La conversion en jetons dans la négociation d’actions
Invités : Reid Noch, associé, Négociation électronique, Valeurs Mobilières TD, et Scott Smith, directeur général et chef, Ventes spécialisées, Services financiers, Valeurs Mobilières TD
Animation : Jaret Seiberg, directeur général, Groupe de recherche sur Washington – analyste, Services financiers et Politiques, TD Cowen
Jaret Seiberg, analyste des politiques financières, TD Cowen, anime le balado Notre grain de sel de TD Cowen, où il discute de la conversion en jetons dans la négociation d’actions avec Reid Noch, qui suit la structure des marchés américains à TD Cowen. Scott Smith, vendeur spécialisé en services financiers à TD Cowen, fait aussi le point sur les marchés.
Ce balado a été enregistré le 4 septembre 2025.
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ANNONCEUSE : Bienvenue à Insights de TD Cowen. Ce balado réunit des penseurs de premier plan qui offrent leur point de vue sur ce qui façonne le monde qui nous entoure. Soyez des nôtres pour cette conversation avec les esprits les plus influents de nos secteurs mondiaux.
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JARET SEIBERG : Bienvenue au balado financier Notre grain de sel, de TD Cowen. Je m’appelle Jaret Seiberg et je suis directeur général et analyste, Services financiers et Politiques pour le Groupe de recherche de Washington, TD Cowen. Nous commençons notre balado de septembre avec Scott Smith, représentant spécialisé en services financiers de TD Cowen, qui fera le point sur le marché. Puis nous nous tournons vers Reid Noch, gourou de la structure du marché de TD Cowen, pour explorer le monde de la négociation des titres segmentés en unités.
Mais d’abord, revenons sur l’actualité en provenance de Washington en matière de services financiers. La bataille pour le contrôle de la Réserve fédérale et des 12 banques de réserve fédérale est le fait le plus marquant. Le président Trump a tenté de congédier Lisa Cook à titre de gouverneure de la Réserve fédérale américaine. L’affaire est maintenant portée devant les tribunaux.
Entre-temps, le Sénat s’empresse de confirmer la nomination de Stephen Miran au poste vacant de gouverneur au sein du Conseil des gouverneurs. Nous croyons que l’objectif de l’équipe de M. Trump est d’avoir une majorité au Conseil des gouverneurs avant le vote de la Fed en janvier sur la nomination des présidents des banques régionales de la Réserve fédérale, ce qui lui permettrait d’exercer une influence sur ces choix et de consolider davantage son contrôle sur la politique monétaire.
Les autres grandes nouvelles concernent la déréglementation des banques. La Fed a revu à la baisse les exigences de fonds propres pour les grandes banques, comme prévu, avec les réserves de fonds propres en cas de crise pour 2026. Les organismes de réglementation ont également mis fin à leur programme d’activités novatrices, ce qui est positif pour les banques qui veulent se lancer dans les cryptomonnaies. Et on attend toujours des réformes plus vastes en matière de fonds propres qui viendront consolider certains de ces changements.
Très bien. Après cette rapide revue de l’actualité, je vous présente maintenant mon premier invité : Scott Smith, représentant spécialisé en services financiers à TD Cowen. Personne ne comprend mieux que lui la façon dont l’équipe interne conçoit le secteur des services financiers. Scott, qu’est-ce que vous constatez et qu’est-ce que vous pensez?
SCOTT SMITH : Bonjour, Jaret. On a sans conteste traversé une période intéressante sur les marchés ces dernières semaines. Sans surprise, ce que l’on a essentiellement observé est la très forte vigueur des titres des banques. Cela a vraiment commencé avec les conférences téléphoniques sur les résultats du deuxième trimestre, faisant état d’une croissance des prêts commerciaux et industriels légèrement supérieure aux attentes.
Mais le véritable facteur, bien sûr, a été la Fed qui a ouvert la voie à des réductions de taux à Jackson Hole et l’anticipation que cela permettrait de maintenir la croissance économique américaine. Voilà ce qui a été le principal catalyseur et qui a contribué à faire des banques régionales, en particulier, le sous-secteur le plus performant de l’ensemble du marché en août.
JARET SEIBERG : Merci, Scott. — C’est toujours fort instructif. Mon deuxième invité est Reid Noch, notre expert de la structure du marché américain. Je veux donner la parole à Reid, car le président de la Securities and Exchange Commission ou la SEC, Paul Atkins, a l’intention d’assouplir la règle sur la structure nationale des marchés afin de permettre la négociation de titres segmentés en unités. Reid, que s’apprête à faire le président Atkins? Comment cela pourrait-il améliorer le marché de la négociation d’actions et quelles pourraient en être les répercussions?
REID NOCH : En fait, la SEC vient tout juste de publier ce matin son Regulatory Flexibility Agenda portant sur les points qu’Atkins compte mettre à l’ordre du jour. Et bien sûr, il y a beaucoup de règles vagues sur les cryptomonnaies, où le diable sera dans les détails. Cela donne suite aux dernières observations du président Atkins sur le projet crypto, indiquant que la SEC envisage activement une dispense pour les titres segmentés en unités au cours des prochains mois.
Comme vous l’avez déjà mentionné, il faut des années à la SEC pour établir une nouvelle règle. Et la règle en question pourrait être débattue pendant des années devant les tribunaux. Mais la SEC peut toujours déroger à l’application de règles d’un trait de plume. Donc, on entend parler de cette table ronde, et les gens ont des discussions avec la SEC avant la tenue dans quelques semaines de cette table ronde, en préparation de la dispense pour les titres segmentés en unités qu’accordera la SEC.
JARET SEIBERG : Laissez-moi vous interrompre un instant. Essayons de simplifier un peu les choses. Qu’est-ce que la négociation de titres segmentés en unités?
REID NOCH : Elle peut prendre différentes formes, mais le processus consiste essentiellement à prendre des actions et à les placer sur la chaîne de blocs. Il peut s’agir d’un modèle de certificat américain d’actions étrangères (ou CAAE), où vous prenez des actions réelles, et les conservez quelque part dans un coffre-fort, et émettez un jeton qui est un tout autre titre, ou de sociétés qui émettent des actions directement dans la chaîne de blocs elle-même.
JARET SEIBERG : Et pourquoi voudrait-on segmenter en unités les titres?
REID NOCH : Initialement, le principal argument de vente était la négociation 24 heures sur 24 et le fractionnement des actions. Ces deux éléments figurent maintenant dans le cadre de la structure traditionnelle du marché. Désormais, le plus grand attrait des titres segmentés en unités est la suppression de l’application des nombreuses règles. Le chef de la direction de Robinhood a en fait déclaré qu’il voulait vendre des milliers d’actions de sociétés privées directement aux investisseurs de détail au moyen de la segmentation en unités. Il s’imagine, lui et d’autres personnes, qu’une fois que l’on segmente en unités une action, l’ensemble des règles et des règlements en vigueur aux États-Unis disparaissent soudainement.
JARET SEIBERG : Et pourquoi pense-t-on que c’est une bonne idée?
REID NOCH : Il y a certainement beaucoup d’argent à faire dans ce domaine, le contournement des règles, surtout dans le cas de certaines sociétés privées ou des volumes de négociation plus élevés. Depuis un certain temps, beaucoup de ces règles suscitent de la frustration aux États-Unis.
Mais vraiment, il s’agit davantage de la possibilité de vendre directement aux investisseurs de détail et d’avoir un accès plus direct à eux, que ce soit des intermédiaires comme Coinbase, Robinhood, qui veulent exercer plus d’influence sur la vente auprès des investisseurs de détail, ou des entreprises qui veulent pouvoir vendre directement aux investisseurs de détail. Mais, dans l’ensemble, les institutions traditionnelles ne le demandent pas.
JARET SEIBERG : OK, vous avez parlé d’une table ronde que la SEC va tenir dans quelques semaines. Parlez-nous de cette table ronde et de son importance.
REID NOCH : La table ronde portera sur la règle sur la protection des ordres, qui établit vraiment l’obligation de NBBO aux États-Unis.
JARET SEIBERG : Attendez, laissez-moi vous interrompre. On a entendu un petit acronyme. Qu’est-ce que la NBBO?
REID NOCH : National Best Bid and Offer, c’est-à-dire meilleure offre et meilleure soumission à l’échelle nationale.
JARET SEIBERG : Pourquoi est-ce important?
REID NOCH : C’est important, car si vous voulez négocier un titre, vous devez consulter le prix des actions affichées. Vous devez exécuter l’ordre à ce prix ou à un prix supérieur à celui affiché à l’écran.
JARET SEIBERG : Donc, il va y avoir une table ronde. Et le sujet de la discussion portera sur cette règle. À quoi faut-il s’attendre de cette table ronde?
REID NOCH : Je craignais qu’elle soit davantage axée sur les cryptomonnaies. Mais en parlant avec des personnes qui ont eu des discussions avec la SEC, il en sera question, mais en lien davantage avec la question de savoir si la règle sur la protection des ordres devrait être modifiée ou éliminée aux États-Unis, car le président Atkins s’oppose à la règle depuis sa création il y a près de 20 ans.
JARET SEIBERG : D’accord. Autrement dit, supposons que cette règle soit éliminée ou que des dispenses soient accordées aux entreprises. Qu’est-ce que cela signifiera pour la négociation d’actions?
REID NOCH : Essentiellement, cela permettra aux actions de se négocier à n’importe quel cours. Il n’y aura aucun mandat obligeant à passer par des bourses. Les ordres pourront alors être exécutés à n’importe quel cours en dehors des marchés. Cela ouvre vraiment la voie à la négociation à l’aide de la technologie de la chaîne de blocs, ce qui, selon le livre blanc de Coinbase, permettrait l’émergence des titres segmentés en unités, la règle de protection des ordres en étant l’un des principaux obstacles.
JARET SEIBERG : D’accord, et du point de vue des différents acteurs du secteur de la négociation, on parle des bourses, des courtiers en valeurs mobilières, des courtiers à escompte. Quel est l’impact sur ces différents acteurs?
REID NOCH : Honnêtement, si cette règle est éliminée, il n’y a quasiment aucune raison à laquelle je puisse penser à l’existence d’une bourse à part la responsabilité limitée. En dehors de cela, les bourses ont toutefois été très limitées quant aux innovations qu’elles peuvent lancer ou à ce qu’elles peuvent faire, car les participants doivent les utiliser.
Ainsi, avec cette ouverture, on peut s’attendre à voir n’importe quelle plateforme commencer à diffuser des cotes en continu. Avec une telle exécution, les décisions des courtiers seront beaucoup plus souples. Selon ce qui se passe, cela ouvre la voie aux titres segmentés en unités, à la fragmentation de la liquidité. Et bon nombre des acteurs traditionnels pourraient être pris au dépourvu.
JARET SEIBERG : Très bien, dernière question pour vous Reid. Il semble que cela pourrait être assez important. On ne semble pas y accorder beaucoup d’attention. Est-ce que c’est vraiment sur le point de se produire? Ou bien allons-nous avoir le temps de nous y adapter?
REID NOCH : Je dirais que c’est pratiquement sur le point de se produire. Encore une fois, l’entrée en vigueur d’une nouvelle règle peut prendre beaucoup de temps. Par conséquent, il faudra peut-être attendre des années avant que des règles plus rigides soient modifiées ou que la règle sur la protection des ordres soit éliminée. Mais pour ce qui est de la dispense, cela pourrait facilement se produire d’ici la fin de cette année, l’an prochain, d’une façon ou d’une autre.
JARET SEIBERG : Eh bien, il semble que l’on va devoir vous réinviter dans quelques mois pour faire le point sur cette affaire, compte tenu de son impact potentiel important sur le marché. Reid, merci de votre participation aujourd’hui.
REID NOCH : Merci.
JARET SEIBERG : Très bien, il va falloir conclure avec notre aperçu de septembre. En ce qui concerne la politique monétaire, c’est la réunion du FOMC le 17 et 18 septembre, et on s’attend à la première réduction de taux depuis l’investiture du président Trump.
Pour le Congrès, c’est la National Defense Authorization Act, car il s’agira de l’instrument qui permettra de faire adopter d’autres lois. Nous nous attendons à des dispositions relatives aux frais d’interchange des cartes de crédit et à l’assurance-dépôts élargie pour les entreprises. Et il y a le risque d’une fermeture du gouvernement le 30 septembre, ce qui représente à la fois un risque pour l’économie et le marché hypothécaire, car cela signifie également l’abandon du programme d’assurance contre les inondations.
D’accord, eh bien, nous avons là beaucoup de matière à réflexion que nous pourrons réexaminer lors de l’enregistrement de notre balado d’octobre. Entre-temps, merci d’avoir été des nôtres.
ANNONCEUSE : Merci d’avoir été des nôtres. Ne manquez pas le prochain épisode du balado Insights de TD Cowen.
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Directeur général, Groupe de recherche de Washington – analyste, Services financiers et Politiques, TD Cowen
Jaret Seiberg
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – analyste, Services financiers et Politiques, TD Cowen
Jaret Seiberg
Directeur général, Groupe de recherche de Washington – analyste, Services financiers et Politiques, TD Cowen
Jaret Seiberg est un analyste des services financiers et de la politique du logement pour le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen, qui a récemment été nommé premier dans la catégorie Institutional Investor Washington Strategy. Le Groupe a toujours été classé parmi les meilleures équipes de macro-politique au cours de la dernière décennie. Avant de se joindre à TD Cowen en août 2016, il a occupé des postes similaires au sein de Guggenheim Securities, de MF Global, de Concept Capital et de Stanford Financial Group. Il a commencé à suivre la politique financière au début des années 1990 en tant que journaliste couvrant les efforts du Congrès pour finaliser les dernières lois résultant de la crise de l’épargne et du crédit. Il a suivi la vague de fusions des années 1990 et l’abrogation de la loi Glass-Steagall en 1999 à titre de chef adjoint du bureau de Washington pour American Banker et chef du bureau de Washington pour The Daily Deal. Son domaine d’expertise à TD Cowen comprend les questions liées aux banques commerciales, au logement, aux paiements, aux services bancaires d’investissement, aux fusions et acquisitions, aux impôts, au Consumer Financial Protection Bureau, à la cryptomonnaie, au cannabis et à Capitol Hill.
M. Seiberg est titulaire d’un baccalauréat de l’American University et d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université du Maryland à College Park. Il prend régulièrement la parole dans le cadre d’événements du secteur, est souvent cité dans les médias et fait des apparitions à CNBC et à Bloomberg TV.
Les documents préparés par le Groupe de recherche de Washington de TD Cowen sont des commentaires sur les conditions politiques, économiques ou de marché et ne sont pas des rapports de recherche au sens de la réglementation applicable.
Reid Noch
Associé, Négociation électronique, Valeurs Mobilières TD
Reid Noch
Associé, Négociation électronique, Valeurs Mobilières TD
Reid Noch se concentre sur la structure des marchés boursiers américains à TD Cowen, où il analyse les développements liés à la réglementation, aux plateformes de négociation et à la macroéconomie qui façonnent le paysage des actions aux États-Unis. Dans son travail, il se penche sur l’évolution de la structure des marchés, la dynamique des plateformes de négociation et l’intersection des politiques et des liquidités. Reid siège au comité du groupe des marchés boursiers et de la négociation d’actions de la Securities Industry and Financial Markets Association (SIFMA) et est membre actif de la Security Traders Association of New York (STANY). Avant son arrivée à la TD, il travaillait sur la structure des marchés boursiers américains à RBC Marchés des Capitaux.
Directeur général et chef, ventes spécialisées, services financiers, Valeurs Mobilières TD
Scott Smith
Directeur général et chef, ventes spécialisées, services financiers, Valeurs Mobilières TD
Scott Smith
Directeur général et chef, ventes spécialisées, services financiers, Valeurs Mobilières TD
Scott Smith est directeur général et chef, ventes spécialisées, services financiers, Valeurs Mobilières TD, à New York. Il compte plus de 30 ans d’expérience dans les ventes institutionnelles et a dirigé les ventes spécialisées d’institutions financières à Credit Suisse et à BofA pendant 17 ans. Il a également travaillé dans les ventes spécialisées des services financiers à JPM et à Lehman Brothers. Il a commencé sa carrière dans la recherche sur les actions chez Lehman Brothers, où il a couvert le secteur des services d’entreprise, en mettant l’accent sur les sociétés de paiement. Scott est titulaire d’un baccalauréat en psychologie de l’Université Columbia.