La confrontation derrière la paralysie gouvernementale, le conclave à Quantico et les ventes de matériel militaire à l’étranger par les États-Unis
Animation : Roman Schweizer, directeur général, Groupe de recherche sur Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Dans cet épisode, Roman Schweizer, analyste, Géopolitique et Défense, Groupe de recherche sur Washington de TD Cowen, accueille une brochette de journalistes vedettes pour discuter de l’impasse de la paralysie du gouvernement américain, de la réunion importante du secrétaire à la Défense à la base de Quantico, du total final solide des ventes de matériel militaire à l’étranger effectuées à l’exercice 2025 et de certaines nouveautés du programme de défense, notamment les avions de chasse F-35 et le « Dôme d’or ».
| Chapitres: | |
|---|---|
| 1:01 | Le point sur la paralysie et les répercussions sur le département de la Défense |
| 7:50 | L’opinion de l’Air & Space Forces Association |
| 14:00 | Le conclave de Quantico |
| 19:10 | Le point sur le « Dôme d’or » |
| 28:40 | Les ventes de matériel militaire pour l’exercice 2025 |
Ce balado a été enregistré le 3 octobre 2025.
[MUSIQUE]
TONY BERTUCA : Oui, il y a toutes sortes de scénarios. Comme vous l’avez dit, c’est assez inédit. Bien qu’il y ait eu des paralysies avant celle-ci, celle-ci semble un peu différente.
ROMAN SCHWEIZER : À l’affût de l’information qui circule du département de la Défense au Congrès et de la Maison-Blanche à Wall Street, le balado « Ce qu’il faut savoir sur la sécurité nationale » présente sans filtre des discussions et des prévisions éclairées sur les principaux enjeux de l’heure en matière de sécurité nationale et de défense. Bienvenue au balado « Ce qu’il faut savoir sur la sécurité nationale ». Nous avons une table ronde de journalistes pour discuter des principaux enjeux de sécurité nationale à Washington et voir à quoi s’attendre au cours des prochaines semaines.
Je suis en compagnie d’une brochette aussi étincelante que chevronnée de commentateurs et de journalistes : Il y a Tony Bertuca d’InsideDefense, Aaron Mehta de Breaking Defense et Robert Wall d’Aviation Week. Ils couvrent Washington et le Pentagone depuis des décennies et leurs sources d’information sont solides. Merci de vous joindre à nous. C’est parti!
Très bien. Messieurs, je suis ravi d’être de nouveau avec vous. Je souhaite une bonne troisième journée d’une autre paralysie du gouvernement américain à tous ceux qui célèbrent. On est dans les tranchées, comme on dirait. Il semble que les deux côtés n’ont pas grand-chose à dire en ce moment, même si le Sénat tiendra de nouveau des votes sur le même projet de loi, d’après ce que je comprends. Toutefois, je pense que les démocrates vont proposer une mise à jour de 10 jours, mais les deux côtés communiquent sans vraiment se parler.
Et le président Donald Trump ne fait que s’amuser avec son compte de médias sociaux, pour ceux d’entre vous qui n’ont pas vu certaines des publications générées par l’IA qu’il a publiées. On est au beau milieu d’une paralysie. On en a déjà parlé.Celle-ci est différente des précédentes. Alors, je vais céder la parole à Tony en premier pour voir ce qu’il a entendu, pour connaître les répercussions sur le département de la Défense et voir s’il y a une façon de sortir de ce fossé.
TONY BERTUCA : Tout à fait. Alors, la paralysie du gouvernement. Le département de la Défense exerce ses activités très différemment des autres organismes gouvernementaux pendant la paralysie du gouvernement, n’est-ce pas? Il met encore à pied de façon provisoire de nombreux civils. Selon les directives du département de la Défense – uniquement en ce qui a trait aux mises à pied provisoires –, environ 741 000 civils y travaillaient. Il y aurait environ 335 000 employés civils mis à pied provisoirement. Ce qui veut dire qu’il y a 182 000 employés qui font du travail qui n’implique pas une appropriation, et environ 223 000 pour protéger la vie et les biens.
Par ailleurs, d’autres activités se poursuivront, notamment, de nombreux travaux contractuels en cours et des activités d’acquisition continues qui ne nécessitent pas de nouveaux fonds pour l’exercice 2026. L’une des choses qu’on a également constatées, c’est que dans les directives de mise en œuvre de la paralysie du département, il a été décidé de dresser la liste des principales priorités pour lesquelles il allait offrir du financement au cours de cette période. Et bien sûr, comme tout le monde le sait, le gouvernement a de l’argent provenant du rapprochement budgétaire, du projet de loi One Big, Beautiful Bill. On ne sait pas trop comment cet argent va être réparti et où il se trouve.
Mais les principales priorités, disent-ils, sont la sécurité de la frontière sud des États-Unis, les opérations au Moyen-Orient, le projet Golden Dome for America, la maintenance de troisième échelon, la construction navale et les munitions essentielles. Beaucoup d’activités vont se poursuivre au sein du département de la Défense pendant la paralysie. La seule chose dont les gens ont parlé et qui pourrait être la force qui favorise le compromis, c’est que l’armée va continuer à travailler. Tous les employés en uniforme ne seront pas mis à pied provisoirement. Mais ils vont travailler sans rémunération.
La prochaine période de paie des militaires est le 15 octobre. Si le Congrès ne fait rien pour s’assurer qu’ils soient payés pendant la paralysie, c’est peut-être comme s’ils disaient : « D’accord, la paralysie ne devrait pas dépasser le 15, car qui veut être responsable de ne pas payer les militaires en uniforme? » Il y a beaucoup de choses à analyser, mais c’est la situation du département de la Défense en ce moment.
ROMAN SCHWEIZER : Encore une fois, c’est sans précédent à bien des égards, n’est-ce pas? Russ Vought, du Bureau de l’ombudsman, est tout simplement impatient de discuter avec certaines autorités de l’exécutif en ce qui concerne les désaccords et ce genre de choses. Ce n’est peut-être pas légal. Et je suis certain qu’il est heureux de se présenter au tribunal. Mais comme vous l’avez mentionné, la seule chose qui est différente cette fois-ci, ce n’est pas seulement le département de la Défense, mais aussi le département de la Sécurité intérieure et la Federal Aviation Administration ou la FAA, qui ont tous de l’argent, des fonds obligatoires, qu’ils reçoivent en vertu de la One Big, Beautiful Act. Et je me questionne, je ne suis pas certain.
Et je ne suis pas certain, parce que ça ne s’est jamais produit auparavant, mais le Bureau de l’ombudsman pourrait-il utiliser une partie de cet argent pour payer les salaires au sein du département? Je me trompe? Parce que les troupes vont travailler aux frontières. ICE va travailler. La FAA, les contrôleurs de la circulation aérienne, la Transportation Security Administration. Encore une fois, je ne sais pas. Il faudrait peut-être reprogrammer cet argent par l’intermédiaire du Congrès. Mais est-ce qu’un Congrès contrôlé par les républicains va s’en soucier? Je pense que la variabilité potentielle est énorme.
TONY BERTUCA : Oui, et vous pouvez imaginer qu’il pourrait y avoir un scénario spectaculaire où la Maison-Blanche essaie de déclarer une sorte de situation d’urgence et dise simplement qu’elle va payer les troupes pendant la paralysie du gouvernement. Et ça pourrait être une initiative politique importante pour le gouvernement s’il considère que c’est une excellente idée. Ça pourrait mettre plus de pression sur les démocrates si, à ce moment-là, ils tentent toujours de rester unis contre la paralysie du gouvernement.
Oui, il y a toutes sortes de scénarios. Comme vous l’avez dit, c’est assez inédit. Bien qu’il y ait eu des paralysies avant celle-ci, celle-ci semble un peu différente.
ROMAN SCHWEIZER : Vous venez de soulever un point. C’est un point que j’ai déjà soulevé pour des gens. Le département de la Défense a énuméré ses priorités. Elles semblent placées par ordre de priorité. La frontière sud, les opérations au Moyen-Orient, Golden Dome, la maintenance de troisième échelon, la construction navale, les munitions essentielles.
Pour être honnête, j’ai dit aux gens que c’est un modèle très utile pour réfléchir aux priorités du département de la Défense, n’est-ce pas? Encore une fois, lorsqu’on examine la refonte du budget du programme 26 et les secteurs qui sont protégés et ceux qui ne le sont pas, on se rend compte que c’est ce sur quoi l’administration veut vraiment se concentrer.
TONY BERTUCA : Une autre chose à souligner, c’est que le gouvernement continue, à titre d’activité exonérée, de planifier l’exercice 2027, et les gens semblent trouver ça très curieux, n’est-ce pas? Pourquoi a-t-on considéré ça comme une activité exonérée? Alors ça, je ne sais pas. C’est peut-être une chose qui n’est pas permise, mais qui est à la discrétion du secrétaire. Et le gouvernement a choisi de faire de la planification de l’exercice 2027 une activité acceptée. Tous les responsables du budget sont à l’œuvre au Pentagone pour l’exercice 2027.
ROMAN SCHWEIZER : Exact. D’accord, on va voir comment se déroule le vote aujourd’hui. Comme vous l’avez mentionné, le 15 octobre, les chèques de paie des troupes. Je pense que le 20 octobre sera peut-être la journée où les employés civils fédéraux seront payés. Puis, on arrive au 1er novembre. Si on se rend aussi loin, l’inscription à l’Affordable Care Act débutera.
Les gens verront ces subventions aux soins de santé disparaître. Il y aura alors une incidence sur leur portefeuille. Ensuite, peut-être, on se rend jusqu’à l’Action de grâces, et il y aura des perturbations aériennes. Il suffit de penser aux catalyseurs. Mais on verra comment se déroule cette nouvelle expérience.
Très bien, je pense qu’on va changer de sujet un instant. Et puisque Robert est avec nous... il y a eu de nombreux sujets sur la force aérienne qui ont fait surface dernièrement. On a eu la conférence de l’Air & Space Forces Association ici à Washington. Un tas de nouvelles sur le programme y ont été divulguées. Lockheed Martin a enfin obtenu un contrat pour les lots 18 et 19. Alors, quand vous pensez à tout ce qui se passe dans le domaine de la force aérienne, Robert, qu’est-ce qui vous préoccupe le plus?
ROBERT WALL : Je pense qu’il faut simplement préciser à quoi ressemblera la direction de l’armée de l’air, car c’était très incertain après que le général Allvin a dit qu’il démissionnerait plus tôt. Alors, la nomination du général Wilsbach. Il est probable qu’il soit nommé. Du point de vue de la force aérienne, c’est très intéressant.
En ce qui concerne le F-35, c’est plutôt frappant. En décembre, il y a eu une entente à l’amiable à ce sujet, et il a fallu tout ce temps pour obtenir le contrat. C’est à peu près comme prévu dans le contrat et à peu près le financement auquel on s’attendait tous, mais il me semble que ça été très long. On se demande tous qu’est-ce qui a pris autant de temps pour y arriver.
Je dois admettre que je n’étais pas là, mais ça ne semblait pas si excitant. Beaucoup de choses dont on avait en quelque sorte déjà entendu parler. Oui, il y a eu un peu de tiraillements dans les deux sens en ce qui a trait aux avions de combat collaboratifs. Mais autrement, beaucoup de soutien pour le F-47. Ce n’est pas une grande surprise. Un autre B-21 a été testé en vol juste à temps.
De mon point de vue, et peut-être qu’Aaron pense différemment, je n’ai pas eu l’impression qu’il y avait beaucoup de drames. D’un point de vue journalistique, c’était peut-être même un peu ennuyeux.
ROMAN SCHWEIZER : Oui, et c’est peut-être une bonne chose compte tenu de tous les programmes. J’ai remarqué qu’on met un peu l’accent sur Sentinel, n’est-ce pas? Ce programme est toujours en cours de restructuration. On sent un élan positif quant au B-21.
ROBERT WALL : Oui, je pense que vous soulevez un bon point. D’une certaine façon, si vous pensez à l’armée de l’air, les principaux programmes de modernisation semblent en assez bonne condition, n’est-ce pas? Le plan des bombardiers et des avions de chasse est établi. Le projet sur les avions de combat collaboratif est en cours. Sentinel, oui, un peu de discussions, mais ça avance un peu. Le fait qu’ils commencent à parler des pétroliers et du futur programme de pétroliers, qui n’est souvent pas leur priorité, évidemment, me semble indiquer que l’armée de l’air se sent assez à l’aise avec sa position actuelle.
ROMAN SCHWEIZER : Oui, et je vais féliciter InsideDefense, même si je ne pense pas que ce soit lié à Tony en particulier. Ils ont publié un rapport de justification et d’approbation pour l’achat élargi de KC-46A. Et pour les abonnés en mesure de contourner l’abonnement, ou vous, les pirates informatiques, ou qui peuvent simplement trouver ce rapport de l’armée de l’air, on y parle d’un achat prolongé de 75 pétroliers sur cinq ans qui servira de pont.
Il y en a 188 en vertu du contrat initial de Boeing, ce qui, encore une fois, est tout simplement incroyable pour moi. En 2011, Boeing s’est engagé à livrer 188 pétroliers à prix fixe, ce qui, bien sûr, on sait tous comment ça s’est passé. Je ne pense pas que qui que ce soit veut revivre ça. Mais je mérite des félicitations parce que ça fait deux ans que j’en parle... continuer la production des KC-46A, nouveau contrat, probablement rentable pour Boeing.
Ensuite, comme vous l’avez mentionné, c’est un pont vers les systèmes de ravitaillement en vol de nouvelle génération, ou peu importe comment ils appellent leur futur pétrolier. Et qui sait ce que ce sera et si ça va fonctionner. Je suppose que je n’ai pas le droit de faire des suppositions, mais je pense que Boeing pourrait finir par construire plus de 75 autres pétroliers une fois que la production sera commencée. Je doute qu’un pétrolier soit furtif, mais on verra. Je pense que c’est une bonne nouvelle pour Boeing du côté des pétroliers. Robert, je ne sais pas si vous avez quelque chose à ajouter, ou Tony.
ROBERT WALL : Je suis d’accord sur les deux points. Je pense qu’il y a une possibilité d’achat subséquent, car un autre futur programme de pétroliers pourrait disparaître, bien sûr. On peut dire que Boeing a toujours parié qu’elle serait prête à encaisser une perte un peu plus tôt pour se rattraper plus tard. Ce que j’ai trouvé intéressant, c’est qu’il était probable que ça se produise.
Si vous parlez aux gens d’Airbus, ils vous disent que c’était évident. Ils n’étaient pas du tout surpris, je dirais, oui, oui, on savait tous que ça allait se produire. Aucun compétiteur n’a été surpris, pour ainsi dire.
ROMAN SCHWEIZER : J’ai fait quelques calculs aujourd’hui. Je dois vérifier de nouveau, mais j’ai examiné les annonces de contrats pour les F-35 pour les lots 18 et 19 lorsqu’ils font la ventilation, et une grande partie du drame concernant les F-35, c’est qu’on se demande quelle est la part américaine, la part étrangère, quelle est la répartition, ce qui se passera si le budget américain diminue.
Je n’arrive qu’à 145 dans le lot 18, puis à 148 dans le lot 19. Je sais qu’ils ont parlé de la répartition, je pense qu’on parle de 296. Alors, 148 et 148 selon le calcul. Il y a trois F-35 qui m’échappent. C’est probablement une modification au contrat que je n’ai pas trouvée, mais je le mentionne quand même.
C’est une entente importante. C’est important pour eux. Je pense qu’il s’agissait en partie de négociations sur l’inflation, n’est-ce pas? Je pense que les jets sont un peu plus chers, et le contexte est différent. On va voir comment tout ça va se dérouler.
Je crois qu’on va revenir en arrière. Je ne pense pas qu’il y ait grand-chose à dire, mais le secrétaire de la Défense, ou le secrétaire à la Guerre, comme il s’appellerait, et le président Donald Trump ont tenu une assemblée très inhabituelle d’amiraux et de généraux à Quantico cette semaine. Pour être honnête, je ne pense pas que ce soit le ralliement que le président ou le secrétaire souhaitait. Je pense que c’est généralement un groupe apolitique. Ils sont souvent restés les bras croisés.
Je sais qu’à un moment donné, le président a dit : « Vous pouvez applaudir. »Mais ce n’est généralement pas ce que ces gens réunis ont l’habitude de faire. Du point de vue militaire, il n’y avait rien trouvé de nouveau, à part la fascination du président pour les navires de combat, qui sont, je dirais, des navires impressionnants.
Leurs coques de 16 pouces font une grande différence et ils frappent avec le poids explosif élevé d’une Volkswagen. Ils font mal, mais je ne pense pas qu’ils reviennent de sitôt. Alors, je vous lance la question. Avez-vous remarqué ou entendu quelque chose de notable ou d’inhabituel?
TONY BERTUCA : Bien sûr. Je pense que certaines des choses notables sont celles dont ils n’ont pas parlé, n’est-ce pas? Le secrétaire a pris les devants et a dit qu’il allait parler de la Chine dans un autre discours. Il n’a pas non plus parlé de modernisation ni rien de tel. C’est une énorme priorité. Mais il a dit : « Oh, je vais en parler dans un prochain discours. »
Ce que j’ai entendu, c’est quelque chose comme : « C’est maintenant votre chance, avec tous ces stratèges militaires, de définir votre vision de la guerre comme vous la voyez au 21e siècle. » Ce qui aurait pu être dit sur l’avènement de l’intelligence artificielle et de l’autonomie, et ce qu’on apprenait de l’Ukraine en tant que laboratoire de combat, rien de tout ça n’a été dit, n’est-ce pas?
On a beaucoup parlé du rasage, de l’exercice et de ce genre de choses. Et pour ce public, oui, ça m’a semblé très digne de mention qu’on parle des préoccupations des chefs de groupe, et peut-être pas de certains de ces concepts plus généraux, annonçant des choses peut-être plus liées à la stratégie de la Défense nationale, qui relève du bureau du secrétaire à la défense. Les gens qui s’y connaissent disent qu’on s’attendait peut-être à ce que la Sécurité intérieure soit maintenant sur un pied d’égalité avec la Chine dans le cadre du défi pour lequel on prépare le ministère, des choses dont on aurait pu parler et dont on n’a pas parlé dans cette salle.
Alors, oui, ce n’était certainement pas le rassemblement de motivation auquel ils étaient habitués. Ça donnait définitivement l’impression d’être une campagne plus politique pour le président et le secrétaire. Mais, oui, il n’y avait pas beaucoup de nouvelles pour nous, sauf peut-être pour mes lecteurs, à part ce qu’ils n’ont pas abordé.
ROMAN SCHWEIZER : Oui, non, en fait, c’est un excellent point. C’est tout à fait juste. Tout ça pour rien. Je souhaitais que se tienne une séance classifiée avec les commandements de combat pour déterminer le plan de match pour le Venezuela. Je plaisante, bien sûr.
Mais c’est une occasion à saisir lorsqu’on se réunit en personne avec tous ces gens. Encore une fois, je ne suis pas censé parler de gageure, mais j’aurais mis de l’argent sur le fait que vous auriez pu assister à une grande séance photo avec Trump et Hegseth. Je n’ai pas vu de photos impressionnantes. A-t-on vu des photos ou non?
TONY BERTUCA : Non, je n’en ai pas vu.
ROMAN SCHWEIZER : Aaron, avez-vous des points à retenir de l’assemblée à Quantico?
AARON MEHTA : Oui, je pense que vous pouvez jouer au jeu très amusant de regarder les photos de la foule et de vous identifier au général dont la réaction ressemble à celle qui vous rejoint le plus. Je pense qu’il y a probablement eu des conversations parallèles, mais rien n’indique qu’il y a eu des séances classifiées, des réunions de planification ou quoi que ce soit d’autre, ce qui, encore une fois, pour revenir à ce que disait Tony, semble être une véritable occasion manquée.
On va mettre de côté la question de savoir si ce rassemblement aurait dû avoir lieu ou non. On va supposer que le rassemblement a lieu. Si vous voulez que tous les généraux se rendent au même endroit par avion, il faudrait prévoir une journée ou deux de plus pour que tout le monde participe à ces réunions de haut niveau en personne et discute de ce qu’on ne parle pas lors des vidéoconférences. On aurait pu saisir de réelles occasions si ça avait été planifié. C’est simplement qu’il n’y a eu absolument aucune indication ni aucun signe que c’est ce qui s’est passé.
On dirait bien que Pete Hegseth a décidé de convoquer tout le monde dans une salle parce qu’il pouvait et pour leur faire la leçon, puis le président s’est présenté et voulait se présenter devant ses généraux. Et puis, tout le monde est rentré à la maison.
ROMAN SCHWEIZER : Ce n’est pas dirigé contre vous, Aaron, mais j’aime bien l’expression « pas d’hommes à barbe ». « Pas d’hommes à barbe », c’est ce que le secrétaire a dit. On dirait bien que les barbes vont être interdites.
OK, on va voir. Fait notable, même si ça ne préoccupe pas beaucoup de gens, je sais qu’il y a eu des signalements. Alors, je ne m’attends pas à ce que beaucoup de rapports ressortent du Golden Dome classifié qui a été présenté au Sénat, mais ça s’est apparemment produit plus tôt cette semaine. Ou, je suppose, c’était prévu lundi.
Le Golden Dome est le plus grand truc en ville. C’est un sujet très chaud en ce moment. Encore une fois, il semble être question de beaucoup d’argent dont le département de la Défense dispose déjà. Le général Guetlein travaille sur une architecture. On a dit que cette architecture faisait l’objet de discussions au sein du département. J’imagine que ça va passer du vice-ministre de la Défense au secrétaire de la Défense, au Bureau de l’ombudsman pour finir à la Maison-Blanche. Il y a probablement une très longue chaîne, il faudra voir comment ça se déroule. Mais, messieurs, qu’en pensez-vous?
ROBERT WALL : On dirait que, en fait, ils n’ont pas beaucoup de temps s’ils veulent donner quelque chose au président pendant qu’il est au pouvoir, alors, ils essaient d’avancer rapidement. Dans le cas des intercepteurs spatiaux, une demande de proposition ou de renseignements a été publiée dans un délai assez court. Je pense que ça bouge beaucoup.
Et même si personne n’en parle beaucoup à la Maison-Blanche, je pense que le secteur vous donne l’impression qu’il y a évidemment beaucoup de lobbying et que tout le monde présente maintenant son programme comme un programme Golden Dome. Mais je pense qu’on accorde beaucoup d’attention aux occasions qui se présentent, en particulier du côté de l’espace, évidemment, les intercepteurs spatiaux et les capteurs connexes qui sont nécessaires pour la constellation.
Je suppose qu’on verra. Je ne sais pas encore très bien si la ligne directrice générale va essayer de garder ça, je ne veux pas dire classifié, mais de maintenir un contrôle plus strict sur les renseignements disponibles ou non qu’à l’époque de l’Organisation de défense antimissile balistique et de l’Agence de défense antimissile. Mais de toute évidence, il y a des activités contractuelles en cours, même si les fonds n’ont pas encore été versés.
Comme tout le monde ici l’a souligné, le fait que c’est l’une des principales choses mentionnées dans le document, on va poursuivre sur cette lancée. En fait, pendant la paralysie du gouvernement, le fait qu’on accorde plus d’attention à ce sujet qu’aux munitions, je pense que c’est intéressant, compte tenu de l’accent important mis par certaines personnes à la Maison-Blanche sur le problème des stocks de munitions.
TONY BERTUCA : Selon moi, l’une des choses les plus intéressantes qui se sont produites relativement au Golden Dome au cours des dernières semaines, c’est qu’on a vu des analyses très intéressantes de Todd Harrison, un expert du budget de défense à l’American Enterprise Institute. Mon collègue, Jason Sherman, a écrit un article à ce sujet pour nos abonnés.
Mais Harrison utilise ce nouveau simulateur de planification budgétaire pour la défense qu’ils ont là-bas. Il a mis sur pied un programme où on peut créer soi-même un semblant de Golden Dome. Il s’en est servi pour rédiger le document Un cadre pour comprendre les coûts et les compromis (A Framework for Understanding Costs and Trade-Offs). On a publié une histoire à ce sujet à la fin du mois dernier. En gros, il y a beaucoup de spéculations sur ce que ça va inclure et à quel point le ministère, en fait, la Maison-Blanche, sera ambitieuse.
Et puis, il y a beaucoup de prises de conscience en ce qui concerne le nombre de super milliers d’intercepteurs qu’il faudrait avoir dans l’atmosphère si vous vouliez passer à la phase suivant la phase de propulsion, et comment vous devriez actualiser quelque chose comme, vous savez, il pourrait y avoir plus d’un quart de million d’intercepteurs tous les cinq ans, et le montant d’argent que les trois sociétés de lancement qu’on connaît pourraient vraiment obtenir pendant tout ça. C’est dans la partie supérieure de l’engagement plus sacré où on affirme qu’on aura des types de phases de propulsion au département de la Défense.
Et puis, oui, il y a d’autres choses comme les cours intermédiaires inférieurs qui, même dans ce cas, sont très ambitieux par rapport à ce que la Maison-Blanche a annoncé pour 175 milliards de dollars, sans déterminer si c’est le coût total du programme pour une année ou non. On a encore besoin d’énormément de renseignements, et le Congrès en détient probablement plus, parce qu’ils ont été divulgués lors d’une séance classifiée. Pour le moment, c’est là que j’en suis. Je fais le tour des experts. Je leur demande à quoi on peut s’attendre. Et ce qu’on a vu au sein de l’American Enterprise Institute, c’est beaucoup de scepticisme.
ROMAN SCHWEIZER : Oui, non, je pense que, pour moi, c’est l’un des problèmes avec le Golden Dome, et en particulier l’échéancier du président pour que quelque chose soit mis en œuvre, je suppose, d’ici la fin de son administration ou de son mandat. Je suppose qu’il parle de son deuxième mandat, et non de son troisième. Je vais continuer de faire cette blague jusqu’à ce qu’on le sache avec certitude.
Mais non, il y a deux aspects à ça. Il y a la défense antimissile terrestre telle qu’on la connaît, n’est-ce pas? Plus de radars terrestres face au nord, Alaska, Canada, bande X, basé en mer, etc. Plus d’intercepteurs au sol. Peut-être accroître la flotte. Peut-être lancer une défense antimissile pour Guam ou Hawaï. Ce genre de choses.
Mais encore une fois, même si on signait des contrats aujourd’hui, on se retrouverait à l’an prochain. Je ne sais pas si ça vous mène dans quelques années en raison des délais de production et de toutes ces choses pour les semi-conducteurs, les moteurs-fusées à combustion solide, etc. Il y a aussi l’espace, qui est bien sûr le Saint-Graal. Et c’est la détection, le radar spatial, qui regarde vers le haut, vers le bas, de côté dans différentes orbites. LEO, MEO, GEO.
Et puis l’intercepteur. On m’a expliqué ça, comme si on l’expliquait à un étudiant de troisième année, parce que c’est ce que je suis, en termes d’équivalence mentale. Juste la géométrie, la vélocité et les trajectoires de ces choses sont si incroyables qu’on a besoin que ces intercepteurs soient en orbite constante, en orbite variable, qu’ils soient capables de faire ça. Je pense que c’est l’objectif ultime. C’est probablement là que tout l’argent destiné à la recherche et au développement va aller.
Je sais que l’objectif est de créer un prototype de système, de faire la démonstration d’un système d’ici la fin du deuxième mandat de Trump, encore une fois, pour voir comment ça cadre. Encore une fois, ce ne sont que des idées. Je n’ai pas de classification. Je n’ai plus d’autorisation, et je ne l’aurais pas non plus pour ce genre de choses. Le département de la Défense s’inquiète de certaines menaces très élevées, dont des membres du Congrès ont parlé, comme les systèmes de bombardement orbital fractionné, les armes nucléaires spatiales, etc., qui sont des armes de première frappe extrêmement dangereuses.
Et je pense que si on met vraiment l’accent sur le Golden Dome, ce sera sur ces menaces élevées. Et on n’en entendra probablement pas parler. Alors, je ne sais pas. Aaron, j’aimerais vous demander si vous avez des commentaires sur la situation actuelle.
AARON MEHTA : Oui, je pense qu’il y a clairement un objectif d’avoir quelque chose de prêt à être mis en œuvre avant l’élection de 2028 pour que le président Trump puisse le présenter comme un grand succès. C’est encore loin d’être clair. Ma collègue Teresa a indiqué que le plan pour les intercepteurs spatiaux, c’est qu’au lieu de donner au secteur beaucoup d’argent dès le départ et de le laisser faire ce qu’il veut avec, ils incitent fortement le secteur à consacrer une grande partie de son argent reçu pour la recherche et le développement à cet effet et donnent de très petits montants à plusieurs entreprises afin de contribuer au lancement d’un tel projet.
La conséquence? Ça va tomber essentiellement dans les mains des grandes sociétés, ce qui éliminera probablement de nombreuses petites sociétés spatiales qui vont devoir fournir certains des actifs pour rendre possible un réseau d’intercepteurs spatiaux. C’est déjà un début potentiellement difficile.
On a vu les sociétés, les meilleures, dire : « Oui, on est de la partie. » Et bien sûr qu’elles sont dans le coup parce qu’elles voient des signes du dollar partout associés à un tel projet. Mais le moment venu, il va falloir voir qui est prêt à consacrer son propre argent et à assumer une grande partie des risques pour élaborer un projet qui n’a pas d’autres clients que le gouvernement américain.
ROMAN SCHWEIZER : OK, très bien. Non, ce sont d’excellents points. Il va falloir voir comment tout ce qui entoure le Golden Dome se déroule. Et je pense que l’autre point intéressant, peut-être, c’est la façon dont les choses vont se dérouler dans le cadre du budget de l’exercice 2027 et d’où va provenir tout cet argent. En ce moment, il est financé par le rapprochement. Mais devinez quoi? Si les démocrates prennent le contrôle du Congrès aux élections de mi-mandat, ce ne sera probablement pas une très grande priorité sur leur liste s’ils rédigent leurs propres projets de loi de crédits.
D’accord, on va changer un peu de sujet. Encore une fois, un peu plus tôt, on a mentionné le début de l’exercice et la paralysie du gouvernement. Ce que ça signifie aussi, c’est la clôture d’un exercice financier, la clôture des livres pour l’exercice 2025. L’une des choses qu’on fait dans le cadre d’un exercice annuel, c’est qu’on fait le suivi des annonces de cas dans le cadre du programme de ventes militaires à l’étranger.
C’est à ce moment-là qu’un achat proposé est avisé, annoncé par le département d’État et l’Agence pour la coopération de sécurité et de défense, pour les F-35 ou les missiles Patriot, ou peu importe qui utilise le processus de ventes militaires à l’étranger, et non le processus de vente directe commerciale. On considère qu’il s’agit d’un bon indicateur prospectif du projet en cours. Il ne s’agit pas encore de contrats fermes, mais ils se transformeront en carnet de travaux et en revenus pour les sociétés de défense qui les soutiennent.
Rapidement, cette année n’a pas été un record. On a connu deux années records consécutives. Le dernier chiffre était de 112 milliards de dollars, un peu moins que le 127 milliards de dollars de l’an dernier. Mais malgré tout, on a eu trois années de plus de 100 milliards de dollars par année. Notamment, juste pour se tenir informé, le budget annuel d’approvisionnement du département de la Défense est d’environ 165 milliards de dollars. Alors, 100 milliards de dollars de plus. En grande partie, on parle d’approvisionnement, mais certains services sont notables.
Des sociétés comme Boeing, Lockheed et RTX sont généralement les champions du programme de ventes militaires à l’étranger. Elles reçoivent la majeure partie de cet argent pour des armes et des systèmes importants. Et c’est toujours un pourcentage assez élevé de leur revenu global.
Étonnamment, cette année, la société RTX a été la meilleure. Lockheed l’a été pendant plusieurs années. Au sein de RTX, évidemment, il y a une demande élevée de munitions offensives et défensives. Ce n’est pas surprenant. Encore une fois, comme on l’a déjà mentionné dans nos balados précédents et celui-ci, la demande de munitions est hors norme.
Fait à noter, les ventes en Europe ont diminué de 47 % sur 12 mois, ce qui pourrait être dû à plusieurs facteurs, n’est-ce pas? Il pourrait s’agir du drame qu’a causé Trump avec le commerce et les droits de douane. Il pourrait s’agir des F-35. Ce pourrait être parce l’Union européenne et l’OTAN voudraient acheter davantage auprès de leurs propres industries de défense nationale. De plus, la Pologne et la Roumanie étaient d’importants acheteurs au cours des années précédentes. Ils n’ont pas acheté autant cette année qu’auparavant.
L’autre point notable, c’est que les États-Unis ont encore affiché plus de 100 milliards de dollars, l’Europe ayant reculé de 47 %, ce qui en soi est remarquable. Encore une fois, la demande demeure forte. Et même si vous revenez sur les dernières années, il y a encore du travail qui doit être donné en sous-traitance et transformé en revenus. Je pense que la demande est forte. Je vais juste en discuter ouvertement. Je suppose, Robert, depuis votre poste au Royaume-Uni, que c’est un sujet assez prioritaire. Qu’en pensez-vous?
ROBERT WALL : Tout d’abord, je suis plutôt d’accord. Évidemment, c’est une excellente année pour les missiles en particulier. Les AIM-120, différentes versions, les C8 et les AIM-120D, la plus récente version aujourd’hui sur le marché d’exportation. Pour RTX, évidemment, il y a de bonnes nouvelles pour les applications aériennes, comme l’achat de F-35 par les Polonais, mais aussi pour le Système national de missiles surface-air perfectionné. Les applications sol-air. J’ai été frappé par l’ampleur des approbations accordées dans le cadre du programme de ventes militaires à l’étranger qui concernaient les missiles.
Vous avez soulevé un point intéressant. Du côté européen, les Polonais, pour des raisons nationales et politiques, attendent cette année parce qu’ils s’occupent de certaines choses. Alors, il n’y a pas eu autant d’activité. Je pense que ce qui est presque plus intéressant que la baisse en Europe, c’est que l’une des grandes annonces ou approbations de l’Agence de coopération en matière de sécurité de défense était pour le Patriot pour les Danois. Et bien sûr, les Danois ont opté pour le système européen.
C’est un contrat très intéressant, parce qu’on s’attendrait normalement à ce qu’il soit attribué aux États-Unis. Et le fait qu’il ne l’a pas été est, je pense, un signe, peut-être le signe le plus clair du côté du programme de ventes militaires à l’étranger en ce moment, qu’il y a peut-être un peu de résistance à l’égard de l’administration Trump qui commence à se manifester. Encore une fois, de nombreux pays européens ont toujours dit qu’ils ne tourneraient pas le dos aux États-Unis, mais ils commencent clairement à chercher beaucoup plus activement, je dirais, des placements alternatifs, en particulier ceux en dehors de l’Europe.
ROMAN SCHWEIZER : C’est un excellent point. La seule chose, toutefois, et encore une fois, en tant que théoricien résident du complot que je suis, ce sont les discussions sans fin au sujet du Patriot et des échéanciers, et est-ce qu’on a assez pour vendre nos missiles, et ce genre de choses. Il y a peut-être des membres de l’administration qui ont encore des yeux sur le Groenland et veulent que les Danois l’incluent dans l’entente pour acheter plus de Patriot. Je ne suis pas certain.
Je pense que vous avez tout à fait raison en ce qui concerne les dépenses sur le continent, la Pologne. C’est une excellente observation. Encore une fois, je pense que vous allez commencer à voir une partie de la capacité en Europe commencer à s’intensifier. Ça se produit évidemment dans plusieurs régions et plusieurs pays. D’accord, Tony ou Aaron, avez-vous quelque chose à dire au sujet du programme de ventes militaires à l’étranger? Je sais que vous vous concentrez principalement sur ce qui se passe à la Maison-Blanche, mais qu’en pensez-vous?
TONY BERTUCA : Je pense que pour l’Europe, ça va devenir une question de volume, n’est-ce pas? Parce que l’OTAN a dit qu’elle allait augmenter les dépenses de défense. Ils finiront par acheter des armes américaines en grand nombre. Je pense que c’est l’une des choses qui vont forcer la façon dont ça va fonctionner. Ensuite, avec l’administration Trump, le programme de ventes militaires à l’étranger est avant tout une question de diplomatie pour cette administration. Alors, ça va leur revenir.
AARON MEHTA : Oui, ils ne vont jamais se débarrasser complètement des États-Unis. Aucun des alliés des États-Unis ne le fera. Comme Tony l’a mentionné, le programme de ventes militaires à l’étranger, c’est essentiellement de la politique étrangère pour l’administration Trump. Ils ont dit très clairement que les ventes de défense économiques font partie de la relation avec les États-Unis et qu’il faut les réaliser. Ça ne va jamais finir. De plus, Tony et Robert ont tous les deux raison. Il faut juste produire un énorme volume, et les États-Unis en produisent plus que tous les alliés.
Malgré tout, je pense que l’Europe envisage très sérieusement une période de 5 à 10 ans durant laquelle ils vont acheter le minimum aux États-Unis et vont essayer d’en construire autant qu’ils en achètent à l’interne. On verra dans quelle mesure ce plan se déroulera. Mais c’est clairement là qu’ils veulent aller. À court terme, je ne m’attends pas à un changement énorme. Mais à long terme, pourquoi doivent-ils acheter des missiles aux États-Unis s’ils peuvent construire des installations en Europe et les acheter localement?
ROBERT WALL : Je suis tout à fait d’accord avec ce qu’Aaron vient de dire. Pour les États-Unis, ce n’est pas un problème si vous vous inquiétez seulement des chiffres du trimestre, de l’année prochaine ou de l’année suivante. Je pense quand même que c’est une grande question. Si on suppose un instant que ce contexte demeure et que les engagements en matière de financement sont pris en Europe, dans 5 à 10 ans, l’Europe pourrait se trouver dans une position assez différente. Ça pourrait commencer à nuire aux entreprises américaines, car généralement les marges sont bonnes quant aux ventes à l’étranger.
Je ne pense pas que ce soit un problème grave en ce moment. Mais ce qui m’a beaucoup intéressé, c’est quand le ministre allemand de la Défense, M. Pistorius, était à Washington et avait demandé des missiles Typhon. Il a également indiqué clairement que ça ne se fera pas au détriment de l’investissement dans un système européen qui fera quelque chose de similaire. Et il a dit qu’on en avait simplement besoin comme transition. Si c’est vraiment le cas, quand on arrivera au bout du pont, la situation des entrepreneurs américains pourrait être pire sur le plan stratégique.
ROMAN SCHWEIZER : Non, je dirais simplement que c’est un excellent point. D’une part, la capacité de production européenne est en baisse. Et je m’excuse déjà, mais je dirais que l’innovation européenne a peut-être diminué ou qu’ils ont sauté une génération d’armes pour être vraiment concurrentiels par rapport aux systèmes américains. Et ils ont simplement choisi de dire : « On n’a pas besoin de faire la R&D parce qu’on va juste faire nos emplettes chez nos amis américains », n’est-ce pas?
Le F-35 en est un parfait exemple. Le Patriot est un autre exemple. Certains systèmes de munitions. Historiquement, il y a eu beaucoup de développements coopératifs au sein de l’OTAN. Maintenant, si les Européens dépensent, ils vont dépenser en recherche et développement, en innovation et peut-être essayer d’être au sommet de la courbe en ce qui a trait à la recherche et au développement. Et quand vous produisez de meilleures armes, elles se vendent plus, à la fois au sein de l’Union européenne, au sein de l’Alliance et potentiellement à l’échelle mondiale. Alors, non. Excellent point.
Merci beaucoup messieurs. Encore une fois, nous avons réussi à parler beaucoup plus que prévu. Il se passe beaucoup de choses. C’est la folie. Merci beaucoup pour le temps que vous m’avez accordé! On se reprendra! J’espère que le gouvernement ne sera pas paralysé à ce moment-là, mais on verra.
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Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – Analyste des politiques de défense et de l’aérospatiale, TD Cowen
Roman Schweizer s’est joint au Groupe de recherche de Washington de TD Cowen en août 2016 pour s’occuper des questions de politique de défense. Il a auparavant occupé des postes chez Guggenheim Securities et MF Global. Le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen a récemment été nommé premier dans la catégorie Institutional Investor Washington Strategy. Le Groupe a toujours été classé parmi les meilleures équipes de macro-politique au cours de la dernière décennie. M. Schweizer compte plus de 15 ans d’expérience à Washington (D.C.), où il a occupé les postes de représentant officiel des acquisitions gouvernementales, de consultant sectoriel et de journaliste.
Avant de se joindre au Groupe de recherche de Washington, il était un professionnel en acquisition dans le cadre du programme Littoral Combat Ship de la U.S. Navy. Auparavant, il dirigeait une équipe qui fournissait un soutien stratégique en matière de communications au Congrès et dans les médias aux hauts dirigeants de la Navy dans le cadre de programmes d’acquisition de navires de grande envergure. M. Schweizer a également offert des conseils sur les secteurs de la défense, de l’aérospatiale, de la sécurité intérieure et des marchés technologiques aux clients de Fortune 100 au nom de DFI International et de Fathom Dynamics LLC.
Il a été publié dans Inside the Navy, Inside the Pentagon, Armed Forces Journal, Defense News, ISR Journals, Training and Simulation Journal, Naval Institute’s Proceedings et Navy League’s Seapower.
M. Schweizer est titulaire d’un baccalauréat en histoire de l’American University de Washington (D.C.).