Les obligations de transition de retour sous les projecteurs
Par : Susan Thompson, Jake Farnworth
mai 21, 2025 - 2 minutes 30 secondes
Aperçu :
- Le marché des obligations de transition n’a connu qu’une réaction timide, principalement en Europe, puis en Asie.
- Le gouvernement nouvellement élu au Canada pourrait s’imposer comme un chef de file de la durabilité, en intégrant les obligations de transition à son plan et en sensibilisant la population nord-américaine.
- Le secteur public dominera probablement dans les pays qui ont récemment adopté les obligations de transition.
Les émissions d’obligations durables ont augmenté de 11 % en glissement annuel en avril, les émetteurs mondiaux ayant fait fi des manchettes concernant le ralentissement général du secteur de la durabilité. Sur le marché des émissions peut-être le plus controversé au chapitre de la durabilité, les émissions en dollars américains ont augmenté d’environ 5 milliards de dollars américains, en particulier celles des émetteurs souverains et supranationaux et agences.
Une ère nouvelle
Bien que les résultats de l’élection fédérale canadienne à la fin d’avril laissent entrevoir un maintien généralisé de la politique, on s’attend à ce que le gouvernement libéral accorde plus d’importance à la consolidation du statut du Canada en tant que chef de file de la durabilité. Le nouveau gouvernement a déjà présenté les initiatives qu’il prendra pour y parvenir, en soulignant que les obligations de transition constitueront l’une des principales sources de financement durable. Le gouvernement prévoit de parachever et de mettre de l’avant les lignes directrices sur l’investissement durable au Canada pour chaque secteur prioritaire d’ici l’automne 2026 et d’émettre les toutes premières obligations de transition du Canada d’ici 2027, en cherchant à émettre au moins 10 milliards de dollars canadiens par an de nouvelles obligations.
Le retour des obligations de transition
Le marché des obligations de transition a connu une réaction timide depuis la première émission en 2017. À ce jour, les émissions totalisent seulement environ 50 milliards de dollars américains. Initialement adoptées par une poignée d’emprunteurs européens, en particulier dans le secteur du gaz naturel, les premières obligations de transition ont été délaissées au profit des obligations vertes ou des produits liés à la durabilité. Malgré la diminution des émissions en Europe, les émetteurs asiatiques continuent d’accéder en force au marché. En effet, les 48 obligations de transition émises depuis le début de 2024 proviennent du Japon ou de la Chine.
En février 2024, le gouvernement japonais a émis les premières obligations de transition d’État au monde. Depuis, il a investi 17 milliards de dollars américains et prévoit en émettre pour 20 000 milliards de yens (environ 144 milliards de dollars américains) sur 10 ans. Le programme a également stimulé le marché des obligations de transition de sociétés japonaises, avec des émissions de 2,7 milliards de dollars américains en 2024, soit une augmentation de 62 % de la valeur des émissions et de 57 % du nombre d’opérations par rapport aux émissions de 2023.
Émissions d’obligations de transition à l’échelle mondiale
Bien que les émetteurs nord-américains aient jusqu’à présent évité le marché des obligations de transition, le programme canadien ramènera cet instrument dans l’hémisphère occidental, ce qui devrait attirer l’attention des sociétés canadiennes soucieuses de la transition.
Le secteur public montre la voie
Même si les émissions d’obligations de transition ont bondi dans la foulée du programme d’obligations de transition vers la transformation verte du gouvernement japonais, le marché demeure négligeable par rapport au marché des obligations vertes et demeure centré sur l’archipel japonais. Alors que de plus en plus de pays adoptent les obligations de transition comme stratégie de financement, nous nous attendons à ce que le secteur public domine l’industrie, plus particulièrement les émetteurs souverains. Toutefois, comme c’est le cas au Japon, le secteur privé en prendra bonne note, et des occasions se présenteront pour les émetteurs désireux de sonder l’intérêt des investisseurs.
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