maison-Blanche à Wall Street, le balado « Ce qu’il faut savoir sur la sécurité nationale » présente sans filtre des discussions et des prévisions éclairées sur les principaux enjeux de l’heure en matière de sécurité nationale et de défense.
Bienvenue au balado « Ce qu’il faut savoir sur la sécurité nationale ». Nous avons une table ronde de journalistes pour discuter des principaux enjeux de sécurité nationale à Washington et voir à quoi s’attendre au cours des prochaines semaines, alors que le Congrès reprend ses séances et que ce sera la course jusqu’à la fin de l’année.
Je suis en compagnie d’une brochette aussi étincelante que chevronnée de commentateurs et de journalistes : Tony Bertuca d’Inside Defense, Joe Gould de Politico, Aaron Mehta de Breaking Defense et Robert Wall d’Aviation Week. Ils couvrent Washington et le Pentagone depuis des décennies et sont aussi bien informés que n’importe qui en ville. Merci encore de nous rejoindre. Allons-y.
Messieurs, merci beaucoup de vous joindre à moi pour cet épisode d’août du balado « Ce qu’il faut savoir ». Au départ, j’avais pensé qu’il s’agirait d’une sorte d’aperçu de fin d’année des événements à Washington. Mais il y a eu beaucoup de nouvelles sur de nombreux sujets dont on va certainement parler.
On ne va pas parler de la nouvelle image de marque de Cracker Barrel ni de Taylor Swift. Je présente mes excuses aux auditeurs qui s’attendaient aux dernières opinions de certains des meilleurs analystes de l’aérospatiale et de la défense de Washington. Ici, on va parler d’autre chose, et je suis certain que vous pourrez les dénicher ailleurs. Ici, on va parler des manigances et des perspectives de Washington, qui sont nombreuses.
Pour commencer, chaque année, c’est le début d’une nouvelle année. Le 1er octobre, jour de l’An, le gouvernement doit avoir un budget. Il doit être opérationnel.
Je ne sais pas. Peut-être que l’un d’entre vous peut me dire pendant combien de jours le Congrès peut délibérer en septembre. C’est probablement quelque chose de ridicule, comme 14 ou quelque chose comme ça, pour faire passer une résolution permanente. Les projets de loi de crédits ne seront pas terminés. Bon, on va commencer par ça. Quelles sont les chances d’une résolution permanente ou d’un blocage le 1er octobre? Joe, voulez-vous intervenir?
JOE GOULD : Et bien, quelles sont les chances d’une résolution permanente? On s’attend toujours à ce qu’il y ait une résolution permanente le.... Je ne me souviens pas. En fait, je ne crois pas que ce soit jamais arrivé depuis que je suis la vie du Congrès qu’il n’y ait pas de résolution permanente en début d’exercice.
Je suppose que la nouvelle dynamique en ce moment est que le Directeur du Bureau de la gestion et du budget, Russ Vought, a tenté une manœuvre qui permettrait à la Maison-Blanche d’annuler des dépenses fédérales sans l’approbation du Congrès. C’est ce qu’on appelle une rescision de poche.
Normalement, la Maison-Blanche envoie au Congrès une demande de récupération d’argent. Les législateurs ont alors une certaine période, par exemple 45 jours, pour dire oui ou non. S’ils ne le font pas, l’argent doit tout de même être dépensé. Mais ce qui se passe ici, c’est que si la Maison-Blanche fait la demande, les fonds peuvent être traités comme étant expirés, peu importe ce que fait le Congrès.
Le problème, c’est que les démocrates considèrent qu’il s’agit d’une tentative de sabotage des négociations bipartites afin d’éviter la paralysie du gouvernement. Ils fulminent. Certains républicains ne sont pas ravis non plus. Et je dirais que, dans l’ensemble, ça a plutôt nui au processus d’épluchage habituel des projets de loi de crédits par les républicains et les démocrates. Ces négociations ont été quelque peu gâchées. Et ça augmente le risque d’une paralysie gouvernementale.
ROMAN SCHWEIZER : Aaron ou Robert, vous voulez ajouter quelque chose?
AARON MEHTA : Comme d’habitude, je m’en remets toujours à Joe pour ce qui est des machinations insensées au Congrès. J’aimerais juste dire, pour faire écho, quelles sont les chances d’une résolution permanente à 100 %? Quelles sont les chances d’une résolution permanente d’ici décembre? Probablement 95 %. Il semble que l’idée est toujours : vous revenez de l’Action de grâces, puis vous déterminez si une résolution permanente ira jusqu’en janvier ou s’il y aura une paralysie plus ou moins marquée.
Je ne peux pas imaginer que l’administration Trump souhaite une paralysie du gouvernement au cours de sa première année complète au pouvoir, ou presque complète. Mais, avec Russ Vought au Bureau de la gestion et du budget et avec les drôles de dynamiques au Capitole, où les républicains font beaucoup de bruit, mais finissent par se rallier à ce que dit la Maison-Blanche, ça semble vraiment être au moins sur la table.
Encore une fois, quand vous contrôlez toutes les chambres du Congrès, généralement vous évitez une paralysie du gouvernement. Mais nous vivons une période inhabituelle, et je ne pense pas qu’on puisse exclure cette option. À la même période l’an dernier, si quelqu’un avait demandé s’il y aurait une résolution annuelle permanente, la réponse aurait été, bien sûr que non. Ils trouvent toujours une solution. Et bien, on a eu une résolution annuelle permanente. Pour moi, il faut penser que tout est possible pour le moment.
ROMAN SCHWEIZER : Oui, Je vais un peu pinailler, parce que je ne suis pas vraiment certain que cette paralysie se produira. Je pense que Russ Vought rêve la nuit d’une paralysie éternelle. Et il y aurait toujours des services essentiels de défense et des services gouvernementaux. Ils pourraient choisir ce qui n’est pas essentiel. Et c’est essentiellement ce qu’ils ont fait.
Je pense que ce qui est vraiment intéressant, c’est comment ça se passe avec Chuck Schumer, parce qu’il a fait l’objet de beaucoup de critiques la dernière fois pour ne pas avoir paralysé le gouvernement, pour avoir laissé les républicains obtenir ce qu’ils voulaient. Pour une raison ou une autre, tout le monde semble croire qu’une paralysie est une bonne politique pour eux.
J’ai l’impression qu’il y aura une paralysie. Mais je pense aussi que la question est .... soyons clairs. S’ils décidaient simplement d’une résolution annuelle permanente le 1er octobre et qu’ils approuvaient tous les projets de loi, ce serait probablement un bon scénario. Mais s’il y a des résolutions permanentes intermittentes qui nous mènent jusqu’en mars, du moins du point de vue de la défense, cela crée une incertitude terrible.
Plus vite l’incertitude est levée, même si ce n’est que partiellement, c’est quand même mieux que l’incertitude. Alors, je pense que pour les républicains, l’idée de rescisions à répétition... ils ne vont pas promettre de s’en passer de quelque façon que ce soit qui satisfasse les démocrates. Et l’idée d’un deuxième projet de loi de réconciliation, pour au moins essayer de faire passer certaines des choses qui ont été retirées par les Sénateurs, c’est leur temps.
S’ils ne le font pas et bien c’est perdu. Je pense qu’ils vont essayer d’en faire passer le plus possible avant les élections de mi-mandat. Robert, je sais que vous y avez réfléchi, pas vrai?
ROBERT WALL : Je me pose parfois des questions à ce sujet dans le contexte actuel. Il y a certaines choses dont on parle avec la résolution permanente, la raison pour laquelle c’est vraiment difficile, ce qui rend la situation difficile à prédire, les problèmes de nouveaux départs et ce genre de choses. Et je me demande, dans quelle mesure nous vivons avec les codes de pensée de l’ancien monde?
On va avoir une résolution permanente, et est-ce que c’est vraiment important? Ils vont faire ce qu’ils veulent de toute façon, dans une certaine mesure, parce que personne ne dit non. Je pense qu’il y a quelques mois, bon nombre d’entre nous se disaient : « Attendez d’être en août, septembre, quand des réductions seront apportées à des programmes qui comptent pour les gens dans les États rouges. Et soudain, le Congrès reprendra en partie les cordons de la bourse. » Jusque là, on ne voit rien de ce côté, et je ne suis pas certain qu’on verra quoi que ce soit.
ROMAN SCHWEIZER : Vous avez tout à fait raison. C’est un processus d’affectation de crédits très atypique. Je pense que les membres des commissions des crédits ont renoncé à beaucoup de leurs pouvoirs. On l’a vu avec la réconciliation.
Dans le domaine restreint de la défense, nous avons un projet de loi d’autorisation de la Défense nationale, géré par les commissions des forces armées. La Chambre a son projet de loi. Le Sénat doit la voter, puis ensuite aller en commission mixte. Et la tradition annuelle serait de le faire avant la fin de l’année. Le mieux c’est qu’on laisse Joe nous faire part de ses réflexions à ce sujet, puis on enchaînera l’un après l’autre.
JOE GOULD : Oui, D’abord, les membres du Congrès vont bientôt revenir à Washington, et ce sera alors l’heure des amendements. Des centaines d’amendements seront apportés au cours des prochains jours. À la Chambre des représentants, la Commission du Règlement a fixé la date limite au 28 octobre.
On va voir jusqu’où les questions de guerre culturelle vont surgir. Dans la NDAA de la HASC, je ne sais pas si quelqu’un d’autre a remarqué la hausse. Mais pour moi, c’était frappant de voir à quel point ils ont contourné beaucoup de questions difficiles. Les hausses de la NDAA ont été assez exemptes de psychodrames.
Mais le processus du Sénat est différent. Il y a maintenant cette dynamique avec le Freedom Caucus de la Chambre des représentants et d’autres partisans de la ligne dure, qui veut que le projet de loi soit truffé d’amendements partisans pour qu’il soit adopté par ces super conservateurs. Et ça crée un frein lorsqu’ils essaient de négocier les projets de loi entre la Chambre des représentants et le Sénat.
Et on verra un processus semblable au Sénat, au moins pour ce qui est d’une flopée d’amendements qui vont être apportés. Je veux dire, ce type d’amendements radioactifs pour les démocrates est moins probable au Sénat, bien qu’on puisse en voir quelques-uns.
ROMAN SCHWEIZER : Tony Bertuca, votre opinion sur la NDAA et ses perspectives?
TONY BERTUCA : Oui, bien sûr. Je sais que les passionnés d’acquisition de matériel de défense sont sur le qui-vive, car nous vivons une période où nous avons deux mesures de réforme des acquisitions différentes, mais connexes, associées aux projets de loi. Du côté de la Chambre, il y a le Speed Act, qui était très bipartisan et qui a reçu beaucoup de soutien. Et côté Sénat, il y a le Forged Act, qui bénéficie d’un soutien bipartisan.
Ce qu’on voit, c’est qu’il y a beaucoup de... L’amiral Grady, vice-chef des chefs d’état-major, a utilisé le terme « momentum » hier à propos de la réforme des acquisitions par le Congrès parce que le Capitole le veut. Il y a des gens haut placés au Pentagone qui veulent faire bouger les choses. Il y a la nouvelle note de service qui a mis fin au processus du système d’intégration de développement des capacités conjointes (JCIDS) du bureau de Feinberg, le secrétaire adjoint à la Défense.
Je pense que la NDAA a beaucoup à dire cette année sur la réforme des acquisitions et sur la façon de combiner ces deux projets de loi, Speed et Forged.
ROMAN SCHWEIZER : C’est exact. Ce sera intéressant de voir la suite. Je sais que l’industrie s’intéresse beaucoup à la façon dont ce système change et comment il touche les acteurs traditionnels, les nouveaux arrivants, les technologies de défense ou les produits non traditionnels, etc.
Et je pense qu’il y a une préoccupation, ou du moins l’une des préoccupations dont j’ai entendu parler, c’est que cela crée presque deux systèmes d’acquisition différents ou deux règles différentes pour les grands acteurs. Les sociétés à grande capitalisation, celles qui sont souvent dans la course, sont traitées d’une façon, et les sociétés technologiques non cotées ou les nouveaux entrants financés par du capital de risque sont traités d’une autre façon. Il faudra voir comment le Congrès et le département de la Défense traitent cette réforme.
TONY BERTUCA : Et il y a beaucoup de préoccupations à ce sujet, sans vouloir ouvrir une nouvelle discussion là-dessus. Mais après les commentaires de Lutnick sur CNBC, le monde en entend beaucoup parler. Bon, et que se passe-t-il si le gouvernement prend une participation dans une entreprise et pas dans une autre? Certaines entreprises seront-elles traitées différemment? Comment les sociétés technologiques seront-elles traitées? Qu’est-ce qui se passe?
Ce sont des préoccupations que le secteur, je pense, a toujours eues à un certain niveau. Mais ce n’est peut-être pas le moment de paniquer pour tout le monde. Mais il y a eu des réunions et des appels téléphoniques à ce sujet que je qualifierais de très animés.
ROMAN SCHWEIZER : Eh bien, vous avez déjà répondu à ma question, parce que c’est certainement quelque chose que nous voulions approfondir, la privatisation du secteur de la défense et ce que cela signifie.
Ce qui est intéressant pour moi, c’est que si vous regardez ce que l’administration a fait, et je l’ai en quelque sorte exprimé dans une note cette semaine, c’est qu’elle a eu son mot à dire sur l’acquisition de US Steel avec l’idée d’une action en or. Et c’était en quelque sorte lié à ça.
Ensuite, il y a eu l’investissement dans MP Materials, qui peut se comprendre. C’est un secteur un peu stratégique, qui a besoin d’un certain soutien des prix et de garanties pour, je suppose, avoir un modèle d’affaires viable. Ensuite, il y a eu les 15 % des ventes de semi-conducteurs H20 de Nvidia à la Chine reversés au gouvernement et tout ce qui va avec. Et puis, bien sûr, l’investissement dans Intel, dont je pense que les gens discutent toujours. Et maintenant, ça va durer.
Pour être clair, Lutnick a parlé de Boeing, de Palantir et de Lockheed. Je suis certain que les investisseurs de ces sociétés ne sont pas particulièrement enthousiastes à cette idée, même si j’ai entendu des points de vue divergents. Cela soulève toute une série de questions.
Deux choses que j’ai entendues, toutefois, c’est que, premièrement, du moins à un certain niveau, le département de la Défense semble sérieux à ce sujet et que cette idée circule depuis quelques semaines. Je me demande si vous avez des nouvelles fraîches à ce sujet? À ma connaissance, le département de la Défense n’a encore rien dit.
Il se trouve que j’ai rencontré Chip Roy, Représentant du Texas, dans les studios de CNBC ce matin, et il m’a dit que c’était plutôt une mauvaise idée. Il sera donc intéressant de voir, lorsque le Congrès reprend ses travaux, comment l’idée sera combattue. Rand Paul a été très franc au sujet d’Intel. Avez-vous quelque chose à ajouter?
TONY BERTUCA : Oui, Avant de céder la parole à mes collègues, je dirais que personne au sein du ministère ne confirme officiellement que ces discussions se tiennent véritablement. Mais ce que j’ai entendu, c’est que beaucoup de gens... Il y a des gens au Capitole qui me disent, vous savez, si vous lisez les commentaires du secrétaire au Commerce, Lutnick, ils ont un sens particulier.
Mais si on regarde comment il a transmis ce message et qu’on regarde l’extrait, quelle est véritablement l’ampleur de l’affaire? Avait-il l’air si sérieux? Il rappelle beaucoup le président à cet égard. Parfois, il improvise un peu. Ce n’est peut-être pas planifié.
C’est peut-être les conversations qu’il a qualifiées de « monstrueuses »? Je ne sais pas ce que ça signifie. Mais il y a beaucoup de scepticisme. C’est ainsi que je vois les choses. Je n’ai donc reçu aucune confirmation de haut niveau sur le contexte, du genre, oui, c’est un feu vert. Donc, je ne sais pas.
JOE GOULD : Je suis d’accord avec Tony, dans le sens où je n’ai entendu personne le confirmer. J’ai regardé moi-même l’extrait et j’ai écouté tous les commentaires de Lutnick. Je voulais vraiment comprendre, quel était le contexte?
C’est vraiment difficile avec cette administration de décider ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Et parfois, les deux choses peuvent être vraies en même temps. On a un président qui improvise beaucoup, qui a créé des politiques à la volée, en direct et selon la réaction qu’elles suscitent. Et il est possible que quelqu’un comme Howard Lutnick lance une idée, ou que des gens lancent une idée à la télévision lorsqu’ils savent que Trump regarde.
Et ce qui est intéressant, je pense, de la part de Lutnick, c’est que le peuple américain fait une mauvaise affaire. C’est de l’argent pour rien. L’administration Biden était stupide parce qu’elle avait donné une subvention gratuite à Intel. Tout l’argent que nous... l’argent des contribuables qui va à Lockheed, qu’est-ce que les Américains en retirent?
Eh bien, en tant qu’observateurs de longue date, nous savons ce que le peuple américain récupère. Ils achètent des armes. Ils achètent des titres. C’est une opération. Comment exercer un contrôle sur Lockheed? On lui verse de l’argent pour faire des choses. C’est un monopsone, où le gouvernement est le principal client.
Je pense que pour un public qui connaît bien la défense ou Wall Street, ça ne tient pas vraiment la route. Ce n’est pas comme si Lockheed avait des difficultés, comme Intel, qui a du mal à obtenir des capitaux. Lockheed rachète des actions. S’ils avaient de la difficulté à obtenir de l’argent, ce n’est pas vraiment ce qu’ils feraient.
Il y a une certaine logique populiste, du moins au sein de l’administration Trump, qui me suggère, pour tous les exemples que vous avez cités, Roman, qu’ils pourraient... Pourquoi pas cette entreprise maintenant?
AARON MEHTA : Oui, Je ne veux jamais écarter quoi que ce soit, comme Joe l’a dit. Comme on l’a dit plus tôt, tout est sur la table, et on a vu des choses qui sont lancées à la télévision finir par devenir une politique lorsqu’elles parviennent au président.
Cela dit, je me pose des questions. C’est de la pure spéculation. Personne ne m’a jamais dit ça. Joe et moi travaillions ensemble lorsque Trump a remporté sa première victoire. Et la période, et Joe s’en souvient bien, entre les élections de novembre et janvier, en 2016, 2017, où tout à coup, tous les chefs de la direction des entreprises de défense venaient à Mar-a-Lago pour rencontrer Trump et lui essayait de négocier des accords.
Rappelez-vous : « Marillyn Lockheed... » notre grande amie, « Marillyn Lockheed. » Il est tout à fait possible que ce soit, intentionnellement ou non, peut-être que ça se terminera de cette façon, une tactique pour inciter les entreprises à commencer à conclure de meilleurs accords avec le gouvernement pour dire, en gros, soit vous acceptez de recevoir moins d’argent et de nous en donner plus, ou on va vous menacer de vous reprendre ou de prendre une part de votre capital et d’avoir un plus grand pouvoir décisionnaire.
Encore une fois, je ne sais pas si c’est le cas ici, mais ça me rappelle que Trump intervient directement et qu’il modifie le texte des contrats pour certains de ces grands programmes, et, franchement, en faisant très peur à ces entreprises que le Pentagone a pu utiliser à l’époque pour de meilleurs contrats par la suite.
ROMAN SCHWEIZER : Mais pour être clair, le gouvernement peut jouer un rôle et joue un rôle traditionnel quand il co-investit dans les immobilisations ou une partie des contrats. Il s’agit d’investissements partagés. S’il y a un contrat à long terme de plusieurs années, il y a des dispositions aux termes desquelles des économies de 10 % doivent être réalisées sur les contrats et autres.
Alors, je pense qu’il y a certainement cette idée, et qu’il devrait y en avoir, si le gouvernement donne à une société la stabilité et des projections de revenus à long terme. Ça devient difficile lorsqu’on commence à penser à des participations en actions et à jouer un rôle important, peut-être en ayant un siège au conseil d’administration, dans la gouvernance d’entreprise ou un traitement préférentiel.
Imaginez, si le gouvernement détenait une participation dans Lockheed, mais pas dans Boeing et que les deux sociétés étaient en concurrence pour un contrat. Il y a tout un tas de questions. Malheureusement, on ne va pas faire tout ce balado sur ce sujet.
Et encore une fois, pour le moment, j’allais dire, c’est peut-être comme pour le Groenland. Mais les Danois ont récemment fait des déclarations sur l’influence des États-Unis au Groenland. On va peut-être considérer le Canada comme le 51e État, quelque chose dont on a parlé, mais qui pourrait ne pas se produire dans un avenir proche.
J’aimerais accélérer. Une chose à laquelle je m’attendais beaucoup, que j’attendais, que j’attendais avec impatience, c’est que le Congrès avait donné des devoirs au département de la Défense dans le cadre de la réconciliation. Il était censé mettre en œuvre un plan de dépenses fondé sur les fonds de l’OBBA.
Je vais faire une chose : la prérogative d’animateur. Je vais saisir le micro pour un instant. Je déteste le terme « OBBB », « One Big Beautiful Bill », parce qu’il s’agit maintenant d’une loi. C’est donc une loi. C’est une loi. L’acronyme devrait être OBBA. Je vous recommande de dire à vos amis, à votre famille, à vos voisins, de ne parler que de l’OBBA. Je pense vraiment que c’est juste le TOC en moi qui s’exprime, je suppose.
Mais le plan de dépenses est en retard, mais c’est censé être une description de l’affectation de tous ces 150 milliards de dollars. Il est en retard. Tony, je sais que vous avez publié des articles à ce sujet. Qu’en pensez-vous?
TONY BERTUCA : Je dirais que si vous allez au Capitole, la majorité républicaine dit : « Eh bien, c’est pas grave qu’il y ait du retard. On veut simplement voir ce qu’il contient. Nous avons hâte de travailler avec l’administration. »
Et si vous parlez aux démocrates et à la minorité, la peur est palpable, parce qu’ils ont entendu le Bureau de la gestion et du budget, peur que la volonté du Congrès soit méprisée, que le ministère dise, merci, mais non merci, probablement en moins de mots, qu’ils n’obtiendront peut-être même pas de plan de dépenses.
Ils auront une réponse du style : « On promet de s’occuper de la sécurité nationale avec ces 150 milliards de dollars. » Et peut-être qu’il y aura des détails généraux sur le projet Golden Dome, mais rien de spécifique comme lorsque les Commissions des forces armées de la Chambre des représentants et du Sénat avaient envoyé ces tableaux d’orientation pour, je cite, « informer » sur l’élaboration de ce plan de dépenses.
Le sénateur Roger Wicker ne plaisantait pas sur le sujet. Lorsqu’il a fait comparaître des gens devant sa commission, il leur a tous demandé : « Vous engagez-vous sans équivoque à respecter la volonté du Congrès? » Et ils ont tous dit: « oui, oui, certainement ».
Je souligne que Russ Vought ne s’est pas présenté devant la commission. Le directeur du Bureau de la gestion et du budget n’a pas comparu devant Roger Wicker. [RIRES] Et lui et Roger Wicker ont eu des divergences d’opinions en public et en privé.
J’attends de voir comment le département de la Défense réagit, parce qu’il a dû suivre le Bureau de la gestion et du budget sur ce plan. Et je ne sais pas si le Bureau de la gestion et du budget va renvoyer un plan de dépenses qui .... ne correspondra certainement pas à ce que préconisent les législateurs. Je pense que personne ne s’y attendait. Mais je ne sais pas s’il va envoyer un plan suffisamment détaillé pour le Capitole.
J’attends pour voir. Le fait qu’ils aient dit qu’il fallait un peu plus de temps était intéressant, parce que ça signifie qu’ils travaillent sur quelque chose. Donc, s’il ne devait rien y avoir, ils auraient pu simplement envoyer une lettre pour dire, non, oubliez ce truc. Merci, mais non merci. Je pense que c’est encore à déterminer.
ROMAN SCHWEIZER : De mon point de vue, deux choses sont intéressantes. Premièrement, les commissions des forces armées ont rédigé la partie défense du projet de loi de réconciliation, ce qui est fou à certains égards. De toute évidence, le département de la Défense n’a jamais eu de dépenses obligatoires auparavant. Mais de plus, les membres de la commission des crédits, généralement ça ne se passe pas comme ça, les membres de la commission des crédits sont habituellement responsables des fonds, de ces 12 projets de loi de crédits annuels. C’est donc entre les mains des approbateurs.
Deuxièmement, et ça grogne sur ce sujet, mais le budget du département de la Défense, pour ceux qui jubilent, est détaillé à la ligne de spécificité de l’élément du programme, jusqu’à la décimale. On pourrait en arriver à un point où le département de la Défense ne reçoit que des sommes importantes et peut les dépenser comme bon lui semble.
Et ça va certainement rendre dingues certains membres du Congrès. Et je pense que ça rendrait certainement dingues les républicains si un jour les démocrates reprenaient le contrôle du Congrès. C’est une tout autre discussion. Ce ne sera peut-être pas si agréable en cas d’inversement des rôles. Robert.
ROBERT WALL : Oui, je pense qu’il y a aussi... Vous parliez des gens qui deviendraient dingues. Ça rendrait probablement dingue tout chef des finances d’une société de défense. Enfin, si on vous demande .... tout le monde parle de développer ses capacités. Ça signifie tout simplement des dépenses en immobilisations pour plus de personnel et d’usines. Plus de personnel et d’usines, c’est ce que je fais lorsque je vois un programme FYDP, et que j’ai une certaine confiance quant au rendement du capital investi.
Si le département de la Défense a essentiellement carte blanche pour dépenser l’argent comme bon lui semble, je pense qu’il sera très difficile pour un chef des finances de dire, oui, allez dépenser 1 milliard de dollars pour une facilité parce qu’on pense que, dans trois ans, cet argent sera là. C’est un pari très risqué.
ROMAN SCHWEIZER : Absolument. Je pense qu’il y a un débat sur l’utilité du programme FYDP. Évidemment, on sait tous qu’il n’est jamais vraiment mis en place, mais c’est certainement un indicateur de la volonté, à la hausse comme à la baisse.
Un peu d’activité sur ce que j’appelle la ruée vers l’or, vers le projet Golden Dome. Chaque entreprise a préparé sa pioche et lses batées. Ce sera peut-être une grande manne au cours des prochaines décennies, bien qu’il y ait un débat à ce sujet.
Le général Guetlein est maintenant gestionnaire de programme supérieur immédiat, d’après ce que nous comprenons. Le secrétaire adjoint à la Défense Feinberg aime cette structure. Il pourrait y avoir d’autres gestionnaires de programme supérieurs immédiats. Ma position à ce sujet… et je pense qu’il y a eu des directives à ce sujet également.
Il y a eu une journée du secteur. Qui, je pense, a déçu certaines personnes. Mais en fait, les deux choses que je recherche, c’est que Guetlein doit produire une architecture ou un concept de référence. Et ça va définir les grandes lignes, qui concentreront toute l’attention. Il doit aussi proposer un plan de mise en œuvre dans quelques mois.
Pour moi, c’est vraiment là que ça se passe en ce qui concerne la stratégie d’acquisition, les types de systèmes, etc. Les choses se sont calmées depuis un petit moment. Peut-être qu’il y aura quelque chose dans le plan de dépenses. Mais qu’en pensez-vous?
AARON MEHTA : Écoutez, le projet Golden Dome, ça pourrait être n’importe quoi pour tout le monde. Ce n’est pas une surprise que les entreprises, comme vous l’avez mentionné, préparent leurs pioches et leurs budgets, parce que c’est beaucoup d’argent. Et en ce moment, nous sommes en pleine période magique où tout et n’importe quoi peut entrer dans le projet Golden Dome.
Vous savez, la neutralisation des missiles est un aspect intéressant de la défense antimissile. C’est ce qu’on appelle la neutralisation avant lancement. Est-ce que ça veut dire qu’un F-15 est maintenant un élément essentiel du projet Golden Dome? Eh bien, si vous essayez d’intégrer les F-15 à votre budget et que ça ferraille à ce sujet, c’est très logique. Même chose pour un F-35. Il en va de même pour un A9 Sidewinder qui pourrait être utilisé pour empêcher quelque chose de passer.
Tous ces matériels entrent-ils vraiment dans le projet Golden Dome, comme initialement envisagé? Probablement pas. Mais si vous êtes un planificateur du Pentagone, c’est sûr que vous l’espérez. Et si vous êtes dans le secteur, c’est sûr que vous l’espérez aussi.
Bon, certaines entreprises, en particulier sur ces intercepteurs spatiaux, ont dit que oui, elles étaient partantes. Lockheed a déclaré expressément aux journalistes à Farnborough qu’elle voulait en être. RTX ne s’est pas franchement avancée. Et Northrop a dit qu’elle fait déjà des tests au sol sur ses systèmes.
Il devrait y avoir une sorte de test ou de démonstration de faisabilité des intercepteurs spatiaux d’ici 2028. Encore une fois, on ne sait pas exactement à quoi ça va ressembler ni ce que ça va impliquer. En ce moment, on a l’impression que tout le monde essaie de se précipiter pour faire partie du Golden Dome, presque pour forcer un peu la main de Guetlein, alors que ce mandat n’est pas sorti.
Parce qu’une fois qu’il sera sorti, les lignes seront beaucoup plus claires, en théorie au moins, sur ce qui est ou n’est pas Golden Dome. En ce moment, on peut donc dire et faire valoir en public que ceci est essentiel pour Golden Dome. On peut peut-être voler cet argent qu’on n’obtiendrait pas autrement.
C’est une véritable ruée vers l’or. Ce qui sera vraiment intéressant de voir, ce sont les membres du Congrès qui représentent les districts de ces diverses entreprises et la façon dont ils commencent à s’impliquer.
ROBERT WALL : Oui, J’aimerais ajouter que je suis tout à fait d’accord, surtout avec l’analogie d’Aaron. Le champ de bataille est dessiné avant la guerre. Quel est le récit? Qu’est-ce qui est en jeu et qu’est-ce qui ne l’est pas?
Et je pense qu’on voit aussi qu’en ce qui concerne les modalités contractuelles, certaines hésitations, comment exactement le risque financier que les entreprises doivent assumer se concrétise-t-il? Selon certains, le gouvernement s’attend à ce que l’industrie paie une grande partie de la facture pour une partie du travail initial, puis se présente avec quelque chose : un intercepteur spatial que le gouvernement achètera ou pas.
Encore une fois, ce n’est pas quelque chose qui va plaire à beaucoup d’entreprises, en particulier celles qui ont passé une bonne partie de l’année à dire à leurs investisseurs qu’elles n’acceptent pas de contrats qui comportent d’énormes risques. Et il y a évidemment beaucoup de risques techniques.
Je pense donc que les prochaines semaines seront vraiment axées sur ce qu’Aaron a décrit, c’est-à-dire essayer de façonner ce à quoi le Golden Dome ressemblera en ce qui concerne la portée, les instruments contractuels et les modalités contractuelles. Mais de toute évidence, des demandes de renseignements ont été déposées. On a clairement l’impression d’une volonté de rapidité.
Guetlein ne va pas aller jusqu’à la fin de 2026, et les gens se disent qu’il n’aura rien à temps pour les derniers mois de l’administration Trump et qu’il sera congédié. Cet homme a clairement... Il me semble qu’il y a un sentiment d’urgence.
ROMAN SCHWEIZER : Oui, J’aimerais faire deux brèves remarques. On a l’impression que la partie intercepteur spatial est le Saint-Graal. On m’a dit que c’était incroyablement difficile pour toutes sortes de raisons.
Mais je dirais que l’accent sera mis sur l’espace et peut-être sur le développement, même à partir d’une capacité de détection, de suivi, de sensibilisation et de surveillance. Je pense donc qu’il y a certainement des retombées pour certaines occasions liées aux satellites en orbites terrestre basse, moyenne et géostationnaire.
L’autre chose que je dirais, mais je ne sais pas si c’est vrai, mais Trump a publié un gazouillis célèbre sur la dénucléarisation avec la Chine et la Russie et qu’il pourrait réduire le budget de la défense de 50 %. Cela nous ramène en partie à l’initiative de défense stratégique, ou guerre des étoiles, et peut-être à l’idée que cela amène les Russes et les Chinois à conclure un accord trilatéral important sur le contrôle des armements, alors qu’ils ont été négligents à cet égard.
Je ne dis pas que ça va se produire un jour, parce que je pense qu’il y a des raisons valables pour que ça ne se produise pas. Mais c’est certainement une idée que si on pouvait démontrer la technologie, cela pourrait en partie calmer le jeu.
L’autre chose qui n’a pas été clairement exprimée, et c’est pourquoi j’aimerais voir quelle est l’architecture. Il y a eu des révélations dans la presse et dans le public au sujet de systèmes de bombardement orbital fractionné, d’armes nucléaires spatiales et d’objets qui suivent des trajectoires différentes.
Je pourrais voir ça comme une solution très ciblée ou pour essayer de se défendre contre cet objectif plus unique, qui est, tout simplement, plus on en entend parler, terrifiant. Il va falloir voir comment ça va évoluer.
OK. Parlons de .... de programmes, mais aussi d’événements réels. L’armée de l’air a annoncé, le chef d’état-major de l’armée de l’air a publié une vidéo montrant que le premier avion de combat collaboratif, celui produit par General Atomics, a volé.
Il y a une deuxième entreprise en lice, Anduril, qui n’a pas encore fait voler son drone, mais selon les données de la presse, il « volera bientôt ». Qu’en pensez-vous? De toute évidence, Anduril est sous pression pour obtenir des résultats. General Atomics, j’ai mon propre point de vue sur la conception. Tous ces avions sont très similaires ou sont conçus de façon similaire. Où pensez-vous que nous en sommes? Je vais peut-être laisser Robert, notre ami de la Semaine de l’aviation, diriger la discussion.
ROBERT WALL : Eh bien, je pense que ce n’est peut-être pas une grande surprise que General Atomics ait réussi en premier. Ils avaient un aéronef qu’ils ont modifié. Ils étaient donc en meilleure position. Et Anduril fera voler quelque chose, c’est presque certain.
Je pense que pour moi, la vraie question, c’est qu’il s’agit toujours de la montée en échelle, surtout pour Anduril. On sait que les entreprises peuvent construire un prototype et faire une démonstration. Mais une fois qu’on commence à devoir produire des choses en grandes quantités, je pense que c’est là que ça va être très intéressant, surtout du côté des entreprises en démarrage.
Ils ont donc fait voler un ACC. Pas de quoi fouetter un chat. On va voir ce qui va se passer maintenant. C’est petit, c’est un pas. Je ne dirais pas que c’est un petit pas. C’est un pas, mais on n’est pas arrivé à destination.
ROMAN SCHWEIZER : Aaron.
AARON MEHTA : Oui, Je tenais à préciser. Vous avez dit que le chef d’état-major de l’armée de l’air l’avait annoncé. Il s’agit du chef d’état-major sortant de l’armée de l’air, parce que, bien sûr, une autre nouvelle est que le général Allvin « démissionne ». Les guillemets sont tellement gros, qu’on les entend. Selon de nombreux on-dit, on lui a dit qu’il pouvait soit démissionner avec les honneurs, soit être mis à pied. C’est une question de choix du poison, c’est vraiment ce qu’il faut retenir.
Apparemment, ça change en novembre. Il va falloir voir qui va le remplacer. Quelques noms ont été lancés. Mais je pense qu’en ce qui concerne des points comme l’ACC, l’armée de l’air est tout à fait d’accord, et Allvin était tout à fait d’accord.
Quand le nouveau chef d’état-major arrivera, s’il se concentre peut-être davantage sur les exigences à court terme que sur les exigences à long terme, est-ce que ça change le programme de l’ACC? Cela a reçu beaucoup de soutien à l’échelle de l’armée de l’air et du Congrès. Ce n’est probablement pas la première tranche dont on parle ici. Mais l’ACC est censé être un programme itératif. Donc, potentiellement, les choses pourraient changer selon le nouvel arrivant et la tête de ces priorités.
ROMAN SCHWEIZER : Hum, je ne suis pas complètement d’accord et je vais donner mon avis sur votre affirmation selon laquelle l’Armée de l’air est d’accord. Je ne crois pas qu’ils soient tous d’accord. Nous, les États-Unis d’Amérique, aurions pu avoir 500 de ces engins au-dessus du détroit de Taïwan l’an dernier, par exemple.
D’une certaine façon, j’espère que c’est vrai dans le domaine classifié qu’on ne connaît pas. Je crois que Robert a utilisé l’expression « pas de quoi fouetter un chat », et je suis d’accord.
Ces entreprises construisent et font voler des engins tout le temps dans des espaces classifiés, non classifiés, construits avec leur propre argent, construits avec l’argent du gouvernement, construits avec de l’argent étranger. À mon avis, l’armée de l’air aurait dû attribuer un contrat pour 100 engins, et non un seul, à quelques sociétés privées non cotées en bourse.
Il n’y a aucune raison d’aller au pas, au trot et au galop. Et ne me parlez même pas de l’armée ou de la marine. Évidemment, j’ai travaillé dans la construction navale. Ils ont énormément hésité et tergiversé au cours des dernières années, alors qu’ils tiraient des bords, pour utiliser une terminologie navale.
Mais la seule chose que je dirais, et c’est peut-être un retour à Will Roper, l’ancien responsable de l’acquisition de l’armée de l’air, c’est que je demande à quiconque d’examiner n’importe quel avion de ce type, le Kratos Valkyrie, le Boeing Ghost Bat ou le MQ-25. Tous les types d’avions Northrop ou Lockheed qui ont été produits, ou même certains avions européens, se ressemblent.
Cela aurait été une excellente occasion pour l’armée de l’air de faire jouer la concurrence pour un concept, de prendre ce concept, d’accepter un ensemble de données techniques, de le proposer à trois, quatre, cinq constructeurs et de dire : « Vous allez tous construire la même chose, et je veux voir qui peut le faire au plus bas prix. » Ensuite, on va en construire beaucoup.
Et séparément, il y a toutes ces sociétés brillantes... Anduril, Shield AI, les grandes qui ont des logiciels de contrôle de vol et tout ce qui va avec, et elles font du beau travail. Et on construit ça, la partie cerveau, et on a un parcours d’acquisition distinct pour ça. Ensuite, on met sur pied un programme regroupé et en avant.
Je pense donc qu’il y en a encore, au département de la Défense et dans l’ensemble des services, une paralysie institutionnelle et un esprit de clocher. Laissez-moi quitter cette tribune avant de me faire bousculer, et je vais laisser Aaron parler.
AARON MEHTA : Pour clarifier, parce que je suis d’accord avec vous de façon générale. Quand je dis que l’armée de l’air est tout à fait d’accord, je veux dire qu’elle est tout à fait d’accord avec le concept. Il n’y a pas beaucoup de dirigeants qui disent qu’on n’a pas besoin de drones de soutien. C’est vrai qu’ils pourraient aller plus vite, du moins en théorie. Je pense que le Pentagone a sa propre inertie qui empêche que tout aille trop vite, dans le bon ou le mauvais sens.
Cela me fait aussi penser au fait, alors qu’on enregistre ce balado, à la fin des deux années officielles pour Replicator, qui était censé avoir des milliers et des milliers de drones prêts après deux ans, quand il avait été annoncé par le secrétaire à la Défense de l’époque, ou la secrétaire adjointe à la Défense, Kath Hicks. Encore une fois, c’est quelque chose qui devrait être simple. Pourtant, on en est là.
ROMAN SCHWEIZER : En ce moment, c’est la conférence, la Conférence sur les technologies émergentes de la NDIA, où, il y a deux ans, Kath Hicks, ancienne secrétaire adjointe à la Défense, avait annoncé Replicator. Elle avait dit qu’en août 2026, plusieurs milliers seraient déployés dans plusieurs domaines. Ce sont des drones attritionnables autonomes.
On n’en a pas beaucoup entendu parler. Ça vient peut-être du changement d’administration et d’un changement dans les messages. Mais aussi, pour revenir à ce que vous disiez plus tôt, il y avait une sorte de faction au Pentagone sous Bill LaPlante, l’ancien chef d’acquisition, qui disait produire, produire et encore produire. Il faut s’y mettre. Pourquoi ne pas simplement donner un tas de contrats pour beaucoup de ces produits et voir qui peut faire quoi?
L’approche plus lente et traditionnelle est de retour au département de la Défense en ce moment. De toute évidence, elle est de retour. Et le fait qu’on n’ait pas eu une annonce importante sur l’initiative Replicator, c’est que je ne sais pas si c’est simplement parce que l’administration doit peut-être simplement remplir des documents ici, prendre connaissance du message et comprendre ce qui se passe et ce qui s’est passé.
Mais peut-être aussi qu’ils n’ont pas des milliers et des milliers de dollars comme prévu il y a deux ans. Et le fait qu’ils ne soient pas prêts, avec tous ces hauts dirigeants à la NDIA, à vanter les succès, ça veut dire quelque chose.
Un haut dirigeant de l’Armée de l’air a déclaré qu’un deuxième B-21 devrait voler d’ici la fin de l’année. Évidemment, nous nous attendons à ce que l’armée de l’air exécute le contrat pour le troisième lot de la première série limitée avant la fin de l’année. Et puis, il y a eu des nouvelles cette semaine – pas vraiment des nouvelles, mais des présages et l’espoir de l’attribution d’un contrat pour le bombardier F/A-XX.
Évidemment, deux grands programmes qui comptent pour les gens. Qu’en pensez-vous? Robert, je pense que vous avez des infos à ce sujet.
ROBERT WALL : Plus tôt dans l’année, on pensait qu’on était à quelques jours, voire à quelques heures d’une autre annonce de la Maison-Blanche concernant un avion de chasse de sixième génération. C’était après l’annonce de la Maison-Blanche concernant le Boeing F-47 de l’armée de l’air. Tout était prêt, puis soudainement, ce n’était plus prêt.
Puis, le budget a été publié, et le programme F/A-XX, le programme d’avions de chasse de sixième génération de la Marine, a été éliminé ou certainement retardé de beaucoup parce que l’argent avait de fait disparu.
Ce qui a été intéressant au cours des deux dernières semaines, c’est le vocabulaire, et ça semble être plus qu’un simple espoir dans la Marine. Mais certains commentaires qui viennent de la Marine semblent vraiment indiquer que ce programme est de retour. Le Congrès voulait que ça continue de toute façon, en proposant d’ajouter de l’argent dans le budget. Mais c’est intéressant. Il semble que nous pourrions revenir à un choix dans un avenir pas si lointain entre Boeing et Northrop Grumman.
ROMAN SCHWEIZER : Le département de la Défense a des propositions à jour et il pourrait faire son choix, s’il décidait de le faire. Ce qui me préoccupe, c’est que je me demande s’il n’y a pas quelque chose de plus important pour les porte-avions. Est-ce que quelqu’un n’aime pas les porte-avions ou pense qu’ils seront utiles à l’avenir?
Est-ce que quelqu’un au Bureau de la gestion et du budget ou au bureau du Secrétariat à la Défense pense qu’on ne va peut-être pas construire de porte-avions pendant un siècle, et alors pourquoi faut-il dépenser beaucoup d’argent pour acheter des avions à y mettre? Je ne sais pas. Mais je pense qu’il faudra y porter attention à l’avenir.
OK. Deux derniers points. On va faire un tour de table rapide. 10e tentative, le 10, nombre magique. Starship, assez incroyable, peu importe ce qu’on pense d’Elon Musk. Je tiens à mentionner Todd Harrison, de l’American Enterprise Institute, qui m’a dit que l’orbite terrestre basse est un marché en pleine expansion : satellites, radars, etc. Mais c’est parce que c’est là que le lanceur peut arriver. C’est là que la courbe des coûts a été brisée pour le lanceur Falcon.
Et une fois que Starship fonctionne, fonctionne et peut transporter des charges utiles lourdes sur des orbites plus élevées, faire des choses comme ça et en redéfinir les aspects économiques... Et, encore une fois, pour être juste, on a New Vulcan, pardon, New Glenn et Vulcan et d’autres lanceurs plus puissants. Il y a de grands changements, ou des changements importants à venir, comme une évolution du marché. Et, bien sûr, qui ne veut pas aller sur Mars? Robert, avez-vous quelque chose à dire à ce sujet?
ROBERT WALL : Juste deux réflexions distinctes. Une sur la question de l’orbite terrestre basse. Mais il ne faut pas oublier que le potentiel de charge utile se traduit également en orbite terrestre basse. Il peut déployer 60 satellites Starlink avec un seul vaisseau Starship au lieu de 24. Donc, ça réduit beaucoup les coûts pour un placement en orbite terrestre basse. Bien sûr, il y a aussi des avantages physiques à être en orbite terrestre basse en termes de distance et de latence.
Pour moi, ce qui est presque plus intéressant que le succès du 10e vol, aussi incroyable que cela ait été, c’est le fait que le nombre d’échecs de ce programme cette année ne les a pas arrêtés. Ça fait réfléchir. Le lancement de New Glenn a globalement été un succès en janvier. Et ils n’ont pas encore réitéré, et ils ne le feront probablement pas. Ils pourraient faire un lancement d’ici la fin septembre.
Il a fait exploser trois fusées Starship, et il a quand même persévéré. Et ce type d’approche « tant puis pour les fusées », encore une fois, c’est quelque chose qu’une société cotée en bourse ne pourrait probablement pas faire, avoir autant d’engins en construction, des stocks tout simplement.
Mais c’est vraiment, d’une certaine façon, l’incarnation de la Silicon Valley. On échoue, on échoue, on échoue, jusqu’à ce qu’on réussisse. Et malgré tous les discours sur l’adoption de ce type d’approche, la plupart des autres entreprises en démarrage ne le font pas. Et certainement, les acteurs traditionnels sont loin de le faire.
ROMAN SCHWEIZER : Excellent point. Je vais me reporter à la discussion précédente sur les ACC. Pourquoi ne pas en construire des tas, en écraser des tas et faire bouger les choses, pas vrai?
ROBERT WALL : C’est vrai.
ROMAN SCHWEIZER : OK, messieurs, je vais vous prendre de court. Encore une fois, on approche de l’heure, mais on est à l’aube de la saison de football. Robert, par respect pour vous et où vous êtes, je dirais que la saison de football, la Première Ligue, je crois, a commencé la fin de semaine dernière. Mon fils est très enthousiaste.
ROBERT WALL : Vous savez, on va avoir deux matchs de la NFL ici à Londres.
ROMAN SCHWEIZER : OK. D’accord. Est-ce que quelqu’un veut se hasarder à une supposition sur le champion du Super Bowl qu’on pourrait lui rappeler plus tard? En passant, je tiens à préciser que je suis un inconditionnel des Dallas Cowboys. Ne m’assassinez pas dans les commentaires, s’il vous plaît. Je souffre depuis longtemps.
Hier soir, j’ai terminé le documentaire de Netflix, une série de sept épisodes sur les Cowboys, sur les Cowboys des années 90. C’est formidable. Je vous encourage tous à regarder, même si vous détestez Dallas. C’est incroyablement bien fait. Et il y a des choses assez juteuses.
Mais vous pouvez choisir votre équipe locale pour gagner le Super Bowl et/ou, Robert, qui supportez-vous, Chelsea? Ou Manchester United? Ou quelles sont les autres équipes? Arsenal? Je ne sais pas. Dites-nous.
ROBERT WALL : Eh bien, je ne vais rien choisir, parce que mes deux équipes au Royaume-Uni ne sont pas en Première Ligue, malheureusement. J’en suis très malheureux depuis longtemps. Je suis un adepte des Raiders pour des raisons qui n’ont aucun sens. Tout ce que je peux dire, c’est qu’ils ne gagneront pas le Super Bowl.
ROMAN SCHWEIZER : Vous êtes un type d’Al Davis. J’adore ça. Très bien.
ROBERT WALL : Engagement envers l’excellence.
ROMAN SCHWEIZER : Voilà.
TONY BERTUCA : Da Bears.
ROMAN SCHWEIZER : Oh là là!
[RIRES]
TONY BERTUCA : C’est ici que vous avez entendu ça.
ROMAN SCHWEIZER : Mehta, à votre tour.
AARON MEHTA : Je suis bloqué sur l’idée que quelque part il y a des photos de Robert en tenue, avec des crânes sur les épaules et tout le reste.
ROMAN SCHWEIZER : Exactement.
AARON MEHTA : Oui, Mes Patriots ne gagneront jamais. On espère simplement quelque chose de moins gênant que les dernières années, mais je ne m’attends à aucune sympathie sur ce front.
ROMAN SCHWEIZER : Aucune.
AARON MEHTA : Mais je dis que Taylor Swift se produira certainement lors du spectacle de la mi-temps. C’est sûr. Gravé dans le marbre.
ROMAN SCHWEIZER : Oui, Gould, vous êtes très discret. Vous pensez aux Redskins?
JOE GOULD : Non. Tout ceux qui me connaissent savent que je ne porte aucune attention aux sports, je n’y connais rien. La réponse que j’ai trouvée sur Google, c’est que les Bills sont les favoris de début de saison pour un tas de preneurs de paris sportifs. Leurs chances de gagner le Super Bowl vont de 625 à 700.
TONY BERTUCA : Ils n’ont jamais déçu personne. C’est un bon pari, Joe.
[RIRES]
ROMAN SCHWEIZER : Messieurs, c’est une excellente façon de conclure. Et pour parler de la politique de défense de Washington et des déceptions, je pense que nous bouclons la boucle. On obtient ce qu’on mérite. C’est un plaisir de vous voir tous, et nous vous reverrons bientôt.
Merci à tous. Et merci beaucoup à tous ceux qui nous ont rejoints et nous écoutent. À la prochaine!
[MUSIQUE]
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Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer s’est joint au Groupe de recherche de Washington de TD Cowen en août 2016 pour s’occuper des questions de politique de défense. Il a auparavant occupé des postes chez Guggenheim Securities et MF Global. Le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen a récemment été nommé premier dans la catégorie Institutional Investor Washington Strategy. Le Groupe a toujours été classé parmi les meilleures équipes de macro-politique au cours de la dernière décennie. M. Schweizer compte plus de 15 ans d’expérience à Washington (D.C.), où il a occupé les postes de représentant officiel des acquisitions gouvernementales, de consultant sectoriel et de journaliste.
Avant de se joindre au Groupe de recherche de Washington, il était un professionnel en acquisition dans le cadre du programme Littoral Combat Ship de la U.S. Navy. Auparavant, il dirigeait une équipe qui fournissait un soutien stratégique en matière de communications au Congrès et dans les médias aux hauts dirigeants de la Navy dans le cadre de programmes d’acquisition de navires de grande envergure. M. Schweizer a également offert des conseils sur les secteurs de la défense, de l’aérospatiale, de la sécurité intérieure et des marchés technologiques aux clients de Fortune 100 au nom de DFI International et de Fathom Dynamics LLC.
Il a été publié dans Inside the Navy, Inside the Pentagon, Armed Forces Journal, Defense News, ISR Journals, Training and Simulation Journal, Naval Institute’s Proceedings et Navy League’s Seapower.
M. Schweizer est titulaire d’un baccalauréat en histoire de l’American University de Washington (D.C.).